Contexte
Le sud-ouest de l’océan Indien est une région d’une richesse écologique et économique exceptionnelle. Les zones côtières de ses îles abritent des écosystèmes remarquables et une biodiversité unique qui sont le patrimoine vivant et le moteur essentiel de la résilience et du développement local. En outre, de nombreux secteurs tels que la pêche, le tourisme, l’agriculture ou les échanges commerciaux, dépendent directement de la bonne santé et l’intégrité des écosystèmes côtiers et marins. Cependant, ces zones sont aujourd’hui confrontées à des menaces grandissantes :
- Érosion côtière et montée des eaux dues aux changements climatiques, mettant en péril les habitations et infrastructures.
- Exploitation non soutenable des ressources naturelles, en particulier la surpêche et la dégradation des mangroves, herbiers marins et récifs coralliens.
- Pollution et déchets plastiques, qui menacent la biodiversité et les activités économiques.
- Urbanisation anarchique et développement non durable, menant à la destruction d’écosystèmes sensibles.
- Conflits d’usages entre différents acteurs, rendant difficile une gestion harmonieuse des espaces côtiers

Face à ces défis, la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) apparaît comme une réponse durable et inclusive, permettant d’assurer la résilience des communautés et la préservation des écosystèmes. Cette approche a été portée depuis plus de 15 ans par différents projets de la COI : PRE-COI, RECOMAP, ISLANDS, Biodiversité, GDZCOI et actuellement RECOS.
Mais qu’est-ce que la GIZC ?
Selon la définition proposée par la Convention de Nairobi, la Gestion intégrée des zones côtières (GIZC) est un processus participatif impliquant toutes les parties prenantes pour planifier, gérer, conserver et protéger les zones côtières et marines, dans le but d’assurer un développement durable.
Les objectifs de la GIZC sont de promouvoir l’utilisation durable et le partage équitable des ressources côtières, l’intégrité écologique, de surveiller les risques naturels, d’élaborer des cadres régionaux, d’impliquer les parties prenantes et de lutter contre les effets néfastes des activités humaines.
Le protocole GIZC sert de cadre pour promouvoir la gestion intégrée des zones côtières aux niveaux régional et national et favoriser la coopération pour le développement durable et la gouvernance des océans dans la région de l’océan Indien occidental.
Le Protocole GIZC de la Convention de Nairobi
La Convention de Nairobi du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a été adoptée en 1985 et ratifiée en 1996 par dix pays de l’océan Indien occidental (Afrique du Sud, Comores, France, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie et Tanzanie) dont les 5 États membres de la COI. Avec pour objectifs la protection, la gestion et le développement durable du milieu marin et côtier de l’océan Indien occidental, elle constitue le principal instrument juridique régional en matière de gouvernance environnementale marine. La Convention de Nairobi se décline en quatre protocoles régionaux dont le Protocole GIZC.
Le Protocole régional GIZC de la Convention de Nairobi constitue un outil juridique clé pour renforcer la protection des zones côtières et assurer une gestion durable des ressources marines. Il sert de cadre pour promouvoir la gestion intégrée des zones côtières aux niveaux régional et national et favoriser la coopération pour le développement durable et la gouvernance des océans dans la région de l’océan Indien occidental.
Adopté par toutes les Parties contractantes de la Convention de Nairobi lors de la Conférence des Parties (COP11) qui s’est tenue les 11 et 12 septembre 2023 à Antananarivo, le Protocole régional GIZC devra toutefois être ratifié par les pays membres pour entrer en vigueur.
Concrètement, le Protocole régional GIZC offre aux pays signataires l’opportunité d’ancrer la GIZC dans leurs politiques et législations nationales, de dynamiser la coordination intersectorielle, de bâtir des plans de gestion côtière adaptés aux réalités de leur territoire, de bénéficier de renforcements de capacités, d’appuis techniques et scientifiques, d’accéder à des financements et à de nouveaux partenariats.
Loin d’être une contrainte, cet engagement constitue un atout stratégique pour renforcer la gouvernance côtière et assurer un développement durable des zones littorales.
Appui à la mise en oeuvre du Protocole régional GIZC
La COI, à travers son projet RECOS, soutient les États membres dans la mise en oeuvre du Protocole régional GIZC par :
- L’appui technique et financier des comités locaux GIZC : par exemple, sensibilisation des nouveaux membres à Nosy Be, renforcement de capacités des membres à Morondava en matière de lutte contre l’érosion côtière ;
- L’organisation de visites d’échanges d’expériences : par exemples, échanges des maires malgaches et des acteurs réunionnais (vidéo ci-contre), échanges sur les LMMA et la conservation des mangroves à Nosy Be ;
- La promotion de bonnes pratiques GIZC ;
- L’organisation de webinaires sur la gestion et l’observation du littoral et bientôt une nouvelle série de webinaires sur les solutions naturelles contre l’érosion des côtes (13-20 et 27 novembre 2025) ;
- Le plaidoyer à la ratification du Protocole régional GIZC.














