Le Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Madi Hamada, s’est rendu à Bruxelles pour participer à la quatrième réunion du Groupe de haut niveau qui réunit les organisations régionales d’Afrique orientale et australe et de l’océan Indien (AfOA-OI) et l’Union européenne (UE) pour la programmation et la mise en œuvre du 11e Fonds européen de développement (FED). A cette occasion, le Secrétaire général de la COI a réitéré la nécessité de prendre en compte les spécificités insulaires dans l’élaboration et la conduite des programmes de développement à venir.

Après avoir rendu hommage au travail accompli par son prédécesseur en tant que président du Groupe de haut niveau, le Secrétaire général de la COI a assuré les organisations régionales d’AfOA-OI comme l’Union européenne de sa « volonté sans faille de consolider et amplifier le travail accompli depuis plusieurs années ». Il a également expliqué que l’évolution future de la Commission de l’océan Indien en Communauté « devrait permettre à notre organisation régionale d’être au niveau des autres organisations africaines présentes et ainsi mieux défendre les intérêts de l’Indianocéanie ».

Sur le plan stratégique, le Secrétaire général de la COI a plaidé avec détermination, devant ses pairs d’Afrique continentale et les représentants de l’UE, pour la prise en compte des spécificités insulaires de l’Indianocéanie, en particulier en ce qui concerne la connectivité régionale qui est « au cœur des attentes de nos îles sur les trois piliers maritime, aérien et numérique ». Madi Hamada a fait le point des avancées des projets d’infrastructures stratégiques que sont la route Antsiranana – Ambanja à Madagascar, l’extension du port de Moroni aux Comores, ainsi que de celui de Victoria aux Seychelles et l’agrandissement de l’aéroport de l’île Rodrigues à Maurice. Le point sur l’avancement du projet METISS de mise en place d’un câble optique reliant la région à la large bande passante internationale a aussi fait l’objet d’échanges positifs entre la COI et l’Union européenne.

La COI s’est également faite le porte-parole des pays signataires de l’Accord de partenariat économique intérimaire (Madagascar, Maurice, Seychelles) pour la formulation d’un nouveau projet régional de croissance et de compétitivité.

Concernant l’avancement de la programmation pour la région AfOA-OI du 11e FED, un constat positif a été dressé par les responsables européens, en particulier pour ce qui concerne l’enveloppe sous régionale placée sous la responsabilité de la COI.

Enfin, à quelques jours de l’adoption formelle par la Commission européenne d’une communication sur l’avenir de la coopération ACP-UE, l’après-Cotonou a été évoqué en termes politiques par le Secrétaire général de la COI : « je suis convaincu de l’importance de définir des groupes de pays cohérents, réunis par de grandes problématiques communes de développement », a-t-il insisté. Pour lui, le mécanisme post-Cotonou doit reconnaître les besoins spécifiques des Etats insulaires en développement. C’est un plaidoyer que la COI peut légitimement porter au nom de tous les Etats insulaires d’Afrique, ouvrant ainsi la voie à un resserrement des liens avec les communautés insulaires du Pacifique et de la Caraïbe.

A l’occasion de son passage à Bruxelles, le Secrétaire général de la COI s’est longuement entretenu avec Koen Vervaeke, directeur Afrique du Service diplomatique de l’Union européenne.

Lors de cet entretien au siège des institutions européennes, Madi Hamada a précisé les principaux objectifs de son mandat à la tête de la COI, en particulier la promotion de la sécurité régionale dans son acception la plus large, y compris la sécurité alimentaire et sanitaire. Au moment où se prépare déjà le prochain Sommet Europe-Afrique de novembre 2017, cette orientation sécuritaire coïncide parfaitement avec les préoccupations des deux partenaires. Concrètement, l’idée a été évoquée d’élargir des projets actuels ou en instruction à d’autres aspects de la problématique sécuritaire en océan Indien, comme la lutte contre le trafic de drogue.

Le Secrétaire général a conclu cette rencontre en insistant auprès du haut responsable européen sur la nécessité d’une reconnaissance des spécificités de la COI en tant que représentante des intérêts des Etats insulaires et de la nécessité d’un traitement différencié de ceux-ci dans la relation Afrique-Europe et, au-delà, dans la communauté internationale.