Un nouvel outil de coopération régionale ambitionne de fédérer les acteurs de la filière de l’énergie autour d’un objectif commun.
Dans l’optique de réduire leur dépendance sur les hydrocarbures et leurs émissions de gaz à effet de serre, les Etats membres de la Commission de l’océan Indien (COI) se sont fixés des objectifs ambitieux en matière d’intégration des énergies renouvelables. Afin de les accompagner sur la voie de la transition énergétique, le programme ENERGIES – financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la COI – a rassemblé le 20 mars 2019 à Maurice une cinquantaine d’acteurs issus des secteurs publics et privé et de centres de formation et recherche en vue de créer une communauté de travail régionale qui œuvrera en faveur de la transition énergétique.
Il aboutira sur la mise sur pied d’un Indian Ocean Energy Transition Network composé notamment d’entreprises et centres de recherche actifs dans la filière des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Ce nouvel outil de coopération régionale ambitionne de fédérer les acteurs de la filière de l’énergie autour d’un objectif commun : contribuer à la réalisation de l’immense potentiel de l’Indianocéanie en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. L’Indian Ocean Energy Transition Network basera son action sur une vision régionale partagée du potentiel et des opportunités dans les secteurs de l’efficacité énergétique ; le solaire (photovoltaïque et thermique) ; la biomasse ; et l’aménagement et la planification urbaine.
Il comprendra l’élaboration par un noyau dur dans chaque pays de bases de données et d’atlas des gisements des différentes ressources qui permettront aux acteurs d’avoir une vue d’ensemble des opportunités d’investissement, des outils disponibles et des moyens à déployer pour générer de nouveaux projets.
Selon le rapport rédigé par Verso Consulting, le consultant chargé de donner corps à l’Indian Ocean Energy Transition Network:
“Il s’agit d’identifier la possibilité de structurer un tissu d’acteurs privés, dans la mesure du possible issus du monde de l’entreprise et de la recherche, afin de créer une dynamique régionale de coopération plus forte et de générer un effet d’entraînement sur les dynamiques territoriales. L’ambition doit dès lors consister à identifier, à travers le rassemblement de compétences, de capacités et de volontés, comment des actions de coopération entre acteurs de la zone OI, privés et publics, entreprises ou/et organismes de recherche, pourraient contribuer à l’atteinte des objectifs propres à chaque territoire dans le domaine.”
Le rassemblement régional fait suite à des ateliers de co-construction menés dans les Etats membres de la COI en janvier et février derniers, lors desquels les professionnels de la filière ont jeté les bases d’une logique de coopération régionale susceptible d’amplifier les actions déjà existantes et mettre en valeur les nombreuses opportunités économiques que recèle la transition énergétique.
D’autres ateliers régionaux permettront d’approfondir les questions ayant trait aux modalités de mise en œuvre et les moyens à mobiliser. Selon Verso Consulting, les filières méritant le plus d’attention pour faire de la transition énergétique en Indianocéanie une réalité sont le solaire thermique PV, la biomasse, l’efficacité énergétique dans les bâtiments et l’urbanisation.
Selon Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission à la COI, le potentiel de la transition énergétique en matière de développement économique est significatif :
“Il existe une vraie complémentarité entre les acteurs de l’énergie dans la région qui partagent le désir d’apporter aux populations de l’océan Indien les outils énergétiques pour contribuer au développement socio-économique des îles. A l’heure actuelle la grande majorité de notre énergie provient de sources fossiles qui coûtent de plus en plus chers et sont très polluants. En investissant dans la transition énergétique, nous ambitionnons de promouvoir la production locale de l’énergie, ce qui va générer de la richesse et des emplois localement, tout en améliorant l’autonomie énergétique de nos pays.”