Les participants à la deuxième conférence «Maximiser la capacité portuaire africaine», tenue à Durban du 21 au 23 mai, ont souligné le rôle important joué par l’Unité anti-piraterie (UAP) de la Commission de l’océan Indien (COI) en faveur de la sécurité maritime régionale. Représentée par son directeur, Jacques Belle, l’UAP a présenté dès le premier jour de conférence la stratégie de mobilisation régionale de lutte contre la piraterie qui s’articule autour du programme de sécurité maritime (MASE) et de son projet de démarrage financés par l’Union européenne à hauteur de 39,5 millions d’euros.

Créée il y a près d’un an, l’UAP, qui pilote le projet de démarrage du programme MASE, dispose d’une expérience et d’une expertise déjà reconnue en matière de sécurité maritime et de lutte contre la piraterie. Coordonnant un vaste réseau réunissant les pays de la région Afrique orientale et australe et océan Indien (AfOA-OI), les organisations régionales et internationales, l’UAP de la COI est activement impliquée dans la lutte contre la piraterie somalienne. Ce fléau affecte les économies de la région, notamment les activités portuaires. Les Seychelles, où est basée l’UAP, sont particulièrement concernées par ces répercussions économiques.

Pour Jacques Belle, il s’agissait donc de démontrer que «le renforcement des capacités portuaires au niveau des régions est un pas important vers la coopération régionale pour combattre les menaces qui pèsent sur les activités et le trafic maritimes». Les ports sont en effet des relais de la sécurisation des routes maritimes notamment grâce au partage de l’information.

Dans un contexte de mondialisation des échanges et de croissance des économies africaines, le développement des infrastructures portuaires devient un enjeu majeur. Plus fréquentés, les ports du continent s’ouvrent aussi à plus de menaces. La sécurisation des routes maritimes est donc essentielle, comme en témoigne le programme MASE, présenté par Jacques Belle, auquel participent la COI, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et le Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA).

Dans le cadre des ateliers en groupe, le directeur de l’UAP a par ailleurs signalé aux participants l’intention et la disponibilité de la COI de partager son expérience et son expertise en matière de sécurité maritime avec les gouvernements et organisation régionales des zones affectées par la piraterie. Ce partage d’expérience est proposé en premier lieu aux pays du Golfe de Guinée qui souhaitent coordonner leurs actions à l’image de ce qui est fait dans l’AfOA-OI. Cette proposition est d’autant plus opportune que le Bureau maritime international a enregistré plus d’attaques de pirates dans le Golfe de Guinée que dans la Corne de l’Afrique depuis le début de l’année.

La deuxième conférence «Maximiser la capacité portuaire en Afrique» a vu la participation de nombreux représentants des autorités et opérateurs portuaires, des compagnies maritimes, des transporteurs et d’officiels des gouvernements, notamment de l’Angola, d’Afrique du Sud, de Madagascar, du Niger et de Tanzanie.