La Commission de l’océan Indien (COI) s’engage pleinement dans la 3ème Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3). Celle-ci se tiendra à Nice du 9 au 13 juin 2025. Cette participation reflète la volonté de ses États membres de promouvoir une gouvernance durable des océans. Comment ? En mettant l’accent sur la préservation des écosystèmes marins et le développement durable.

L’océan, pilier de l’action régionale de la COI

Les cinq États membres de la COI administrent collectivement plus de 6 millions de km² de zones économiques exclusives (ZEE), contre moins de 600 000 km² de terres émergées.

Cette configuration insulaire confère à l’océan un rôle central dans :

  • l’identité et les genres de vie

  • l’économie et les savoir-faire

  • la sécurité et la gouvernance de la région

Depuis plus de 40 ans, la COI œuvre pour :

  • la préservation de l’environnement marin et côtier
  • la gestion durable des pêches
  • la sécurité maritime
  • le développement de l’économie bleue.

Ces actions s’inscrivent dans une vision de coopération régionale renforcée, essentielle face aux défis climatiques et environnementaux actuels.

Objectifs de la COI à l’UNOC-3

Lors du Ve Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI, tenu le 24 avril 2025, les dirigeants ont appelé à « partager les expériences régionales » et à contribuer aux échanges visant à « aboutir à des engagements pour l’avenir de l’océan, particulièrement à travers la promotion des sciences marines pour le développement durable ».

À l’UNOC-3, la COI vise à :

I. Plaider pour un accès facilité aux financements internationaux en faveur des États insulaires, compte tenu de leur vulnérabilité face aux aléas climatiques.

II. Mettre en avant le rôle des îles dans la gouvernance océanique, en soulignant leur contribution à la préservation et à la gestion durable des espaces maritimes.

III. Promouvoir les sciences marines comme levier de développement durable et d’innovation pour la région.

« L’océan est au cœur de notre identité. Il relie nos îles. Il nourrit nos populations. Il génère des emplois et porte la croissance de nos États. C’est dans l’ADN de la COI de porter des projets de coopération et de nouer des partenariats pour l’océan, un patrimoine que nous avons en partage. La COI intervient dans les pêches, la préservation des milieux naturels, la sécurité maritime, l’économie bleue ou encore les sciences marines. Elle collabore avec les institutions des États membres, des universités et centres de recherche, des ONG… et c’est essentiel parce que l’avenir de l’océan détermine l’avenir du monde ; toutes les forces sont nécessaires ! Il est donc naturel et essentiel que la COI et ses États membres soient audibles à l’UNOC », résume M. Edgard Razafindravahy, Secrétaire général de la COI

Une présence active et stratégique 

La délégation de la COI, conduite par le Secrétaire général M. Edgard Razafindravahy, comprend sept experts spécialisés dans divers domaines liés à l’océan.

Cette équipe participe à plus de 20 événements parallèles, dont le Forum mondial des îles. Objectif : partager les bonnes pratiques et renforcer les partenariats.

Le programme COI Horizon 2030, cofinancé par l’Union européenne et l’AFD, contribue ici au positionnement stratégique de la COI. En effet, ce programme de modernisation institutionnelle dote en ressources et expertises le Secrétariat général pour porter le plaidoyer des Etats membres et de l’Indianocéanie. L’UNOC est aussi l’occasion de présenter des initiatives phares, notamment:

Projet RECOS

Renforcement de la résilience des zones côtières face aux effets du changement climatique, avec le soutien de l’AFD et du FFEM. Le projet RECOS accompagne 14 projets de résilience côtière et de restauration des écosystèmes, promeut la gestion intégrée des zones côtières et soutient des réseaux régionaux thématiques et scientifiques sur les mangroves, les récifs, les herbiers, entre autres. (voir vidéo ci-contre)

Projet ExPLOI

Projet régional de lutte contre la pollution plastique en mer et de promotion de l’entrepreneuriat circulaire. Il intègre une expédition océanographique et citoyenne menée avec l’IRD et le navire Plastic Odyssey, axée sur la sensibilisation et la collecte de données scientifiques. Projet co-financé par l’AFD et le FFEM.

Architecture régionale de sécurité maritime

Mécanisme régional de coopération réunissant les États membres de la COI, Djibouti et le Kenya ainsi qu’une dizaine de partenaires régionaux et internationaux, dont l’Union européenne qui finance le programme Safe Seas Africa. Cette architecture dispose de deux Centres régionaux de fusion de l’information maritime à Madagascar et de coordination des opérations en mer aux Seychelles.

Sécurité portuaire et sûreté de la navigation

Mis en œuvre conjointement avec Interpol, l’ONUC et l’OMI, ce programme (PSP) financé par l’Union européenne participe au renforcement des capacités méthodologiques, opérationnelles, techniques et technologiques des administrations en charge des ports et de la navigation. Objectif : soutenir le commerce en réduisant les risques et trafics. (voir vidéo ci-contre)

Plan régional de surveillance des pêches

Dispositif régional de lutte contre la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée. Soutenu par l’Union européenne depuis 18 ans, le PRSP mobilise les moyens navals, aériens, satellitaires et humains des États membres de la COI, du Kenya, du Mozambique, de Tanzanie et de Somalie. La 65e patrouille régionale en cours a déjà permis d’appréhender un navire sri lankais avec une cargaison illicite de 8 tonnes de requins.

Renforcement des partenariats et mobilisation des acteurs

En marge de la conférence, la COI multiplie les rencontres avec des partenaires institutionnels et des observateurs. Il s’agit notamment de la Commission de l’Union africaine, des délégations de l’AFD, de la Corée du Sud et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Ces échanges visent à :

  • consolider le dialogue institutionnel
  • identifier de nouvelles opportunités de financement dans des secteurs clés tels que l’économie bleue, les sciences marines, la lutte contre les pollutions marines et la sécurité maritime.

Engagements alignés avec les priorités de l’UNOC-3

La COI s’engage activement dans les huit grandes priorités établies pour l’UNOC-3, comme en témoigne le carrousel ci-contre.

L’océan Indien, une voix forte sur la scène internationale

La participation active de la COI à l’UNOC-3 témoigne de l’importance accordée à la coopération régionale pour relever les défis océaniques. La COI contribue ainsi à une gouvernance régionale et mondiale de l’océan plus inclusive et équitable en :

  • mettant en avant les spécificités et les atouts de ses États membres
  • animant une coopération diversifiée et multiacteurs