energies formation

L’ambitieux projet de Renforcement des connaissances de la filière technique et professionnelle en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique dans les Etats membres de la COI avance dans le bon sens.

Les 11 jeunes moniteurs issus du réseau de cinq Maisons Familiales Rurales (MFR) de Maurice et Rodrigues se lèvent tour à tour pour partager ce qu’ils ont appris pendant la formation de trois jours à Pereybère, Maurice, axée autour des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Les formateurs – Francois Antier, directeur départemental de la Fédération des Maisons Familiales Rurales de La Réunion et Michaël Rard de Terre & Mer Formation – écoutent attentivement, histoire de bien s’assurer qu’ils ont retenu les enseignements dispensés. Ils sont rassurés par les commentaires qui suivent ; tout un chacun semble avoir bien cerné les enjeux liés aux ER et à l’EE. Les moniteurs n’oublient pas de mentionner les biodigesteurs, une technologie sur laquelle la formation s’est appesantie et qui sera introduite dans deux MFR, notamment la MFR du Nord à Calebasses, Maurice, et celle de Malartic à Rodrigues.

fontionnement du biodigesteurLe projet de Renforcement des connaissances de la filière technique et professionnelle en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique dans les Etats membres de la COI est ambitieux à plus d’un titre. Portée par l’Union des Maison Familiales Rurales de Madagascar (UNMFRM), cette initiative vise à familiariser plus de 1,500 jeunes regroupés dans 39 Maisons Familiales Rurales (MFR) aux Comores (5), à Madagascar (29) et à Maurice (5) avec les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Cela implique notamment l’élaboration d’un cursus de formation par chacun des pays impliqués pour refléter les spécificités de chaque territoire, la formation des formateurs et la mise en place de projets pilotes dans plusieurs MFR de la région. Ce qui requiert une coordination sans faille entre l’UNMFRM et les différentes MFR.

Raj Jatoo, le directeur de la Fédération des MFR de Maurice et Rodrigues, explique que les moniteurs et directeurs des MFR qui ont suivi cette formation sont « jeunes et motivés ». Il leur incombera de partager le savoir acquis avec leurs élèves, pour la plupart des jeunes entre 12 à 18 ans. Etant donné que le concept de base des MFR consiste à offrir une formation technique et professionnelle à des jeunes vulnérables pour faciliter leur insertion dans le monde du travail, cette nouvelle emphase sur les technologies vertes est de bon augure aussi bien pour la filière des ER et de l’EE que pour l’employabilité des élèves.

formation energiesComme l’explique l’UNMFRM : « 60% des jeunes formés sur les 1,500, dans les MFR des Comores, de Madagascar et de Maurice/Rodrigues sont âgés de 12 à 18 ans et nous considérons que les jeunes adultes, jusqu’à 25 ans peuvent être aussi des personnes en capacité de bien appréhender ces problématiques énergétiques et d’être des vulgarisateurs en matière de nouvelles pratiques. Ils sont souvent en responsabilité familiale et mesurent d’autant plus la nécessité de valoriser et d’économiser les ressources énergétiques. La maîtrise et l’utilisation de nouvelles techniques et ressources énergétiques par un nombre croissant de citoyens constitue des initiatives porteuses pour la protection de l’environnement, mais aussi une opportunité économique pour le jeune qui pourra valoriser les compétences acquises en Activités Génératrices de Revenus ».

Lors du bilan la formation à Maurice, Jason, un ancien élève du MFR de Calebasses, fait ressortir qu’il avait quelques notions d’énergies renouvelables mais « pas assez de détails ». Suite au cours, il espère « mettre en pratique » ce qu’il a appris « le plus vite possible ». Wendy de la MFR de Malartic à Rodrigues, admet qu’il « ne connaissait pas trop le développement durable » mais ajoute que fort de cette expérience pédagogique il compte fabriquer un biodigesteur pour « produire notre propre gaz ». Selon Michaël Rard les formateurs ont donné aux moniteurs « les outils pour vous aider à former les jeunes ». Il leur incombera désormais d’élaborer des stratégies d’enseignement à partir de qu’ils ont appris pendant les trois jours. La formation sera suivie d’un atelier d’écriture pour permettre d’harmoniser les stratégies.

Cette approche a été répliquée aux Comores et à Madagascar où 30 et 85 familles ont déjà été sensibilisées, respectivement. Aux Comores, un hangar a été aménagé en atelier de fabrication de briquettes ardentes à la MFR de Ndrondroni à Mohéli avec l’aide de l’ONG 2Mains, alors qu’à Madagascar les trois projets pilotes sont en cours de mise en place : biogaz (MFR de Mantasoa), foyer amélioré (MFR de Mandoto) et briquette ardente (MFR de Ambararatabe).

 « L’idée était de faire tout le monde participer. Vous avez produit des fiches descriptives qui vont servir d’outils pédagogiques. On vous a montré le chemin et donné des petites valises d’idées, maintenant ce sera à vous de transmettre votre savoir », a conclu Francois Antier lors de la séance de clôture de la formation à Maurice. Un élève à la fois.