Le ministre des Affaires étrangères de Madagascar, Patrick Rajoelina, est le nouveau président du Conseil des ministres de la COI. Il a reçu symboliquement le fanion de la COI des mains de Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères. C’était le 23 février 2022 à Paris à l’issue des travaux du 36e Conseil des ministres de la COI.

Les priorités de la présidence malagasy

Le chef de la diplomatie malagasy a présenté le fil rouge de sa présidence au Conseil des ministres de la COI. Il a ainsi indiqué sa volonté d’accompagner les dynamiques en cours, notamment sur le plan institutionnel. Surtout, Patrick Rajoelina a insisté sur deux priorités:

  • la première, la sécurité. Conscient des défis et menaces qui perdurent dans la région, le ministre malgache souhaite renforcé les mécanismes régionaux de sécurité. Il s’agit notamment de l’architecture de sécurité maritime. Il a appelé à un renforcement opérationnel de cette architecture qui participe de la mise en oeuvre de la Stratégie maritime intégrée de l’Union africaine. La sécurité, c’est aussi la paix et la stabilité ou encore la sécurité sanitaire.
  • la seconde, la souveraineté alimentaire. Le ministre des Affaires étrangères de Madagascar a souligné l’ambition de Madagascar de jouer le rôle de “grenier de l’océan Indien”. Les exploitants agricoles, les entrepreneurs et les pêcheurs de Madagascar sont prêts, a-t-il souligné. Ce faisant, il souhaite que la COI participe davantage à la création d’un espace régional d’échanges renforcés, de circulation facilitée des biens, des produits et des personnes. Il a souligné l’importance de travailler aux normes phytosanitaires, à l’amélioration des infrastructures, à la facilitation du commerce. Il s’agit d’accompagner l’émergence d’un modèle d’industrie et d’affaires porteur de croissance selon l’approche “penser global, agir local”. De fait, cet enjeu de la sécurité alimentaire doit aussi tenir compte des défis climatiques et de la perte de biodiversité. Ainsi, il est nécessaire d’adapter les modes de production, de mobiliser la recherche agronomique et de mieux prévenir et gérer les risques naturels.

Nous sommes pour une croissance partagée, qui offrira à chacun de nos pays la priorité réciproque dans les échanges commerciaux, universitaires ou les coopérations judiciaires. L’Indianocéanie ne se décrète pas, elle se construit, elle se renforce, elle se réforme et finalement se vit au quotidien.– Patrick Rajoelina, ministre des Affaires étrangères de Madagascar, présidence du Conseil des ministres de la COI

Appel aux partenaires

Réitérant l’engagement des Etats membres à la coopération régionale, le ministre des Affaires étrangères de Madagascar a appelé les partenaires à renouveler leurs appuis. Il a également appelé les membres observateurs à amplifier leurs soutiens à la région sur la base de leurs expertises.