Le 25 juillet 2020, le vraquier MV Wakashio s’est échoué sur les récifs du Sud-Est de Maurice. 12 jours après, le pays fait face à une importante pollution marine. Les conséquences environnementales et socio-économiques sont considérables. Le 6 août l’état d’urgence écologique a été décrété. Les autorités, les citoyens, les ONG sont à pied d’œuvre pour minimiser les dégâts avec le concours des partenaires.
Bâtir une réponse durable pour l’Indianocéanie
Avec 5.5 millions de km² de ZEE, le contrôle et la surveillance sont une priorité. Toutefois, la COI n’est pas mandatée pour intervenir dans les situations d’urgence. Sa mission consiste à construire les cadres régionaux de coopération.
Sécurisation des espaces maritimes
C’est ainsi que la COI a accompagné l’élaboration et la signature des deux accords régionaux de sécurité maritime de 2018. Les cinq États membres de la COI, le Kenya et Djibouti en sont les signataires. La COI, dans le cadre du programme MASE financé par l’Union européenne, soutient la mise en place d’une architecture régionale de sécurité maritime. Il s’agit de faciliter l’échange d’information maritime et la coordination d’actions conjointes en mer. Deux centres ont été créés à cet effet : le Centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) à Madagascar et le CRCO aux Seychelles. Leur opérationnalisation est en cours, avec l’appui de la COI.
La catastrophe écologique à Maurice démontre l’urgence de définir les protocoles régionaux d’application des accords de sécurité maritime.
Réhabiliter les écosystèmes
La marée noire a sévèrement touché les écosystèmes côtiers mauriciens. Sur une dizaine de kilomètres, les nappes d’hydrocarbures ont pollué les mangroves, les plages, les récifs. Or, ces écosystèmes, fragiles et déjà malmenés par la pollution plastique ou encore l’érosion, sont importants. Ils atténuent les effets du changement climatique et protègent nos côtes. Ils contribuent également à la sécurité alimentaire, à l’emploi.
La COI engagera un dialogue avec les partenaires au développement pour étudier les possibilités de conduire une évaluation de l’impact de cette pollution sur les milieux marins et côtiers. Les discussions pourront aussi porter sur des éventuels projets de réhabilitation des écosystèmes côtiers. En complément, la COI a mobilisé les projets pêches pour identifier les capacités de réponse.
Ce que la COI a fait par le passé :
La lutte contre la pollution maritime par hydrocarbures a fait l’objet de plusieurs actions ou projets de la COI. Pour nos États insulaires, il est en effet crucial de répondre efficacement aux défis liés à la préservation de l’environnement marin.
À travers le programme MASE, un exercice POLMAR avait eu lieu à Madagascar. Cet exercice visait à simuler une pollution par hydrocarbures.
Pourquoi ? Analyser, mettre à l’épreuve et améliorer la coordination des actions conjointes en mer
Deux projets de renforcement des capacités de prévention et de gestion des risques de déversement d’hydrocarbures en mer ont été mis en œuvre avec le soutien de la Banque mondiale. Ces projets ont permis aux pays de la région, dont Maurice, de développer des plans nationaux de contingences, des cartes opérationnelles et des milieux naturels sensibles. En complément, la COI a fourni des équipements et formé les agents nationaux. Ces acquis qui sont déployés dans la crise environnementale actuelle pourront faire l’objet d’une évaluation et d’une mise à jour avec le concours de la COI.
À retenir
La COI intervient dans le renforcement des capacités nationales et régionales de prévention et de gestion des risques environnementaux.
AVANT
Ce qu'a fait la COIProjets Hydrocarbure et Autoroute maritime : formation, don d’équipements, renforcement des capacités
Exercice POLMAR : amélioration de la coordination des opérations en mer
PENDANT
Ce que fait la COIComité de suivi : évaluation de la situation
Sollicitation de 7 États (accords MASE) : matériel disponible, facilitation
Mise à disposition de 2 experts : déjà sur le terrain
APRÈS
Ce que fait/fera la COI (sur le long terme)Dialogue avec les partenaires : évaluation des dégâts, réhabilitation des écosystèmes
Sécurisation de l’espace maritime : aide à l’élaboration de protocoles régionaux d’application des accords de sécurité maritime