La région Afrique orientale, australe et océan Indien (AfOA-OI) recevra une enveloppe de 1,33 milliard d’euros du Fonds européen de développement (FED) pour la période 2014-2020. Le commissaire européen au développement, Andris Piebalgs, a fait cette annonce face aux Secrétaires généraux des organisations régionales, des hauts représentants d’une quinzaine de pays membres et de l’Union européenne (UE) à l’ouverture du séminaire sur la programmation du 11e FED pour la région AfOA-OI qui s’est tenu dans la capitale belge du 2 au 5 décembre 2013.

En compagnie de ses homologues des organisations régionales de l’AfOA-OI, le Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Jean Claude de l’Estrac, a rappelé, lors de son entretien avec Andris Piebalgs, la vulnérabilité des Etats insulaires et la nécessité de prendre en compte la particularité de l’Indianocéanie en matière d’infrastructure, une problématique qui repose sur la connectivité maritime, aérienne et numérique. Lors de la session “paix et sécurité”, Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI rappelle la plus-value de la COI dans la gestion des crises et insiste sur la nécessité de préparer la reprise économique à Madagascar.

Malgré un contexte économique difficile, l’UE maintient son engagement en faveur de l’aide au développement en doublant le montant de l’enveloppe du FED allouée à l’AfOA-OI. Le montant global de 1,33 milliard d’euros sera réparti en trois enveloppes :

  1. La première, sous-régionale, vise au renforcement des capacités des organisations régionales et la mise en œuvre d’actions au sein de leur espace géographique. Dotation prévue : entre 400 millions et 665 millions d’euros.
  2. La seconde est dédiée au financement des infrastructures, levier essentiel au développement économique. Dotation : entre 532 millions et 665 millions d’euros.
  3. La dernière enveloppe cible les priorités interrégionales qui dépassent le cadre géographique couvert par les organisations régionales (gestion des pêches, gestion des bassins versants, préservation de la biodiversité…). Dotation : entre 133 millions et 266 millions d’euros.

Pour rappel, sous le 10e FED, le programme indicatif régional commun à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Commission de l’océan Indien (COI), la Communauté d’Afrique de l’est (EAC) et au Marché commun d’Afrique orientale et australe (COMESA) était doté de 645 millions d’euros et celui de la Communauté d’Afrique australe de 116 millions d’euros. La dotation de 1,33 milliard d’euros couvrira l’ensemble de l’espace géographique des cinq organisations régionales.

Les représentants des Comores et de Maurice ont insisté pour une prise en compte explicite du critère d’insularité dans le programme indicatif régional du 11e FED. Ce critère « constitue un élément indéniable de vulnérabilité ». C’est d’ailleurs dans ce sens que le Secrétaire général de la COI a rappelé que la problématique de l’infrastructure ne se pose pas de la même manière dans l’Indianocéanie que sur le continent : « nos autoroutes sont océaniques, nos gares sont nos ports. Le financement des infrastructures régionales doit prendre en compte la spécificité insulaire. C’est pourquoi nous avons élaboré des projets visant l’amélioration significative de connectivité maritime, aérienne et numérique

Le Secrétaire général de la COI a également participé à la session consacrée à la paix et la sécurité régionales, l’un des trois secteurs d’appui identifié dans la programmation du 11e FED. Dans son intervention, Jean Claude de l’Estrac a rappelé le rôle essentiel des organisations régionales dans la résolution des crises : « L’impact de l’instabilité politique dépasse toujours les frontières nationales, ce qui freine, voire bloque, le processus d’intégration régionale ». Prenant pour exemple Madagascar, il a souligné le rôle « actif, constructif et reconnu de la COI » dans le processus de sortie de crise malgré « des moyens limités ».

Reste à préparer dès maintenant le terrain de la reprise économique en parallèle de la stabilisation politique. D’ores et déjà, la COI mobilise les acteurs régionaux pour la reprise économique malgache en focalisant sa stratégie sur le potentiel agro-industriel de la Grande Ile.