Dans le cas des PEID, c’est l’ensemble du pays qui est affecté en cas de catastrophe naturelle

L’année internationale des petits Etats insulaires en développement (PEID) est officiellement lancée ce 24 février 2014 par le Secrétaire Général des Nations Unies à New York. Cette célébration a été décidée par la Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies adoptée en 2012, demandant à toutes les parties de promouvoir des actions à tous les niveaux pour l’achèvement du développent durable des PEID. Les évènements qui l’accompagneront visent  à  attirer l’attention sur les défis spécifiques rencontrés par les petits Etats insulaires dans la recherche du développement durable, et à mettre en valeur leurs réalisations et leurs acquis ainsi que leur patrimoine culturel et écologique. 

Par ailleurs, la troisième conférence internationale sur les PEID qui se tiendra du 1er au 4 septembre 2014 à Apia, Samoa, constituera un événement essentiel cette année. Elle aura comme thème «Pour un développement durable des PEID fondé sur des partenariats véritables et durables». « La Commission de l’océan Indien contribuera à faire de la Conférence de Samoa une avancée majeure après celle de La Barbade, en 1994, et de Maurice, en 2005 » assure Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de l’organisation. La COI plaidera ainsi pour un traitement différencié et spécifique des PEID de la part de la communauté internationale, notamment dans le cadre du partenariat mondial pour le développement post-2015.

L’année internationale et la troisième conférence internationale sur les PEID permettront de focaliser l’attention du monde entier sur les problèmes et les défis spécifiques rencontrés par les petits Etats insulaires en développement.

Face à ses défis, les PEID ont fait preuve de leadership dans la lutte contre les urgences mondiales grâce à l’innovation, l’ingéniosité et l’utilisation des connaissances traditionnelles

En effet, les PEID sont particulièrement vulnérables et ont une faible capacité de résistance du fait de leur surexposition aux chocs extérieurs, leur sensibilité au changement climatique et aux catastrophes naturelles, l’impact sur leur biodiversité, leur dépendance aux ressources naturelles et marines, les niveaux croissants d’insécurité alimentaire, les problèmes sociaux et de sécurité, les défauts d’accès à l’énergie, … En outre plusieurs  d’entre eux souffrent de leur petite taille, de leur éloignement géographique, de leur isolement par rapport aux marchés et de leurs faibles capacités institutionnelles.

Dans le cas des catastrophes naturelles, le bilan 2013 sur la réduction du risque de catastrophes indique que sur  16 pays où les dégâts causés par les cyclones tropicaux représenteraient plus de 60% de l’investissement national annuel, 14 sont des îles. Dans le cas des PEID, c’est l’ensemble du pays qui est affecté en cas de catastrophe naturelle. Cette situation déjà alarmante s’aggrave avec l’accroissement du nombre et de l’intensité des catastrophes naturelles qui accompagne le changement climatique. Sur le plan économique, «les petits États insulaires en développement sont généralement les pays qui ont le moins d’options à l’égard de la viabilité économique» précise James Alix Michel, Président de la République des Seychelles.

C’est dans ce contexte que Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations-Unies, a déclaré que  « nous devons davantage prendre en compte les problèmes auxquels les PEID font face. Tous les PEID sont exposés à des risques élevés et à des menaces pour l’environnement, tout particulièrement en raison du changement climatique. »

Face à ces défis, les PEID ont fait preuve de leadership dans la lutte contre les urgences mondiales grâce à l’innovation, l’ingéniosité et l’utilisation des connaissances traditionnelles. De la création d’un fonds unique (SIDS DOCK) pour les projets d’énergie propre, au renforcement de la capacité d’adaptation dans les secteurs basés sur les ressources naturelles, tout en passant par l’utilisation des nouvelles technologies, les PEID ont démontré qu’ils sont à l’avant-garde des efforts pour protéger notre planète.

L’Union européenne reconnait depuis longtemps les difficultés et les défis rencontrés par les PEID : «Si quelqu’un doute encore de l’urgence d’une action globale concernant le climat et le développement durable dans leur dimension économique, sociale et environnementale, il suffit de regarder les PEID et les vulnérabilités spécifiques – et parfois même les défis existentiels –  auxquelles ils doivent faire face», a déclaré José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne. L’Union européenne et ses Etats membres soutiennent financièrement et participent activement aux programmes et partenariats pour le développement durable des PEID, comme le programme ISLANDS de la COI, et veulent accroitre la coopération avec ces pays dans un cadre plus stratégique. «Je vois l’UE et les PEID comme des partenaires naturels et égaux sur des sujets mondiaux essentiels qui, par définition, n’ont pas de frontières et sur lesquels nos positions convergent », a également déclaré le Président de la Commission européenne.