Le premier rapport sur l’état des récifs coralliens dans l’océan Indien occidental (OIO) a officiellement été présenté le 7 décembre à Nairobi, Kenya, en marge de la 32e Assemblée générale de l’Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI). Ce rapport a été élaboré grâce au concours de la Commission de l’océan Indien (COI), à travers son projet Biodiversité financé par l’Union européenne.
Reconnaissant les valeurs socio-économiques et écologiques importantes des récifs coralliens et des écosystèmes associés, les pays de l’OIO (Afrique du Sud, Comores, France/Réunion, Kenya, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Somalie et Tanzanie), par le biais de cadres de coopération régionale (Commission de l’océan Indien, Convention de Nairobi), se sont alignés sur (ICRI) pour tenter de fournir des solutions en vue d’aider à gérer et à conserver ces écosystèmes. Cette dynamique régionale comprend notamment un cadre régional pour surveiller et rendre compte de l’état des récifs coralliens par le biais du Réseau mondial de surveillance des coraux (GCRMN).
« C’est à la fois une bonne analyse scientifique des tendances de l’état de santé des récifs coralliens et une excellente proposition de recommandations applicables dans la gestion des récifs et écosystèmes associés » a déclaré Dr Judith Nyunja, Chercheur scientifique principal au Kenya Wildlife Service (KWS).
Elle ajoute que « la situation est relativement stable après le blanchissement de 1998 qui a occasionné des pertes de l’ordre de 25%, contre seulement 10 % après le blanchissement des récifs de 2016, laissent espérer une possibilité de sauvegarde des récifs si des mesures de gestion très actives sont prises ».
Les récifs mauriciens parmi les plus touchés
Ce rapport, produit à travers le programme Biodiversité, présente la dernière compilation et l’évaluation quantitative des données sur la santé des récifs coralliens par les réseaux de surveillance régionaux dans l’OIO, s’ajoutant aux précédents rapports GCRMN publiés de 1999 à 2008.
« C’est une fierté pour la COI d’avoir édité ce rapport qui n’aurait pas vu le jour sans les précieuses contributions d’institutions et d’ONGs nationales et régionales ainsi que celle d’individus passionnés par la conservation des récifs, sous la coordonation scientifique de CORDIO-EA » a souligné M. Said Ahamada, du projet Biodiversité.
« J’encourage les partenaires à poursuivre leur appui au réseau récif régional dont je tiens à saluer le dynamisme et la motivation malgré les défis » a-t-il ajouté.
L’objectif de cette publication est de fournir des informations actualisées sur l’état des récifs coralliens dans la région, y compris l’impact d’un des plus importants blanchissements des coraux en 2016.
Ce rapport explique, entre autres, les facteurs de changement régionaux et comment ils évoluent au cours des prochaines années pour aider les pays dans la planification des impacts et la régénération des récifs coralliens.
Les résultats indiquent que plus d’un tiers des sites ont été sévèrement affectés par le blanchissement avec un pic entre avril et mai 2016. Dans la région, les Seychelles ont été les plus touchées par ce phénomène, suivies par la Tanzanie et l’île Maurice.
Pour en savoir plus
Mis en œuvre par la COI et financé par l’Union européenne, le programme Biodiversité soutient plusieurs initiatives régionales dans la gestion de nos récifs. Cela porte essentiellement sur les renforcements de capacités nationales et régionales relatives au suivi du blanchissement des coraux, à l’identification des maladies coralliennes, mais aussi à l’évaluation d’impacts post-blanchissement, aux Comores, au Kenya, à Madagascar, à Maurice, aux Seychelles et en Tanzanie/Zanzibar.
En veillant sur leurs récifs depuis bientôt 20 ans, les pays de la région contribuent à l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) n°14 des Nations Unies ainsi qu’à l’objectif d’Aichi n°11 de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Le premier encourage conserver et exploiter de manière durable les océans et les mers aux fins du développement durable, tandis que le second fixe que 10% des aires marines protégées dans le monde soient efficacement gérées d’ici 2020.