Le Club au complet.

La deuxième réunion du Club a dépassé les attentes de ses membres. La troisième rencontre aura lieu aux Seychelles le 30 juillet. 

L’essayer c’est l’adopter. Tel pourrait être le leitmotiv du Club des électriciens qui s’est réuni pour la deuxième fois à Madagascar les 11 et 12 avril. Si la première réunion de ce groupement des sociétés nationales d’électricité des Etats membres de la Commission de l’océan Indien qui a eu lieu à Maurice en janvier avait plus de airs de « round d’observation », selon le chef du programme COI-ENERGIES, Denis Levy, cette deuxième manifestation a permis aux participants « d’entrer dans le vif du sujet ». Après une première journée consacrée aux questions techniques et administratives – adoption de la charte de fonctionnement du Club, insertion du photovoltaïque et de la production de la bagasse dans le système électrique, et présentation d’un « position paper » sur les voitures électriques – la deuxième journée a permis aux « électriciens » de sortir des sentiers battus et visiter deux centrales de la JIRAMA, l’une flambant neuve et l’autre datant de 1908.

Pour l’animateur de cette deuxième réunion, Alain Doulet, cette rencontre a clairement permis au Club des électriciens de passer à la vitesse supérieure: « La première réunion du club était plus centrée sur l’organisation de notre travail, la connaissance réciproque de nos exploitations, nos modes de fonctionnement. Cette seconde réunion nous a permis de rentrer dans le vif des sujets au cœur des préoccupations des électriciens de la zone : nos moyens de production, leur performance et leur contribution à la constitution d’un mix énergétique donnant une large place aux énergies renouvelables. Sujets techniques et sujets contractuels ont été abordés et les membres ont eu à cœur d’apporter leur expérience tout en cherchant à recueillir des idées pour progresser. C’est bien le but du club et le programme de la prochaine réunion est déjà bien rempli ».

En réunissant de façon régulière les représentants les sociétés nationales d’électricité de la région, en l’occurrence la MA-MWE (Comores), EDF (France/Réunion), la JIRAMA (Madagascar), le CEB (Maurice) et la PUC (Seychelles), le Club des électriciens ambitionne de faciliter et encourager les échanges d’expérience et d’expertise entre ceux-ci. Le directeur général de la JIRAMA, Olivier Jaomiary, considère que cet objectif a été atteint lors de cette deuxième rencontre. « Le plus important c’est d’apprendre à se connaitre et cette réunion a dépassé les attentes. A Madagascar, on est en retard en termes des reformes qu’on souhaite introduire. Ces échanges nous permettent d’affiner notre projet. Les connaissances réunies ici dépassent celles que peuvent fournir les consultants et quand j’ai un problème il me suffit de téléphoner à l’un de mes pairs ».

Des débuts encourageants ne cachent cependant pas le fait que les membres du Club des électriciens devront s’approprier ce projet une fois que le programme COI-ENERGIES prendra fin en juin 2019. En effet, la pérennisation de cette action sera probablement son plus grand défi. « Ce sera à eux de prendre la relève et de continuer à travailler ensemble. Les sujets sont loin d’être épuisés et vu l’évolution des systèmes électriques, il y aura toujours un intérêt à ces échanges », a observé Denis Levy. La bonne nouvelle c’est que les principaux concernés semblent enclins à relever ce challenge, comme l’a expliqué Olivier Joamiary : « Il ne fait aucun doute qu’il faut assurer la continuité de ce projet. Il faudra qu’on investisse dans cette pérennisation ».

Les visites des deux centrales de la JIRAMA ont enrichi les échanges de la première journée. Le Club s’est rendu à la centrale thermique d’Ambohimanambola en premier. Réceptionnée en juillet 2017, cette centrale thermique de 60MW est gérée par Aksaf Power, un producteur d’électricité indépendant turc.  Les membres du Club ont échangé longuement avec leurs confrères turcs sur un grand nombre de questions techniques. Ils ont ensuite visité la centrale hydraulique d’Antelomita sur la rivière Varahina.  Située dans un cadre bucolique, cette centrale de 16,4MW, qui est alimentée par un lac artificiel, fut construite il y a plus d’un siècle, en 1908. Et elle tourne parfaitement bien !