La veille sanitaire : un prérequis essentiel au développement de l’Indianocéanie
La troisième édition des journées de la Veille sanitaire dans l’océan Indien, organisée par la Commission de l’océan Indien avec le soutien de l’Agence française de développement, a été officiellement ouverte le 26 octobre par Anil Gayan, ministre de la Santé et de la Qualité de la vie de Maurice, Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire de Maurice, Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Laurent Garnier, ambassadeur de France, et Matthieu Discour, directeur de l’Agence française de développement.
Ce rendez-vous régional autour la veille sanitaire réunit une centaine d’épidémiologistes, médecins, vétérinaires, virologues, microbiologistes et représentants des institutions de santé, dont l’Organisation mondiale de la Santé, du 26 au 29 octobre à Balaclava, Maurice.
Pour Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI, l’engagement de la COI en faveur de la santé publique est d’autant plus crucial que les questions sanitaires sont « un enjeu de développement et un défi de la mondialisation » auxquels les îles de l’Indianocéanie, particulièrement vulnérables, doivent pouvoir répondre. De son point de vue, la seule réponse efficace est collective. C’est ce que démontre le projet Veille sanitaire de la COI qui structure le réseau SEGA One Health réunissant 250 professionnels en santé publique (épidémiologistes, médecins, vétérinaires, virologues, microbiologistes…), forme des épidémiologistes de terrain, facilite les moyens de riposte face aux urgences, équipe les laboratoires des pays membres, entre autres.
Le ministre de la Santé a rappelé combien l’action régionale en santé publique contribue au développement de la région. A cet égard, Anil Gayan a réitéré le plein engagement des autorités de santé de Maurice dans cet axe stratégique de la coopération régionale. « Il est dommage que le monde soit mieux préparé à faire face à des conflits armés qu’aux risques sanitaires », a-t-il regretté avant d’insister sur la plus-value de l’action concertée de la région face aux menaces sanitaires partagées.
Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, a salué le lien tissé entre les services vétérinaires et ceux de santé humaine dans le cadre du projet. Et pour cause : 75% des maladies émergentes et 60% des maladies infectieuses chez l’homme sont d’origine animale. Cette approche globale de la santé, a-t-il dit, contribue à renforcer nos systèmes d’alerte et de gestion des risques sanitaires.
Les menaces sanitaires se multiplient notamment du fait « des changements climatiques », a remarqué l’ambassadeur de France. Aussi, il semble crucial d’intégrer à cette mobilisation régionale l’impact des changements climatiques et des risques naturels dans le domaine de la santé.
Pour Matthieu Discour, le projet Veille sanitaire de la COI, et avant lui le projet de Surveillance et d’Investigation des épidémies (RSIE – 2009 à 2013) également financé par l’AFD, répond bien aux besoins des pays de l’Indianocéanie et a permis aux Etats d’améliorer les capacités de surveillance, d’alerte et de riposte. En outre, il a indiqué l’intérêt de l’AFD à approfondir son partenariat avec la COI en matière de santé au travers d’un future projet qui intégrerait, d’ici 2017, santé, recherche scientifique et innovation, gestion des risques naturels, changements climatiques et réponses en situation d’urgence.
La cérémonie d’ouverture des troisièmes journées de la Veille sanitaire dans l’océan Indien a été marquée par la remise de certificats à neuf épidémiologistes de terrain formés durant deux ans par l’Unité de veille sanitaire de la COI. D’ici la fin du projet en 2017, ce sont 25 épidémiologistes de terrain qui seront formés pour la région.