Jean-Yves Le Drian, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, et Hamada Madi, Secrétaire général de la COI, ont signé la convention de financement du projet de résilience des zones côtières dans l’océan Indien (RECOS). La cérémonie s’est déroulée le 20 février 2020 à la résidence de l’Ambassadeur de France à Maurice.

Le projet RECOS est financé par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) à hauteur de 10 millions €. Ce projet s’inscrit dans le droit fil de l’Accord de Paris sur le climat.

Nos îles ont mal aux côtes

Les îles sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique et à la dégradation des écosystèmes.

En effet, les chiffres sont parlants :

  • 80% des récifs de l’Indianocéanie, troisième plus grand triangle récifal du monde, sont aujourd’hui menacés et dégradés. Or, ils atténuent les houles, constituent des écosystèmes indispensables à la sécurité alimentaire et à des secteurs économiques ;
  • L’érosion côtière gagne du terrain et une hausse de 1 centimètre du niveau de la mer équivaut, sous nos latitudes, à un grignotage de 1 mètre du trait de côte ;
  • Nos mangroves, qui sont des puits carbones, des viviers d’espèces aquatiques et des barrières naturelles contre les fortes houles, souffrent de prélèvements incontrôlés, parfois jusqu’à leur disparition.

Ces trois exemples disent une chose : nos îles ont mal aux côtes.

Pour Hamada Madi, Secrétaire général de la COI : « Le statu quo n’est donc pas une option. L’action, à tous les niveaux, est indispensable. »

Solutions basées sur la nature

Ce partenariat COI-AFD-FFEM est une transcription, sur le terrain, des engagements internationaux (Accord de Paris sur le Climat ou  Cadre de Sendaï). L’enveloppe de subvention financera des projets concrets de renforcement de la résilience des littoraux.

Ce faisant, le projet RECOS interviendra sur le terrain en promouvant des solutions basées sur la nature. Ces interventions suivront les principes de la gestion intégrée des zones côtières.

En accord avec les administrations nationales, le projet se propose d’intervenir sur des sites pilotes pré-identifiés. Ces sites se situent dans les régions côtières les plus touchées par l’augmentation du niveau de la mer.

Les sites pré-identifiés se situent à Morondava à Madagascar, sur les îles principales des Seychelles et des Comores ainsi qu’à Flic-en-Flac à Maurice.

Appel à projets

En complément de ces actions de terrain, la COI lancera un appel à projets pour cofinancer des initiatives locales portées par des acteurs non-étatiques ou des partenariats public-privé entre autres. La communauté scientifique régionale, porteuse d’idées et de solutions, sera aussi impliquée.

De l’action sur le terrain

En résumé, le projet RECOS est résolument tourné vers l’action, sur le terrain, avec les administrations nationales des États. Les projets pilotes seront autant d’exemples qui lanceront une dynamique vertueuse pour la résilience de nos îles.