L’Agence française de développement (AFD) et la Commission de l’océan Indien (COI) ont signé la convention de financement de la seconde phase du projet « Veille sanitaire ». Cette convention, d’un montant de 6 millions d’euros, a été cosignée par l’Ambassadeur de France à Maurice- Jean-François Dobelle, la directrice de l’AFD Maurice – Laurence Breton-Moyet, le Président du Conseil de la COI et ministre des relations extérieures et de la Coopération régionale de l’Union des Comores, SE Mohamed Bakri et le Secrétaire général de la COI – Jean Claude de l’Estrac.

Comme l’a souligné Jean Claude de l’Estrac, ce projet est emblématique de la mission de la COI « Il s’agit d’être solidaires – c’est la raison d’être de la COI – de protéger nos populations, et aussi d’éviter que nos économies ne soient ébranlées. On se rappelle de l’impact négatif de l’épidémie de chikungunya sur le tourisme régional et la productivité des entreprises. La Réunion a perdu 0,9 point de croissance entre 2005 et 2006. »

Ce nouveau projet va permettre de poursuivre la dynamique enclenchée dans l’actuel projet RSIE, commencé en 2006 en réaction à l’épidémie de chikungunya.  Cette première phase a été unanimement saluée comme une réussite par tous les représentants des Etats Membres et parties prenantes : un travail d’équipe composée d’experts internationaux et régionaux et un travail de terrain, de proximité et de concertation des points focaux, véritables acteurs de la veille sanitaire.

Si demain, la région doit faire face à une nouvelle crise sanitaire, la COI est prête à y faire face grâce au projet RSIE et au Réseau SEGA créé [SEGA =surveillance des épidémies et gestion des alertes]. C’est en substance ce qu’ont déclaré les points focaux du projet en déclinant les acquis et les retombées-pays en termes de formations, d’équipement, de restructuration et d’évolution de leurs services ; de partage et de circulation des informations sanitaires et par la création de partenariats régionaux. C’est sur ces acquis formant une base solide que va s’appuyer le futur projet.

Cette seconde phase a en effet de nouvelles ambitions et est très novateur à deux égards particulièrement.

Il s’agira tout d’abord de mettre en œuvre le concept « une seule santé » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à travers d’une forte collaboration entre santé humaine et santé animale. En effet, 75% des maladies émergentes humaines sont d’origine animale. La mise en place d’un réseau régional « One Health », telle qu’ambitionné par le projet via une collaboration avec le CIRAD (Centre de coopération internationale pour la recherche agronomique et développement) sera une première au niveau mondial et devrait servir de modèle pour d’autres régions.

Ensuite, parce qu’à travers le projet, le Secrétariat de la COI a l’opportunité de développer des compétences techniques en matière de santé publique. C’est donc à un réseau régional intégré de surveillance des maladies à l’horizon 2017 que le projet aboutira. A terme, la COI sera dotée d’un département santé publique à l’instar des grandes organisations régionales comme la Communauté du Pacifique (CPS).

« Il s’agit maintenant de franchir deux étapes déterminantes : la concrétisation sur le terrain du concept de « one health » et la création de la première unité technique permanente de la COI, qui serait dédiée à la veille sanitaire au sein de la COI» a déclaré la directrice de l’AFD, Laurence Breton-Moyet.

« Ensemble, nous participons ainsi à la création d’une Indianocéanie sécurisée» a conclu Jean Claude de l’Estrac.

La signature s’est déroulée au siège de la COI à Ebène ce 23 mai 2013, en présence du ministre de la Santé par intérim, Hon Mookhesswur Choonee, des officiers permanents de liaison de  la COI, des partenaires techniques et financiers, des responsables des services de la veille sanitaire (aux Comores, à La Réunion, à Madagascar, aux Seychelles et à Maurice, de l’Unité de veille sanitaire de la COI.