Le 27 avril 2020, la COI, avec le soutien de l’AFD, lançait un plan de riposte régional contre la Covid-19 sous l’impulsion de la présidence comorienne du Conseil des ministres de la COI. Les maîtres-mots : solidarité, anticipation et réactivité.

Anticipation

Dès l’apparition des premiers cas en Chine, en décembre 2019, l’Unité de veille sanitaire de la COI (UVS-COI) et le réseau SEGA – One Health ont redoublé de vigilance. C’est ainsi qu’en février 2020, l’UVS-COI a organisé, aux Comores, une réunion du Comité technique régional. Cette dernière a réuni les membres du réseau SEGA – One Health. Cette rencontre a permis de faire le point sur l’état de préparation des États et aussi d’identifier les premiers besoins.

Un premier plan d’urgence a été développé. Une enveloppe de 500 000 € du projet RSIE3 financé par l’AFD a été mobilisée. Cette première initiative a permis de répondre aux besoins immédiats pour la prévention face au risque d’introduction du virus. Ce plan a ainsi permis de renforcer les dispositifs nationaux de surveillance sanitaire aux frontières, comme aux Comores avec l’installation d’une caméra thermique à l’aéroport international. La COI a aussi soutenu des campagnes nationales de sensibilisation sur les gestes barrières.

Réactivité

Mars 2020, les premiers cas sont recensés dans la région. Dès lors, les besoins évoluent. Un plan de riposte, plus ambitieux, est alors élaboré sous l’impulsion de la présidence comorienne en exercice du Conseil des ministres.

L’AFD octroie une enveloppe additionnelle de 4 millions €. La moitié est mobilisée à travers son initiative « Covid-19 – Santé en commun ».

La COI a ainsi pu soutenir matériellement les États membres sur la base des besoins exprimés. Des respirateurs, des matériels de protection individuelle, des lits d’hôpitaux, des équipements diagnostics ou encore des générateurs figurent parmi les 33 tonnes d’équipements acheminés depuis le 27 avril 2020. Et ce n’est pas terminé. En effet, le plan de riposte reste actif et d’autres équipements restent à acheminer, dont des ambulances.

Une action de solidarité

C’est le principe cardinal de la coopération régionale portée et animée par la COI. Face au risque sanitaire, économique et social, la COI est intervenue rapidement en soutien aux efforts nationaux. Cet esprit de solidarité s’est manifesté au travers du partenariat avec l’AFD qui a accordé des appuis rapides et conséquents.

Quelle suite ?

Dans l’immédiat, certaines activités des plans d’urgence et de riposte se poursuivent. Le Coordonnateur de l’UVS-COI, le Dr Harena Rasamoelina, explique :

« Parmi les actions en cours et à venir, il y a la construction de centre d’isolement à Madagascar ainsi que l’acquisition d’ambulances pour les Comores et Madagascar. Aussi, d’autres équipements seront acheminés bientôt dans les pays. Il s’agit, entre autres, d’équipements et réactifs de laboratoires pour les Comores et pour les Seychelles ainsi que des plateformes PCR pour Madagascar. Nous attribuerons aussi à Maurice un appareil qui permet une circulation sanguine extracorporelle (ECMO), une première dans le pays. Ce type d’équipement améliore significativement la chance de survie des cas graves en soins intensifs ». 

Bien entendu, l’échange et le partage d’informations restent au cœur du dispositif. D’autres actions de l’UVS-COI et du réseau SEGA – One Health viennent appuyer la réponse face au Covid-19 et autres risques sanitaires : programme FETP, ateliers de partage d’expériences,  formations spécifiques pour les personnels de laboratoire, renforcement des systèmes de surveillance grâce aux NTIC…

En outre, un nouveau plan de riposte est en cours de préparation pour s’adapter à l’évolution de la situation : recrudescence de cas, nouveaux variants… À cet égard, les capacités en termes de séquençage sont primordiales pour détecter les différents variants. La mise en place de ces capacités ne se limite donc pas uniquement à l’acquisition des équipements. Cela fera appel au partage d’expertises et de plateformes existantes disponibles au sein du réseau SEGA – One Health afin que tous les États membres puissent y avoir accès. Ce nouveau plan sera ensuite proposé aux partenaires.