Une vingtaine de participants venus des Comores, du Kenya, de Madagascar, de Maurice, des Seychelles et de Tanzanie ont bénéficié d’une formation régionale sur la taxonomie des éponges et des coraux, organisée en collaboration avec l’Institut des sciences marines (IMS) du 6 au 11 août 2018.
Ce renforcement des capacités ciblait les biologistes marins des équipes de surveillance des récifs coralliens de l’océan Indien occidental (OIO), des universités, des instituts de recherche et des gestionnaires des aires marines nationales protégées.
Financée par l’Union européenne (UE) par le biais du Programme Biodiversité de la Commission de l’océan Indien (COI), la formation consistait en une combinaison de cours théoriques, d’échantillonnage et de collecte de données sur la plongée sous-marine.
“Les éponges sont des composants critiques des écosystèmes des récifs coralliens (…) La chasse aux éponges marines a augmenté et il faut les étudier davantage et prévenir la surexploitation”, a déclaré Mme Margareth Kyewalyanga, directrice d’IMS. “Cependant, une bonne gestion de la biodiversité nécessite une bonne source d’informations. Le principal obstacle est le manque de connaissances taxonomiques. En conséquence, l’inventaire des principales espèces ou groupes de récifs (…) est resté incomplet dans la région de l’OIO », a-t-elle expliqué.
L’idée est d’améliorer la connaissance des ressources marines de la région afin de les exploiter de manière durable. “J’espère que les participants perfectionneront leurs leçons de taxonomie sur le terrain, lorsqu’ils effectueront des programmes de surveillance de la biodiversité des récifs coralliens”, a conclu Mme Kyewalyanga.
60% des récifs coralliens de la région de l’OIO sont menacés
Les éponges et les coraux sont des éléments clés des écosystèmes récifaux dont les rôles comprennent les propriétés médicinales, la protection des côtes, les équilibres écologiques du milieu marin et côtier, l’abri, la croissance et la reproduction de la biodiversité ainsi que le développement du tourisme et de la pêche côtière.
Les valeurs socioéconomiques des récifs coralliens sont principalement obtenues grâce à la pêche côtière et au tourisme côtier. Les écosystèmes liés aux récifs coralliens fournissent plus de 70% de la production artisanale de poisson. Ainsi, les récifs coralliens sont des sources de revenus cruciales, soutenant ainsi les moyens de subsistance des communautés côtières.
En dépit de ses valeurs, environ 80% des récifs coralliens en Tanzanie et environ 60% dans la région de l’OIO sont menacés par les activités humaines, notamment la surpêche, l’utilisation de filets, la pêche à l’explosif et l’utilisation de poisons. La dégradation des récifs entraîne non seulement des pertes considérables de biodiversité, mais entraîne également un déclin de la pêche et du tourisme et, par conséquent, une pauvreté accrue pour les communautés côtières.