La Commission de l’océan Indien (COI) et le gouvernement de la République de Madagascar ont signé deux accords de siège lors d’une cérémonie qui s’est tenue le 18 février au Palais d’Etat de Iavoloha en présence du président de la République Hery Rajaonarimampianina. 

Le premier accord de siège, signé avec la ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah,  porte sur l’installation d’une unité de coordination du programme régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui sera conduit par la COI sur la période 2015-2020.

« L’URSAN, Unité régionale pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle, comme nous l’appelons désormais, aura pour mandat l’exécution des différentes facilités du Programme. Elle sera responsable de la mise en œuvre des mesures d’intervention prévues sous les différentes facilités pour apporter des incitations aux acteurs privés et publics des chaines de valeur », a expliqué Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI.

Cette nouvelle étape dans la politique de la COI en faveur de la sécurité alimentaire bénéficie de l’expertise technique de la FAO. La COI disposera également d’un soutien de l’Union européenne d’un montant de 16 millions d’euros de l’enveloppe spécifique COI du 11e Fonds européen de développement pour un programme de sécurité alimentaire.

Pour le président de la République malgache, l’URSAN et le programme qu’elle coordonnera s’inscrivent également dans la lignée « du plan de développement stratégique 2013-2016 de la COI qui fait de Madagascar le pivot de la sécurité alimentaire régionale ». De fait, le programme régional que conduira la COI sur la période 2015-2020 est le résultat de la conférence Mahajanga de mars 2013, organisée avec l’appui de l’UE, ainsi que de la conférence des bailleurs sur la sécurité alimentaire de février 2015 organisée par la COI dans l’optique d’aider à la relance économique du pays au sortir de la crise politique.

Le second accord, entérine la décision du 30e Conseil de la COIdécidant de l’implantation d’un centre régional de fusion de l’information maritime (CRFIM) dans la capitale malgache. Il a été signé avec le ministre de la Défense, Dominique Rakotozafy.

La mise en place d’un centre régional de fusion de l’information maritime « découle des enjeux liés à l’émergence de l’océan Indien en tant que centre de gravité géostratégique ainsi que de la prise de conscience, par les Etats riverains, de leur vulnérabilité face aux menaces que constituent la piraterie, le terrorisme, les différentes sortes de trafics et le pillage de leurs ressources naturelles », a rappelé le président de la République. Et de préciser  que « l’Accord de siège se rapportant au CRFIM constitue l’aboutissement d’un long processus de négociations politique et diplomatique, tant à l’échelle bilatérale que régionale ».

Pour Jean Claude de l’Estrac, le CRFIM forme « un élément essentiel d’un vaste ensemble qui unit tous nos pays et nos partenaires de l’Afrique orientale et australe et Indianocéanie pour que notre bien commun – l’océan indien – redevienne une zone d’échanges, de commerce, de paix et de développement durable ». Le président malgache et le Secrétaire général ont ainsi dit souhaiter que le CRFIM s’affirme comme « un centre régional de référence pour les pays de la COI et les pays tiers impliqués dans le programme régional de sécurité maritime (MASE) ». En effet, le CRFIM est une composante majeure du résultat 4 du programme MASE mis en œuvre par la COI sur financement européen. MASE est un programme régional de lutte contre la piraterie maritime qui s’attaque également aux trafics et menaces qui pèsent sur l’océan Indien occidental et les pays bordiers.

A quelques jours du 31e Conseil de la COI, cet évènement marquait symboliquement « le caractère exceptionnel, par sa durée et ses engagements, de la présidence malgache de la COI », a conclu Jean Claude de l’Estrac.

La cérémonie de signature des deux accords de siège a réuni plusieurs membres du gouvernement malgache, les représentants des pays membres de la COI, l’ambassadeur de l’Union européenne, le directeur régional de la FAO et de hauts fonctionnaires des domaines concernés.
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