Bibrasyon dezilLe colloque « L’Indianocéanie, socle et tremplin de notre devenir » s’est clôturé sur une proposition spontanée de deux projets, défini par un groupe d’universitaires participant à la rencontre. Ces deux projets, l’un portant sur l’économie et l’autre sur les savoirs, pourraient voir le jour d’ici 2015. En se donnant pour objectif de définir l’Indianocéanie, avec l’expertise régionale réunie à Mahébourg, la COI a réussi à susciter la mobilisation des chercheurs dans « un projet de vie en commun » culturel et économique. Dans ce contexte, « le projet de communication audiovisuelle de la COI est fondamental, essentiel et seul capable de partager l’information, la culture, les idées », a rappelé le Secrétaire général Jean Claude de l’Estrac.

La communication a été l’un des maîtres-mots du colloque sur l’Indianocéanie. Il s’agit de rapprocher les îles de la région, de « faire-savoir ce qui précisément nous unit, et définir la plus-value qu’elle nous donne pour peser sur les affaires du vaste monde», a rappelé Jean Claude de l’Estrac. On connectant les chercheurs et les peuples, les décideurs et les entrepreneurs, les artistes et la jeunesse, tous ensemble, l’Indianocéanie est plus à même d’être une région d’avenir cohérente. La portée n’en est pas qu’identitaire et culturelle.

Bibrasyon dezilIl s’agit notamment de tourisme, secteur moteur des économies de l’Indianocéanie. Plusieurs tables rondes se sont penchées sur le tourisme et l’implication des richesses patrimoniales, culturelles, et naturelles. C’est dans ce sens que va la première proposition de projet formulé entre autres par les Professeurs Jean-Michel Jauze, doyen de la faculté de Lettres et Science humaines de l’Université de La Réunion, et Yvan Combeau, directeur du Centre de recherches sur les sociétés de l’océan Indien. L’objectif de ce projet est de réaliser une publication et une base de données sur la plus-value des ressources patrimoniales au profit du tourisme régionale.

En effet, la richesse patrimoniale des pays membres de la COI est à la fois un levier de croissance pour le tourisme qui cherche à gagner en compétitivité et d’appropriation d’une histoire partagée dans la région. Le géographe Jean-Michel Jauze le dit bien : «le patrimoine commun, une fois reconnu et approprié, peut devenir un puissant ferment unificateur […] le tourisme, en tant qu’activité culturelle, mais aussi au travers de son rôle de révélateur, peut participer à cet exercice d’appropriation interne».

Le second projet proposé au Secrétariat général de la COI s’intéresse également à faire-savoir aux peuples de l’Indianocéanie ce qui les unit et les distingue. Intitulé « L’Indianocéanie en 2015 », ce projet vise à dresser un état des lieux géopolitique, culturel, économique de la région afin de susciter et soutenir sa connaissance et donc son appropriation par ses populations.

Le colloque de la COI a réuni plus de 40 experts issus des milieux universitaires, institutionnels et médiatiques de la région qui ont échangé leurs savoirs et opinions sur ce qu’est l’Indianocéanie. Il en ressort que «l’Indianocéanie est une idée bien vivante, une idée qui nourrit un projet d’avenir pour notre région».

Le colloque qui s’est clôturé en fin de journée le 7 juin a été suivi d’un grand concert populaire gratuit sur le Waterfront de la ville de Mahébourg durant lequel les artistes de la région ont pu chanter l’Indianocéanie après que les participants au colloque l’ont dite et définie.

En marge du colloque a eu lieu l’inauguration d’une exposition «Portes swahili» qui se tiendra à l’Institut Français de Maurice à Rose-Hill au courant du mois de juillet. Cette exposition, gracieusement prêtée par l’Institut de recherche pour le développement et l’Alliance française de Nairobi, montre un raffinement ornemental mais aussi le souffle identitaire que l’Indianocéanie doit à l’aire swahili. Cette exposition a été réalisée par Marie-Pierre Ballarin avec la collaboration de MM. Abdulqabir et Ooko, respectivement du Musée de Lamu et de Fort Jésus au Kenya.

note conceptuelle

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