Maurice renforce ses capacités d’application des mesures du ressort de l’Etat du port
Près d’une quinzaine d’administrateurs et d’inspecteurs du Ministères des Pêches de Maurice suivent depuis la semaine dernière une formation sur la mise en oeuvre des mesures du ressort de l’Etat du port établies par la Résolution 10/11 de la CTOI. Ces personnes procèdent aujourd’hui et demain à la mise en pratique de ces mesures au niveau administratif et opérationnel.
Cette formation organisée par la Commission thonière de l’océan Indien (CTOI) et le Programme SmartFish de la Commission de l’océan Indien (COI) est financée par l’Union Européenne. Elle a également organisée dans d’autres pays de l’océan Indien afin de renforcer les capacités des Etats membres de la CTOI en matière de contrôle au port.
En 2010, la CTOI, dont la présidence actuelle est assurée par Mon. D. Mauree, Directeur des Pêches du Ministère des Pêches à Maurice, a adopté une résolution sur les mesures du ressort de l’Etat du port visant à prévenir, à contrecarrer et à éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. En effet, tout navire qui souhaite entrer dans un port de l’océan Indien pour débarquer ou transborder du poisson ou utiliser les installations et services portuaires, dans le cadre du mandat de gestion de la CTOI, est tenu de fournir une demande préalable d’entrée au port à l’autorité compétente de l’Etat du port.
«Les conséquences de cette pêche illicite, non déclarée et non règlementée (INN) sont économiques mais aussi écologiques» déclare Mon. D. Mauree, Directeur des Pêches du Ministère des Pêches, République de Maurice «cette formation qui vise à renforcer nos capacités entrent justement dans le cadre du programme national de la pêche de Maurice car il s’agit, entre autres, d’appliquer les procédures qui permettent de refuser ou non l’accès au port et l’utilisation des services portuaires aux navires étrangers dans le cas où ceux-ci sont suspectés d’opérer en contravention des mesures de conservation et de gestion de la CTOI et de pratiquer la pêche INN» souligne-t-il.
La pêche INN constitue une menace mondiale pour une pêche durable et à la gestion et la conservation des ressources de thonidés. Elle porte préjudice:
- aux lois nationales des Etats côtiers;
- aux accords internationaux règlementant les activités de pêche en haute mer et dans la zone de l’océan Indien;
- aux efforts des Etats Membres de la CTOI pour la gestion durable des ressources thonières,
- et menace la sécurité alimentaire, la stabilité socio-économique et la productivité des pêcheurs légitimes.
«L’application des mesures du ressort de l’Etat du port est primordiale pour lutter contre la pêche INN dans la région car on ne permet pas, entre autres, aux navires étrangers de débarquer ses captures dans les ports de complaisance ce qui permet de bloquer l’accès aux marchés» explique Jude Talma, expert en surveillance des pêches du Programme SmartFish.
Dans le monde, toutes les zones sont concernées, certaines le sont davantage, comme c’est le cas de l’Afrique subsaharienne et donc de l’océan Indien.