L’efficacité énergétique implique une consommation d’énergie réduite pour un même résultat en termes de service rendu.

Le concept, en nette expansion ces dernières années, s’appuie sur l’optimisation des consommations et l’utilisation rationnelle de l’énergie par le biais d’équipements et processus efficaces, afin de réduire le gaspillage et les consommations inutiles. En réduisant leurs dépenses en énergie, et par ricochet leurs charges et leurs coûts de production, les entreprises gagnent en compétitivité, tout en contribuant à une meilleure performance environnementale et au développement durable. Dans la région sud-ouest de l’Océan Indien, le Programme régional d’efficacité énergétique (PREE) propose d’accompagner les entreprises de la région vers des économies d’énergie.

Audits énergétiques. Grâce à des audits énergétiques effectués dans des dizaines d’entreprises, il a été possible de quantifier les gains potentiels directement tirés de l’efficacité énergétique. C’est ainsi que les audits énergétiques en question ont été menés dans 88 grands consommateurs d’énergie à Maurice entre 2015 et 2017, dans le cadre du Programme national d’efficacité énergétique (PNEE). L’application des mesures d’efficacité énergétique permettrait de faire des économies de 10 millions d’euros sur une facture totale de 36 millions d’euros. Soit des économies d’énergie de l’ordre de 29% dont 8% sans investissements, ou très peu. Partant de ce constat, le PNEE a permis de conclure que l’efficacité énergétique doit être indissociable des énergies renouvelables, et ce, afin de mener à bien la transition énergétique.

Dix fois plus. Le PREE, marchant sur les traces du PNEE mauricien, se fixe l’objectif de « décupler les économies d’énergie chez les grands consommateurs et les PME de la région, à travers notamment des programmes nationaux d’efficacité énergétique, qui comprennent des audits énergétiques, des campagnes de sensibilisation, des lignes de crédit, des études de faisabilité et des formations », explique-t-on du côté de la Commission de l’océan Indien (COI) à travers son programme ENERGIES, acteur clé du PNEE aux côtés d’autres partenaires. Toutefois, il est nécessaire de disposer d’une parfaite connaissance de tous les éléments et situations entrant en jeu dans le processus. En fait partie la compréhension des problématiques des secteurs énergie des Etats membres de la COI.

Cartographies. Le PNEE prévoit ainsi de mettre à contribution les cartographies détaillées des paysages énergétiques, fondées sur une série de visites d’experts auprès des consommateurs d’énergie, suivies de l’intégration des données afin de disposer d’une vue d’ensemble de la consommation d’énergie dans un pays selon les secteurs. Ces données permettront d’identifier les contre-performances et d’élaborer, par la suite, un programme visant à les réduire. Si Maurice et les Seychelles ont déjà fait l’objet de cartographies détaillées, le PREE vient seulement d’être lancé à Madagascar en juin 2018. Des visites ont déjà eu lieu auprès de plusieurs grands consommateurs d’énergie. Une prochaine visite devrait avoir lieu le mois prochain.

Recueillis par Hanitra R.