Avec la disparition de Monique Andreas Esoavelomandroso, la COI perd l’une de ses architectes de la coopération régionale. Première et unique femme à diriger la COI entre 2004 et 2008, son mandat a été marqué par des avancées majeures.
Nous saluons la mémoire de Mme Monique Andreas Esoavelomandroso, seule femme qui a été Secrétaire générale de la COI. Elle a été une cheville ouvrière de la coopération en participant au lancement de nombreux programmes et surtout en renforçant les partenariats institutionnels avec le COMESA et l’ONU, entre autres. Nous gardons en mémoire l’image d’une femme de conviction, humble et engagée pour la coopération régionale jusque récemment d’ailleurs auprès de notre projet gouvernance paix et stabilité et de la plateforme des femmes en politique de l’océan Indien.
Aujourd’hui encore, les initiatives mises en place sous son mandat continuent d’avoir un impact concret sur les actions de la COI. Retour sur 4 résultats majeurs de son mandat.
Création du réseau SEGA en 2007
Sous son mandat, la première réunion des ministres en charge de la santé, en 2006, marquera le lancement des premiers projets de santé publique de la COI, suivis du développement du réseau SEGA. Objectif : une réponse coordonnée aux crises sanitaires grâce au partage d’informations, de connaissances et de ressources. 15 ans plus tard, ce réseau de surveillance épidémiologique et de gestion des alertes rassemble plus de 500 professionnels de santé de la région. Il est devenu un modèle de coopération régionale sanitaire. Par ailleurs, grâce à ce réseau les États membres de la COI ont pu faire face à de nombreuses menaces : fièvre aphteuse, Covid-19, dengue, choléra, etc.
3ème sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la COI
Après plus d’une décennie sans réunion au plus haut niveau, Monique Andreas Esoavelomandroso a organisé le 3ème Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI. C’était en juillet 2005 à Antananarivo.
Ce sommet a d’ailleurs jeté les bases de ce qui allait devenir le Premier Plan de Développement Stratégique de la COI, cadre de référence qui a orienté les actions régionales.
Des coopérations renforcées et davantage de visibilité
Sous le mandat de Monique Andreas Esoavelomandroso, la COI a renforcé ses coopérations avec des acteurs régionaux et internationaux stratégiques. Elle a ainsi consolidé ses relations avec le COMESA, l’Union africaine, le Secrétariat des Etats ACP ou encore l’ONU. De plus, la COI a gagné en visibilité sur la scène internationale, étant invitée à participer à l’Assemblée générale de l’ONU et au Sommet du COMESA, entre autres, où les priorités des îles de l’océan Indien ont pu être mises en avant.
Durabilité des stocks et pêche responsable
Entre 2005 et 2009, la COI a conduit l’un des projets de marquage de thons les plus ambitieux de l’océan Indien. Ce programme a permis de fournir des données essentielles sur leurs migrations, leur taux de mortalité et leur exploitation. Grâce à ce programme :
- meilleure connaissance de l’état des populations de thons
- élaboration de stratégies de gestion des pêches
- réglementation des quotas
Ce programme s’est inscrit dans une vision plus large portée par la COI. En effet, le Programme Régional de Sécurité des Pêches (PRSP) a été mis en place en 2007. Il vise à lutter contre la pêche illégale et garantir la durabilité des stocks halieutiques. 18 ans après, le PRSP est toujours actif et a permis, entre autres, de saisir des navires pêchant illégalement dans la région.
Le saviez-vous
Le marquage des thons opéré entre 2005 et 2009 a permis...…de marquer plus de 168 000 thons, avec plus de 30 000 recapture
Le saviez-vous
Le Programme régional de surveillance des pêches (PRSP) concerne les États membres de la COI, mais aussi...l’Afrique orientale, avec le Mozambique, le Kenya et la Tanzanie
Environnement : priorité à l’éducation et la protection
Sous la direction de Monique Andreas Esoavelomandroso, la COI a lancé des projets pionniers pour la protection des ressources naturelles et l’éducation à l’environnement. Le programme ARPEGE a permis d’intégrer des enseignements sur la gestion durable de l’environnement dans les écoles à travers une valise pédagogique, touchant un grand nombre d’élèves dans la région. En parallèle, le projet régional de protection des végétaux (PRVP) a permis de prévenir les menaces phytosanitaires protégeant ainsi les ressources agricoles régionales.
C’est également durant le mandat de Monique Andreas Esoavelomandroso que la COI s’est engagée dans des secteurs émergents: premier projet sur le climat avec Acclimate, initiative de gestion intégrée des zones côtières ayant débouché en 2023 à l’adoption du protocole régional GIZC de la Convention de Nairobi ou encore premières actions de sécurité maritime à travers le programme de prévention des pollutions en mer et de sûreté du trafic maritime.
Le saviez-vous ?
Une implication qui ne s'est pas arrêtée à la fin de son mandatJusqu’à tout récemment, Madame Andreas continuait de participer à des activités de la COI, en qualité de « sage », notamment pour la dynamisation de la plateforme des femmes en politique de l’océan Indien. Elle a également participé activement à la conférence sur les processus électoraux organisée par GPS en 2023.
Le saviez-vous ?
Un mandat unique en son genreÀ ce jour, Monique Andreas Esoavelomandroso est la seule femme à avoir occupé le rôle de Secrétaire général de la COI