Les 30 novembre et 1er décembre 2022, Port-Louis a accueilli une dizaine de délégations de l’Indianocéanie et d’organisations régionales et internationales. C’était à l’invitation de la COI et du département des Affaires politiques et de la Consolidation de la paix des Nations unies qui ont organisé une conférence régionale sur la paix et stabilité. Au cœur des discussions, les mécanismes de prévention des crises et de médiation.
Dans la région élargie de l’Afrique orientale et de l’océan Indien, les acteurs de la promotion de la paix sont connus. Union africaine, SADC ou encore OIF, font partie des organismes qui disposent d’une expérience reconnue en matière de prévention et de médiation. Les représentants de ces institutions ont ainsi les mécanismes existants et les leçons apprises avec l’objectif d’apprendre les uns des autres.
De son côté, la COI, qui a un mandat dans la promotion de la paix et de la stabilité, a partagé son expérience. Malgré des moyens limités, l’esprit de solidarité et la connaissance du terrain ont permis à la COI d’être une force de proposition écoutée et efficace dans le processus de sortie de crise à Madagascar.
« La COI est restée aux côtés de Madagascar : le pays n’a été suspendu ni des instances ni des activités de la COI et c’est avec une empathie naturelle et le souci de proposer des solutions en phase avec la législation malgache que la COI a été à l’origine d’avancées importantes. Je pense ici à la formule dite du « ni, ni » ou encore à la re-crédibilisation des institutions nationales. Sa valeur ajoutée dans ce processus de sortie de crise, la COI la doit d’abord à l’implication forte des présidences du Conseil des ministres de la COI d’alors, notamment des Seychelles et de Maurice, ainsi qu’à l’engagement constant de mes prédécesseurs qui ont été d’authentiques artisans de paix : Callixte d’Offay qui a témoigné d’une écoute bienveillante et a été un soutien tranquille et utile aux présidents de la COI ; Jean Claude de l’Estrac qui, avec sa connaissance fine des acteurs et du terrain, a été une force de propositions écoutée et respectée ; et Hamada Madi Boléro qui a continué, après la crise, à prendre le pouls du terrain et à maintenir une écoute active. », a expliqué Pr. Vêlayoudom Marimoutou.
De leurs côtés, les États membres de la COI ont également pu partager des exemples d’initiatives par des acteurs actifs dans les domaines de la prévention de crises et de médiation. Une attention particulière a été porté au rôle des femmes à travers les expériences de l’ONU Femmes, du COMESA et du Conseil des Sages de la force en attente de l’Afrique de l’Est.
Des recommandations pour la région
A l’issue des échanges de ces deux jours de conférence, les participants ont identifié les défis de la région sur la politique, les élections, la cohésion sociale, la jeunesse et les médias. Les recommandations formulées ont notamment porté sur :
- le soutien à l’Assemblée parlementaire des États membres de la COI,
- la promotion de la culture de paix sur la base des instruments régionaux et internationaux,
- l’intervention des ONG nationales et internationales dans la gestion de crises,
- l’éducation citoyenne à la culture de la paix,
- La communication transparente des institutions,
- le soutien au réseautage des groupes de jeune et leur implication renforcée dans les efforts de prévention et de médiation.
Ces recommandations serviront à enrichir le projet Gouvernance, paix et stabilité, notamment une stratégie régionale de prévention des crises et de médiation.