Renforcer les capacités des pays face au risque vectoriel : c’était l’objectif d’un atelier du réseau SEGA One Health de la COI. Cette activité, organisée par le projet RSIE3 financé par l’Agence française de développement (AFD), s’est tenue les 27 et 28 janvier 2020 aux Seychelles.

Les 16 participants ont passé en revue les observations d’une mission d’audit technique réalisée par un expert du CIRAD. Il s’agissait de prendre la mesure des capacités opérationnelles face au risque vectoriel. Sur cette base, les participants ont pu dégager les axes de plans d’action aux niveaux national et régional.

Le risque vectoriel, c’est quoi ?

Les îles de l’Indianocéanie sont vulnérables au risque vectoriel. Il s’agit des maladies transmises par un vecteur, comme le moustique. Parmi les maladies vectorielles, on se rappellera du chikungunya, du paludisme ou encore de la dengue. Compte tenu de l’existence de vecteurs dans les îles et des risques de diffusion de maladie, il est nécessaire de renforcer les capacités de contrôle, de prévention et d’intervention.

Objectifs de l’atelier

L’atelier visait à :

  • Partager les conclusions de l’état des lieux pays
  • Discuter et analyser les dispositifs en place au niveau des pays en termes de risque vectoriel
  • Identifier les pistes de travail au niveau national, au niveau régional et entre les deux secteurs (santé animale et santé publique) pour la surveillance et la riposte des vecteurs et des maladies qu’ils transmettent

Les échanges ont porté sur le renforcement de la surveillance des vecteurs dans les pays. Ceci sur la base des expériences de La Réunion et de Maurice. Les participants ont plus particulièrement discuté de l’analyse de la dynamique des populations de moustiques, principal vecteur de maladie dans nos îles.

Organiser la riposte

Résolument axé sur l’action, l’atelier a permis de discuter :

  • des moyens d’organiser la riposte
  • de l’intérêt d’élaborer un plan stratégique régional du groupe thématique « Risque vectoriel »

Dans la même veine, les participants ont convenu de renforcer les capacités d’investigations. Ils ont aussi prévu d’organiser l’appui à la surveillance de la résistance des vecteurs aux insecticides. En effet, la lutte anti-vectorielle est l’un des axes forts d’intervention du réseau SEGA One Health.

Recommandations

Les principales recommandations de l’atelier sont :

  • Renforcer la Lutte anti vectorielle (LAV) dans les pays sur les arboviroses et autres vecteurs ;
  • Mettre en place le dispositif TROD (Test Rapide d’Orientation et de Diagnostic) au niveau régional (santé publique et santé animale) ;
  • Développer les capacités pour la sécurisation des interventions notamment pour la pulvérisation ;
  • Relancer la téléconférence trimestrielle du groupe thématique « risque vectoriel » ;
  • Mettre en place un mécanisme de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues des réunions du groupe thématique risque vectoriel ;
  • Définir le mandat du réseau (partage d’informations versus interventions opérationnelles) ;
  • Développer un plan stratégique régional sur le risque vectoriel, de manière participative (dont équipement minimum pour les interventions, accompagnement à la mise en place des activités opérationnelles) ;
  • Assurer l’animation du groupe thématique risque vectoriel par l’UVS de la COI ;
  • Renforcer les actions de surveillance de la résistance aux insecticides ;
  • Poursuivre le partage des expériences et des bonnes pratiques entre les pays ;
  • Mener une étude concernant l’impact des changements climatiques sur le risque vectoriel et les alternatives d’interventions en cas de risque sanitaire.

Des feuilles de route par pays ont été élaborées. Elles seront finalisées lors du Comité technique régional du réseau SEGA One Health du 03 au 07 février 2020 aux Comores.