Jean Aimé Zafimahatradraibe, jeune chercheur de 29 ans, est l’heureux bénéficiaire de la première bourse doctorale allouée par le projet RECOS ! Proposée par la Commission de l’océan Indien (COI) et cofinancée par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), cette bourse s’inscrit dans le cadre du renforcement de capacité des acteurs de Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) du Sud-Ouest de l’océan Indien.
« Mon thème porte sur l’analyse de l’efficacité de gestion des aires marines protégées (AMP) dans la région océan Indien occidental (OIO) » explique Jean-Aimé, actuellement assistant scientifique à l’Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM), au sein de l’Université de Toliara. Tout commence lorsqu’il entreprend une recherche sur l’évaluation de la gouvernance locale des ressources naturelles marines au niveau des AMP à Madagascar.
Guider l’efficacité de gestion des AMP
« Entre 2019 et 2021, j’avais été mandaté par Wildlife Conservation Society (WCS) Madagascar pour entreprendre une recherche sur l’évaluation de la gouvernance locale des ressources naturelles marines au niveau des AMP à Madagascar dans le cadre de mon cursus académique à l’IHSM » dit-il. Selon lui, « l’étude a permis de mettre en exergue les forces et faiblesses de la gouvernance des AMP, les facteurs limitant leur bonne gestion ainsi que les actions nécessaires pour améliorer leur efficacité ». Il ajoute cependant que sa recherche « s’était uniquement limitée au niveau national (cas de Madagascar) avec ses variables sommaires analysées sans intégration des indicateurs bioécologiques et socio-économiques pour pouvoir être généralisée et réplicable à l’échelle régionale ».
Grâce à la bourse RECOS, Jean-Aimé pourra étendre ses recherches à l‘échelle de la région de l’océan Indien occidental (OIO). « J’ai voulu saisir cette opportunité offerte par le projet RECOS afin de pourvoir appliquer et mettre en œuvre mon approche pour Madagascar à l’échelle de l’OIO en apportant non seulement des réponses scientifiques et techniques au regard de l’axe de recherche défini par le projet, mais surtout pour contribuer aux stratégies à mettre en place pour guider l’efficacité de gestion des AMP dans la région » confie-t-il.
Contribuer aux objectifs 30×30
Son ambition ? Devenir conseiller scientifique en matière de gouvernance et de gestion des ressources naturelles marines. « J’envisage d’élaborer et de mettre à la disposition des gestionnaires d’AMP de l’OIO, y compris à Madagascar, une stratégie simplifiée des résolutions de ma recherche pour améliorer la gestion des AMP ». De plus, « J’envisage une carrière scientifique dans l’enseignement et la recherche après ma thèse ».
A terme, cette recherche pourra d’une part, accompagner les gestionnaires d’AMP dans l’amélioration de leurs stratégies de conservation et, d’autre part, guider les politiques publiques des pays de la région OIO sur la meilleure manière de contribuer aux objectifs 30×30 (protéger 30% des terres et 30% des océans d’ici 2030).
RECOS contribue à la recherche scientifique dans la région OIO en offrant une plateforme scientifique régionale de concertation et d’échanges autour de sujets de recherche en lien avec la résilience des populations côtières. Pour ce faire, le projet collabore avec des universités, des centres de recherches régionaux (WIOMSA, IRD…) mais aussi des réseaux d’acteurs (WIOMPAN, WIOMN…) par le biais du financement de bourses de thèses, de post-doctorats et des masters. L’objectif est de contribuer à faire avancer la recherche sur des problématiques jugées prioritaires telles que l’efficacité de gestion des AMP, la conservation et la restauration des écosystèmes marins et côtiers (mangroves et herbiers en particulier), la gestion et l’observation du littoral ou encore l’éducation à l’environnement en zones côtières.