L’économie circulaire était au cœur du forum Eco.Actions du 9 au 11 décembre 2019 à Maurice. Plus de 215 participants venant de 14 pays ont participé à cet événement organisé par la COI.

En parallèle du forum Eco.Actions, 12 entrepreneurs ou porteurs de projets dans le domaine de l’économie circulaire ont participé à la finale du Blue Champion Award. Le Blue Champion Award était ouvert aux jeunes de 18 à 40 ans des États membres de la COI ainsi que du Cap Vert, de Guinée Bissau, de Sao Tome-et-Principe et des Maldives. Ce concours a récompensé le meilleur entrepreneur de l’économie bleue et le meilleur concept innovant.

L’économie circulaire, un modèle adapté aux îles

Pour Hamada Madi, Secrétaire général de la COI :

« L’économie circulaire invite à repenser nos modèles économiques, les modes de production et de consommation. Elle promeut l’efficience par des modes de production économes et responsables, elle encourage des modes de consommation qui poussent à la réutilisation ou au recyclage, elle favorise des synergies positives entre les acteurs d’une même filière comme entre les opérateurs de différents secteurs. Elle créé l’espace nécessaire à l’émergence de filières nouvelles qui proposent des alternatives au plastique que l’on croit à tort indispensable. L’économie circulaire est, sans aucun doute, un nouveau paradigme économique particulièrement adapté à nos espaces insulaires. »

Des profils variés

Le forum Eco.Actions a suscité l’intérêt d’un large éventail de professionnels et de jeunes. Institutions nationales et administrations publiques, entrepreneurs et industriels, groupements professionnels, acteurs non-étatiques ou encore étudiants ont débattu du potentiel économique et des impacts sociaux et écologiques positifs de l’économie circulaire.

Des initiatives prometteuses dans les îles

Les différentes sessions ont permis d’avoir un aperçu global des défis, contraintes et opportunités. Surtout, elles ont été l’occasion de prendre connaissance d’initiatives qui ont cours dans la région. Qu’il s’agisse de la valorisation des pneus usagés, de la confection de textiles à base de fibres naturelles, de collecte et recyclage de déchets plastiques, de la filtration de l’eau grâce à du verre transformé en sable ou encore d’utilisation des eaux de distillation de l’ylang en tant que pesticide naturel, plusieurs exemples concrets et adaptés aux besoins des îles ont été présentés.

Partage, collaboration, échanges

Le partage et la collaboration ont aussi été deux principes qui sont régulièrement revenus lors des échanges. En effet, au cœur de l’économie circulaire il y a le partage d’informations, la mutualisation des moyens et des ressources, la mise en réseau, la valorisation des savoir-faire et l’innovation technologique et sociale. Les participants au forum Eco.Actions ont ainsi fait ressortir l’utilité d’une plateforme réunissant chercheurs et entrepreneurs. La création d’un réseau régional d’incubateur est aussi une action à entreprendre.

Accéder aux financements

Il a également été question du financement des initiatives d’économie circulaire souvent portées par des PME ou entrepreneurs. Cette session a permis de souligner l’importance d’un soutien des institutions nationales chargées de l’aide aux entreprises et des institutions financières au bénéfice des projets éco-responsables. Les méthodes de financements alternatifs, comme le financement participatif ou crowd-funding, ont été discutées. Avec cette méthode de financement, chaque individu peut aider un entrepreneur ou un projet et ainsi contribuer à une économie durable.

Programme jeune

En parallèle des sessions thématiques du forum Eco.Actions, une trentaine de jeunes ont suivi un programme spécialement développé à leur attention. Au menu : vulgarisation des principes de l’économie circulaire, atelier d’upcycling pour fabriquer des instruments de musique à partir de déchets plastique, visite de terrain dans une ferme corallienne et en mer pour constater l’impact de la pollution plastique et procéder à un ramassage d’ordures, atelier de story-telling autour de la ville durable rêvée et prise de position pour un engagement des jeunes en faveur de l’économie circulaire.

La voix et l’action des jeunes

Kamalakshi Dayal de Maurice et Aissat Said Nassur des Comores ont partagé la réflexion et le résultat des activités du programme dédiés aux jeunes. Kamalakshi Dayal, qui a participé à des ateliers d’upcycling, de story-telling et à des activités extérieures, a présenté le travail réalisé en groupe qui souligne la nécessité d’une vision globale réconciliant écologie et économie. A cet égard, elle a présenté avec quatre autres jeunes leur vision d’une ville durable dans laquelle tous les secteurs sont interconnectés et interdépendants en vue d’une réduction significative des déchets.

Aissat Said Nassur a porté un message résolument tourné vers l’action. Les jeunes, a-t-elle dit, sont en mesure de construire l’avenir et leur voix doit être entendue. Elle a ainsi plaidé pour une juste prise en compte de la voix de jeunes dans les événements d’envergure tel qu’Eco.Actions. Elle a aussi appelé à un éveil des jeunes pour qu’ils soient force de propositions et d’actions.

Pas de discours, de l’action

Le forum Eco.Actions est une initiative de la COI et de la Banque mondiale à travers le programme SWIOFISH 2 qui couvre les îles d’Afrique et de l’océan Indien.

Cet événement a été organisé en partenariat avec L’Eco austral, Entreprendre au féminin océan Indien, la Jeune Chambre Internationale, SYAH, Synergie Jeune et l’Union des Chambres de commerce et de l’océan Indien rebaptisée Cap Business océan Indien. Bien plus qu’un simple forum de discussions, Eco.Actions, comme son nom l’indique, implique le concret, l’action. Comme l’a souligné Hamada Madi, Secrétaire général de la COI, « former des vœux pieux ou adopter un discours tantôt victimaire tantôt culpabilisant n’est pas suffisant. Réformer, évoluer et plus que tout, agir : c’est de sans doute le triptyque de notre salut. »