Les participants à l’ouverture de l’atelier présidé par Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien et Eduardo Campos Martins, Ministre- Conseiller, Représentant de la Délégation de l’Union Européenne à Maurice

Dans le cadre des efforts qu’elle déploie pour renforcer les capacités de gouvernance dans le domaine de la sécurité maritime, la Commission de l’océan Indien (COI) a réuni les points focaux des résultats 4 et 5 du Programme pour la promotion de la sécurité maritime (MASE) en Afrique orientale et australe – océan Indien (AfOA-OI) au cours d’un atelier les 29 et 30 avril 2014, à Port Louis, Ile Maurice. 

Il s’agissait de proposer des orientations et de définir les bases concernant les questions que soulèvent sur le plan technique et sur le plan des politiques générales la mise en place d’un réseau des Etats de la région AfOA-OI sur le partage d’information. Les participants se sont attelés plus particulièrement à l’évaluation des besoins sur les modalités pour l’établissement d’une plateforme régionale de partage d’information dans le domaine maritime.

«La pleine appropriation du programme MASE par nos décideurs politiques, les agences chargées de l’action en mer des Etats, les organisations régionales et nos partenaires directs, est indispensable», a rappelé le Secrétaire général de la COI, Jean Claude de l’Estrac. « Avant d’envisager de conduire des opérations coordonnées en mer, il est nécessaire de disposer d’un outil d’information et d’analyse du trafic maritime. C’est là que se pose la question de la mise en place d’un centre de fusion d’informations maritimes dans notre région du sud-ouest de l’océan Indien. Un tel centre constituera un outil de coopération indispensable au succès des opérations de sécurité maritime par sa fonction d’échange et de partage de l’information maritime collectée par chacun de nos Etats », a-t-il précisé. De leur côté, les délégués des différents pays bénéficiaires du Programme MASE (pays membres de la COI mais aussi Kenya, Tanzanie, Somalie…) reconnaissent également la nécessité de mettre en place ce centre régional de fusion d’information maritime complémentaire avec les capacités existantes.

de g. à dr. : les Experts de l’Unité anti piraterie de la COI : Ahamada Soilihi HASSANI, Patrick RAKOTONDRAVAO, François Laurent et Jacques BELLE, Chef de projet

Madagascar, Seychelles, Maurice et le Kenya souhaitent abriter le centre d’échange d’informations

Pour l’heure, trois pays de la COI –Madagascar, Seychelles et Maurice- ont signifié leur intention d’abriter ce centre. Les délégués du Kenya ont également fait part de leur intérêt. Les participants reconnaissent les engagements nationaux qu’implique l’hébergement d’un centre de fusion d’information, tant pour le pays hôte que pour les autres bénéficiaires, notamment au niveau financier. Différents modèles possibles ont été discutés pour la mise en place du système.

La COI aura à cœur de s’inspirer des initiatives internationales et régionales réussies sur l’échange d’information, telles que le Programme régional de surveillance des pêches (PRSP) mis en œuvre par la COI depuis 2007, le projet de sécurisation des routes maritimes (MARSIC) ou encore les centres de fusion d’information de Singapour et du Pacifique.

Par ailleurs, le renforcement de la coopération avec INTERPOL dans le cadre de la mise en œuvre des activités d’échange d’information est vivement encouragé. A cet effet, la COI et INTERPOL prévoient la signature d’un accord général de coopération.

La coordination des efforts en faveur de la sécurité maritime régionale se poursuivent même si « c’est avec un sentiment de légitime fierté que nous affirmons aujourd’hui que naviguer dans l’océan Indien est devenu beaucoup plus sûr qu’il y a à peine 4 ou 5 ans », a rappelé Eduardo Campos Martins, représentant de la délégation de l’Union Européenne à Maurice. Pour maintenir les efforts régionaux et garantir l’émergence d’une zone de stabilité durable, les pays de l’AfOA-OI peuvent compter sur l’engagement renouvelé de l’Union européenne, qui finance le programme MASE à hauteur de 37,5 millions d’euros, a également souligné Eduardo Campos Martins.

L’Atelier régional organisé par la COI a vu la participation des représentants des pays couverts par le programme MASE, ainsi que des organisations régionales impliquées dans sa mise en œuvre (Autorité intergouvernementale pour le développement -IGAD, Communauté de l’Afrique de l’Est -EAC, Marché commun de l’Afrique orientale et australe -COMESA) et des partenaires dont l’Organisation internationale de Police Criminelle (INTERPOL), l’Organisation des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime (UNODC).

Lire les discours lors de l’ouverture de l’atelier :

Discours_SG_COI_reunion_prog_Securite_maritime_MASE__29_avril_2014-final

DiscoursECM29avril2014_final_