Une passion pour les AME
De mère Comorienne et de père Malgache, Djahere a grandi aux Comores dans un environnement biculturel. À 19 ans, après son baccalauréat, il s’envole pour Toliara à Madagascar et rejoint son frère à la recherche de nouvelles opportunités. Il débute son parcours d’études supérieures par un Master de Géographie à l’Université de Toliara, grâce au soutien de son mentor Dr Francis Veriza.
Djahere incarne l’esprit de l’interdisciplinarité et de la curiosité intellectuelle. Son parcours académique riche et varié témoigne de sa soif de comprendre les enjeux complexes qui façonnent les sociétés de l’océan Indien. Un stage de six mois à l’ Institut de recherche pour le développement (IRD) l’a plongé dans l’étude des perceptions du plastique en milieu marin chez les pêcheurs Vezo du Sud-Ouest de la Grande Ile. Une immersion suivie d’un autre stage à l’Université de Mayotte, où il s’est penché sur l’étude des Aires Marines Éducatives (AME). Inspiré par le projet Aquamarine 2.0 et l’enseignement de la professeure Georgeta Stoïca, il a depuis éprouvé une passion pour les AME. Cela le poussera même a en faire un sujet d’étude au sein de l’association estudiantine Elite 3A qu’il a créée.
Mon ambition est que ma réussite bénéficie à la fois aux Comores et à Madagascar. À l’avenir, je compte développer des partenariats entre mes collègues académiques comoriens et malgaches, dans l’intérêt de nos États insulaires.
Encourager et intégrer les jeunes
Il faut encourager les jeunes à avoir confiance en leurs objectifs personnels, dit-il, tout en les incitant à intégrer les enjeux environnementaux dans leurs projets. En effet, les îles de la Commission de l’océan Indien (COI) font face à des défis communs y compris en matière de formation et d’emploi. Il souligne l’importance d’adapter ces domaines aux besoins environnementaux actuels pour assurer un développement durable de la région, en intégrant les jeunes dans la réflexion.
Je pense que le plus grand problème aujourd’hui est que l’on n’a pas tous reçu la même éducation et ne traitons donc pas les mêmes problématiques de la même manière. Je trouve que l’éducation scolaire doit être la base des solutions.
Sa participation à des concours de débats universitaires, notamment ceux de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), lui a permis de comprendre l’importance de l’action individuelle et de l’empathie. Il s’est ainsi engagé personnellement dans l’éducation environnementale, travaillant bénévolement avec des enfants de son quartier à Toliara.
En tant qu’étudiant, Djahere s’intéresse également à la recherche liée au domaine de la pêche. Il cherche notamment à comprendre les pratiques des pêcheurs, leur ouverture au changement, et comment intégrer leurs connaissances traditionnelles au savoir académique pour trouver des solutions collaboratives.
Une AME en projet à Toliara
En février 2024, Djahere a participé à un échange d’expériences dans le cadre de son stage à l’Université de Toliara. Cet échange, soutenu par le projet RECOS de la COI, était centré sur le dispositif AME ou aire marine éducative de St Leu à la Réunion (photo ci-contre). Réunissant plusieurs chercheurs malgaches (Centre national de recherches sur l’environnement CNRE, Institution Halieutique des Sciences Marines…), l’objectif était d’étudier le transfert du concept à Toliara. Grâce à cette opportunité, Djahere a pu approfondir sa compréhension du sujet et initier ainsi le suivi pour assurer le succès de la mise en place d’une AME à Toliara. Les interactions avec les différents chercheurs ont non seulement dynamisé ses activités, mais ont également élargi sa perspective professionnelle.
Suite à cet échange, Djahere a maintenu le contact avec des scientifiques de l’Université d’Antananarivo. Il a ainsi fait partie du comité d’organisation d’un colloque scientifique ayant eu lieu le 23 mai 2024 à l’Université de Toliara.