atelier MASE

Les ports maritimes en de nombreux endroits du continent africain sont vulnérables à la criminalité transnationale et à la contrebande, de par l’énorme flux de trafic qu’ils doivent contrôler. Ceci malgré le fait que près de 95% du commerce des pays de l’Afrique orientale et australe transite par ces ports et routes maritimes. Afin d’évaluer les moyens de renforcer la sécurité des frontières maritimes africaines, près de 40 experts techniques de 12 pays – incluant des officiels des entités en charge de la gestion des migrations et de la sécurité maritime – se sont rencontrés à Madagascar du 1er au 3 octobre pour une Conférence régionale organisée conjointement par la COI, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et Interpol.

Cette Conférence s’inscrit dans les activités du programme « Better Migration Management (BMM – Meilleure Gestion des Migrations) », une initiative régionale, multipartenaires cofinancée par le Fonds Fiduciaire pour l’Afrique et le ministère allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). Le principal objectif du programme BMM est d’améliorer la gestion des migrations en Afrique orientale, en particulier pour réduire la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants, en prenant en considération les contextes spécifiques des différents Etats. L’OIM est un des principaux partenaires de mise en œuvre du programme BMM, avec l’UNODC, la GIZ, Expertise France, la Police italienne, CIVIPOL et le British Council.

Cette Conférence rassemble les pays partenaires du programme BMM : Djibouti, l’Ethiopie, la Somalie, le Soudan ; ainsi que les pays de l’Océan indien occidental, dont les Comores, la France (Réunion), Madagascar, Maurice, le Mozambique, les Seychelles et la Tanzanie. Une attention est portée sur la sécurité maritime des pays de l’Afrique de l’Est et les Etats insulaires de l’océan Indien occidental et notamment les risques en matière de piraterie, de terrorisme, de trafic d’arme et de drogues, de corruption, de traite des êtres humains et de trafic illicite de migrants.

Dans son allocution de bienvenue, Mr Jeffrey Labovitz, le directeur régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique a remarqué que « faciliter la circulation des biens et des personnes de manière sure et ordonnée reste une des préoccupations essentielles dans les ports et le long des frontières maritimes ». Et d’ajouter que « cette Conférence représente une opportunité inédite pour renforcer les approches collaboratives au niveau régional par rapport à des menaces et risques dont la traite des Etres humains et le trafic illicite de migrants ».

Saluant cette initiative conjointe, Mr Hamada Madi, Secrétaire général de la COI, a souligné l’importance d’établir des mécanismes formels de coopération pour l’échange de l’information maritime et la coordination des opérations conjointes en mer en vue de renforcer la gouvernance maritime. En cela, « les deux accords régionaux MASE (Programme de Sécurité Maritime financé par l’Union européenne) établissent les bases de ces mécanismes régionaux pour la sécurité maritime. Cinq Etats ont signés ces accords mais il est absolument indispensable que les autres Etats rejoignent et signent ces accords pour assurer une architecture de gouvernance de la sécurité qui soit forte et pérenne dans l’océan Indien occidental pour nos Etats et nos populations comme pour la stabilité du commerce international ».

Cette Conférence intervient à la suite de la Conférence ministérielle sur la sécurité maritime organisée par la COI en avril 2018 à  Maurice lors de laquelle les ministres en charge de la sécurité, ainsi que les représentants d’organisations régionales ont adopté Déclaration sur la sécurité maritime dans l’océan Indien occidental qui reconnaît la nécessité d’une coopération soutenue pour le partage et d’échange d’information maritime et la coordination des actions en mer à travers les Centres régionaux dédiés à ces fins.