Du 30 août au 1er septembre, une cinquantaine de représentants des organismes de gestion des élections, des élus, des médias et régulateurs des Etats membres de la COI ont participé à une conférence régionale pour la paix et la stabilité dans les processus électoraux. Cette conférence a été organisée à Antananarivo (Madagascar) par le projet Gouvernance, paix et stabilité (GPS) de la COI en collaboration avec le Réseau électoral de l’océan Indien (REOI).

La conférence d’Antananarivo fait suite à une demande du REOI. Ce réseau, créé en octobre 2022 avec l’appui de la COI, réunit les organes de gestion des élections des Etats membres de la COI. Objectif : disposer d’un temps d’échanges sur les bonnes pratiques en situation électorale et sur le rôle des administrations électorales, des partis politiques et des médias.

« La participation effective de l’essentiel des acteurs électoraux – organismes de gestion des élections, partis politiques et médias – témoigne de l’acceptation par tous du principe d’un espace d’échange, de partage et de concertation pour l’organisation des élections apaisées et stables en renforçant la connaissance des rôles et responsabilités de chacun des acteurs, et en posant les bases d’une relation de confiance renouvelée. » – Pr. Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI

L’équipe du projet GPS, accompagnée d’experts internationaux, a présenté une étude comparative sur les systèmes électoraux des Comores, Madagascar, Maurice et Seychelles. Cette publication, bientôt disponible sur le site de la COI, constitue une source d’informations utiles pour comprendre les lois, les processus et les cadres électoraux.

Réflexions sur les bonnes pratiques dans l’organisation des processus électoraux

La cinquantaine de participants ont eu des échanges francs permettant de retenir des réflexions pour améliorer, d’une part, le dialogue entre les acteurs des processus électoraux, et, d’autre part, asseoir des pratiques de paix et de stabilité.

Parmi ces réflexions, on retiendra:

  • Réviser, deux à trois ans avant des échéances électorales, des cadres légaux dans une optique d’amélioration systématique;
  • Documenter les leçons apprises des processus électoraux;
  • Généraliser la promotion d’une culture démocratique. Mobiliser la jeunesse, mettre en place des programmes de sensibilisation avec la presse, inscrire dans les programmes scolaires des apprentissages à la citoyenneté et à l’exercice citoyen;
  • Créer et former des pools de médiateurs électoraux mobilisables en tant que de besoin;
  • Tenir des consultations plus régulières entre OGE, élus et médias afin de renforcer les connaissances mutuelles des cadres de travail de chacun.

Quel rôle de la COI pour la diplomatie préventive et l’appui aux processus électoraux ?

Quatre Secrétaires généraux de la COI ont partagé leur expérience et leurs réflexions sur la valeur ajoutée de la coopération régionale pour la paix et la stabilité.

Monique Andreas Esoavelomandroso (2004-2008), Jean Claude de l’Estrac (2012-2016), Hamada Madi (2016-2020) et Pr. Marimoutou, Secrétaire général en exercice, ont porté les réflexions suivantes :

  • La proximité culturelle et linguistique, les relations interpersonnelles existantes ou à nourrir, constituent des atouts dans l’action de la COI pour la stabilité dans les processus électoraux ou pour les médiations ;
  • Les missions d’écoute et de dialogue sont utiles pour prendre le pouls en contexte électoral et identifier les points de vigilance. Néanmoins, il est nécessaire pour la COI d’être également présente lors de la tenue des élections. A ce titre, les missions d’observation électorale de la COI s’avèreraient complémentaires à celles déployées par la communauté internationale.
  • La COI a tout intérêt à approfondir et systématiser les collaborations avec les autres organisations régionales, dont la COMESA, sur les actions pour la gouvernance et la stabilité.
  • La pérennisation et la mobilisation effective des réseaux impulsés par la COI, particulièrement l’Association des parlements des Etats membres de la COI et le Réseau électoral de l’océan Indien, doivent participer à la prévention des crises et au renforcement des processus électoraux.
  • Au-delà des échéances électorales, il est nécessaire de mettre en œuvre des activités au long cours pour débattre des questions épineuses, avec l’ensemble des acteurs régionaux, comme le financement des partis politiques, et identifier les bonnes pratiques qui peuvent être reproduites. Ce faisant, il est aussi question de mieux engager et sensibiliser les citoyens, particulièrement les femmes et les jeunes, sur les processus électoraux.

C’est une occasion rare: quatre Secrétaires généraux de la COI ont participé à un panel de discussion sur le rôle de la COI dans la diplomatie préventive et l’appui aux processus électoraux. A l’aune de leurs expériences, ils ont rappelé l’évolution du rôle et des interventions de la COI dans la promotion de la paix et de la stabilité. Ils ont également émis un ensemble de réflexions qui pourraient guider l’action future de la COI mais aussi d’autres acteurs régionaux comme l’APCOI et le REOI. 

Quelques clichés de la Conférence