Baobab+ propose des lampes, des chargeurs et des kits solaires. Devenir propriétaire d’une unité solaire en l’espace d’un an grâce à l’argent mobile. C’est le pari de Baobab+, un projet cofinancé par le programme ENERGIES, lui-même financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Commission de l’Océan indien.

Jour de marché à Ampary, bourg situé dans la province d’Itasy, non loin du célèbre lac du même nom. Les marchands de légumes et de vêtements partagent la rue avec des camions et les omniprésents taxis-brousse. Deux stands en particulier semblent capter l’attention des passants qui s’agglutinent autour avec un intérêt manifeste. Sous des parasols marqués Baobab+, des commerciaux sont en train d’expliquer le concept novateur qui vise à « rendre accessible l’énergie solaire au plus grand nombre de foyers malgaches, notamment en zones rurales », grâce à un système de « Pay-As-You-Go » (PAYG). Au vue du nombre de ménages déjà équipés (43 000), cette initiative financée à hauteur de 500 000 euros, soit 46% du budget total, par le programme ENERGIES est en bonne voie d’atteindre son objectif qui est de fournir 150 000 foyers en unités solaires en trois ans.

A quelques mètres des stands de Baobab+ se trouve une échoppe vendant des épices et des petits poissons pour le moins aromatiques. Une des pico lampes vendues par la société est en évidence et son toit arbore un panneau solaire. Selon sa propriétaire, l’investissement en vaut la peine car le fait d’avoir la lumière lui permet de rester ouvert plus longtemps et donc d’augmenter ses revenus. Elle peut également travailler dans les champs le soir, si besoin est. Pour rappel moins de 5% des ménages en zone rurale ont actuellement accès à l’électricité.

Les animations mobiles de Baobab+ comme celle présente à Ampary ce jour-là sont une composante centrale de la stratégie de proximité de cette filiale du groupe Microcred qui est présent dans neuf pays africains. Elles permettent à l’entreprise de communiquer directement à leur marché cible et leur présenter les différents produits offerts, c’est-à-dire des lampes, des chargeurs et des kits solaires. Le principe est le suivant : suite au paiement d’un dépôt de 30 000 ariary, Baobab+ se charge d’installer un panneau photovoltaïque chez le client qui servira à recharger son unité solaire.

Un logiciel enregistre les données primaires du client et lui envoie un code via son téléphone portable qui lui permet d’activer son unité. Deux semaines après avoir pris livraison de cette dernière, le client commence à payer 1 000 ariary (0.25 euros) par jour selon le principe de PAYG. Il a l’option de payer via son téléphone portable (mobile money) ou dans un des 75 points de paiement éparpillés sur le territoire malgache.

Après un an de ces paiements quotidiens, presto ! Le client devient propriétaire de son unité solaire (tous les produits ont une garantie de deux ans). « Nos bénéficiaires peuvent payer leur kit solaire petit à petit grâce à une technologie reliant les batteries solaires à un système de code », explique le directeur de Baobab+ Madagascar, Olivier Mutsaerts.

L’entreprise cible donc les nombreux foyers qui dépendent encore des lampes à pétrole et des bougies pour leur éclairage. « Nous offrons également la possibilité de recharger leur téléphone ou autres petits appareils électroniques à travers l’énergie solaire. » Le prix journalier est calibré pour correspondre aux dépenses que les bénéficiaires consacraient à l’achat de pétrole, de bougies et de recharges pour leurs téléphones de manière à assurer que leurs dépenses n’augmentent pas.

Quoique porté par une entreprise privée (comme bénéficiaire d’une subvention du programme ENERGIES, Baobab+ doit adhérer au principe de non-profit pendant la durée du projet), l’initiative « Pay-As-You-Go » possède une dimension sociale importante. « Grâce à la contribution du programme ENERGIES, Baobab+ peut développer cette approche novatrice de distribution de produits solaires à Madagascar. Le programme nous a permis de mettre en place une offre d’unités solaires avec la technologie PAYG qui devrait permettre à 150 000 foyers d’avoir accès à des produits solaires de qualité en trois ans. A travers le programme, nous développons également des campagnes de de communication pour sensibiliser la population sur les bénéfices liés à l’énergie solaire. La mise en place du réseau de distribution, le développement de la technologie PAYG et sa gestion nous permettront de continuer l’activité au-delà des premières années », dit Olivier Mutsaerts.

Vous pouvez voir tous les projets de subvention co-financés par le programme ENERGIES ici.