La COI et son projet «Veille Sanitaire» ont tenu une réunion de comité de pilotage, les 29 et 30 janvier 2014, afin de lancer la deuxième phase du programme pour la période 2014-2017. Une quarantaine de participants, pour la plupart épidémiologistes venus des Etats membres, étaient présents pour valider le programme de ce projet dont l’originalité vient de la prise en compte des maladies d’origine animale dans le concept « Une seule santé » prôné par l’OMS.
A l’ouverture de la réunion, Laurence Breton-Moyet, Directrice de l’Agence Française de développement (AFD) pour Maurice et les Seychelles, le bailleur du projet, a confirmé son entière confiance en l’équipe de la COI. « Les attentes sont certes importantes, mais je n’ai aucun doute sur la réussite de ce projet ».
Cette confiance est le résultat du travail accompli par l’équipe du Dr Loïc Flachet depuis 2008 dans le projet RSIE, notamment avec la mise en place d’un réseau régional performant de surveillance épidémiologique et la formation de plusieurs cohortes d’épidémiologistes issus des Etats membres.
La deuxième phase, financée à hauteur de 6 millions d’euros pour la période 2013-2017, explique le Secrétaire général de la COI, Jean Claude de l’Estrac, porte encore plus loin l’ambition des ministres de la Santé des pays de la COI.
Il rappelle que l’impact économique et social des maladies infectieuses dans nos îles est énorme. « Le Chikungunya a coûté à lui seul près d’un point de croissance à La Réunion en 2005-2006. »
Le concept « One health », souligne le Secrétaire général, est très explicite : « Environ 60% des maladies infectieuses chez l’homme sont zoonotiques et 75% des infections humaines émergeantes sont d’origine animale».
Jean Claude de l’Estrac annonce aussi, pour 2017, que « le Secrétariat général de la COI sera doté d’un département de santé publique constitué d’experts et de techniciens régionaux, qui pourra mobiliser des fonds pour appuyer les autorités sanitaires en dehors d’une démarche strictement projet ».
Le Dr Flachet a rappelé les principaux objectifs de la nouvelle phase. Il s’agit de poursuivre les actions de ces quatre dernières années et de renforcer le Réseau SEGA (Surveillance Epidémiologique et Gestion des Alertes) en poussant encore plus loin le partage d’informations et le niveau de réponse aux épidémies. Il annonce ainsi plusieurs projets pilote, à Madagascar avec la Croix Rouge et illustre l’avancée du réseau par l’utilisation, par le Dr Bibi, aux Seychelles, d’un système « full web » où tous les centres du pays sont équipés et connectés entre eux pour saisir et partager les données de surveillance.
La formation, permanente, d’épidémiologistes est aussi au cœur du processus de veille et la cohorte de neuf nouveaux stagiaires, en formation pour deux ans, permettra de renforcer la structure existante.
Enfin, rappelle Fatoumia Ali Bazi, Chargée de mission de la COI, il est crucial de travailler sur la visibilité du projet, notamment en mettant en avant le concept «One health ». Dans un deuxième temps, la question de la pérennisation du projet devra être abordée. Les résultats obtenus ces dernières années permettent en effet à la région d’être particulièrement efficace et de maintenir un niveau de santé publique performant. La recherche de fonds s’avère donc cruciale, après 2017, pour continuer de former des médecins et d’améliorer encore, grâce à l’implication directe des pays membres, la santé publique de toute l’Indianocéanie.
A l’issue des deux jours de réunions, le programme d’activités du projet « Veille sanitaire » pour la période 2014-2015 ainsi que le budget, 1,8 M d’euros, ont été validés par le comité de pilotage.
Le Secrétariat général de la COI proposera aux instances dirigeantes de la COI, début avril, une décision visant à renouveler l’engagement des Etats membres vis à vis de la veille sanitaire. D’autre part, les projets pilotes à Madagascar avec la PIROI (Croix-Rouge française) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont également été validés par le comité de pilotage, de même que principe de la co-organisation du second forum de Veille sanitaire avec le Secrétariat de la communauté du Pacifique. Enfin, le représentant général de l’OIE (Organisation mondiale pour la santé animale) confirme sa présence aux futures réunions du comité de pilotage.|