Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les herbiers marins ne sont pas des algues mais des plantes à fleur qui poussent en eau peu profonde dans la plupart des mers et des océans. Avec les estuaires et les zones humides, ils constituent l’un des habitats côtiers les plus précieux au monde.
La COP15 qui prend fin aujourd’hui au Canada, propose de protéger 30% des terres et des mers, contre actuellement 17% des terres et 8% des mers, afin de freiner la perte de la biodiversité dans le monde. Selon les scientifiques, plus d’un million d’espèces sont en effet menacées de disparition. La préservation et la restauration des herbiers marins s’avère importante pour la diversité du vivant et aussi pour atténuer les effets du dérèglement climatique.
Les atouts des herbiers marins
En effet, les herbiers marins présentent de multiples atouts : protection contre la houle, lutte contre l’acidification des océans, puit de carbone, filtration et oxygénation de l’eau, etc. En outre, ils nourrissent et abritent de nombreux organismes comme les crevettes, les poissons, les tortues vertes, les hippocampes mais aussi des mammifères comme les dugongs qui broutent jusqu’à 40kg de plante par jour. Des études estiment la valeur de leurs services écosystémiques à 19 000 $/ha/an. Dans l’océan Indien occidental, il existe de vastes prairies comprises entre quelque centimètres et 30 mètres de profondeurs. On y dénombre douze espèces d’herbes marins.
Dans le monde, 30% des écosystèmes sont dégradés. Les herbiers marins ne font pas exception. Les causes sont multiples : sédimentation à cause de l’érosion des bassins versants, acidification des océans, augmentation des températures marines, pratiques de pêche destructrices…
RECOS: pour une gestion intégrée des écosystèmes
Avec le soutien financier de l’AFD et du FFEM, la Commission de l’océan Indien (COI) a pour ambitions de renforcer la gouvernance des écosystèmes marins et côtiers de l’océan Indien en mobilisant la coopération scientifique régionale et en appuyant des initiatives locales de restauration et d’exploitation durable de ces écosystèmes. Ces activités du projet RECOS participeront, notamment, à mieux connaitre l’état de santé des herbiers et à porter des actions de suivi et de préservation de ces écosystèmes fragiles et peu connus. D’ailleurs, le projet contribue à la diffusion des “lignes directrices pour la restauration des écosystèmes d’herbiers marins dans l’océan Indien occidental” réalisées par la Convention de Nairobi et la WIOMSA. Objectif : une gestion intégrée des zones côtières pour la résilience des écosystèmes et des communautés.