Chaque 8 mars est célébrée la Journée internationale des droits des femmes, une occasion de sensibiliser sur les questions de l’égalité femmes-hommes et de mobiliser pour la lutte pour les droits des femme. À cette occasion, nous sommes partis à la rencontre de 4 femmes, évoluant dans le monde de la presse, qui ont bénéficié d’une formation média dans le cadre du projet Gouvernance, paix et stabilité. Elles nous partagent leurs expériences, leurs défis et nous livrent leurs conseils pour les jeunes femmes qui souhaitent embrasser la carrière de journaliste.

Vidya Gappy, journaliste aux Seychelles, journaliste depuis 30 ans et travaille pour Seychelles Nation depuis 2016, le principal quotidien du pays. Spécialisée dans les affaires sociales et les droits humains, elle considère le journalisme comme un levier pour donner la parole aux plus vulnérables.

À Madagascar, Fenitra Marie Anne est journaliste à Oasis Radio et correspondante pour la presse en ligne Feon’ny Demokrasia. Son parcours est marqué par une volonté constante d’apprendre et de se perfectionner. Pour elle, le respect de l’éthique et de la déontologie est fondamental.

Aux Comores, Binti Mhadjou a exercé comme reporter et présentatrice à la télévision nationale avant d’accéder à des postes de direction. Aujourd’hui attachée de presse au ministère des Affaires étrangères, elle se spécialise dans le journalisme environnemental. Son engagement s’est renforcé grâce aux formations du projet GPS, qui lui ont permis de mieux traiter les sujets sensibles et de renforcer la fiabilité de ses reportages.

Quant à Sarah Onno, journaliste à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) depuis 15 ans, elle est passionnée par les questions écologiques et la sécurité alimentaire. Son travail consiste à réaliser des reportages pour le journal télévisé, souvent en naviguant entre les contraintes bureaucratiques et les réalités du terrain.

Des formations pour renforcer les compétences

Le projet GPS prévoit de manière transversale des séries de renforcement de capacités aux professionnels des médias des États membres de la COI sur les thématiques suivantes : Journalisme sensible aux crises, couverture professionnelle des élections, couverture journalistique des travaux de l’Assemblée nationale.

Ces formations ont permis à ces journalistes de mieux couvrir les processus électoraux, de comprendre les rouages des institutions et d’adopter de meilleures pratiques en gestion de crises. Pour Sarah Onno, la formation sur la couverture électorale a été particulièrement précieuse pour affiner ses reportages lors des élections présidentielles mauriciennes.

J’ai beaucoup profité des formations que j’ai suivies, notamment grâce au GPS, qui m’ont permis d’acquérir de nombreuses connaissances, comme savoir comment couvrir des sujets sur le “processus électoral”, maîtriser la couverture des “tensions et crises”, comprendre que le journaliste est un facteur de stabilité, et en apprendre davantage sur l’Assemblée nationale et le grand système politique en place. Au début, cela semblait lointain et peu intéressant, mais après les formations, j’ai trouvé passionnant de rechercher des informations sur cette institution.
Fenitra Marie Anne

Des défis quotidiens à relever

Si ces quatre femmes ont trouvé leur voie dans le journalisme, elles sont unanimes sur les défis qu’elles rencontrent. La quête d’informations fiables dans un environnement souvent marqué par la désinformation, la pression des délais et la gestion des crises sont des enjeux récurrents. Vidya Gappy insiste sur la difficulté d’obtenir rapidement des informations aux Seychelles, tandis que Binti Mhadjou évoque les dilemmes éthiques et les risques du métier. Sarah Onno confie qu’en plus du volet administratif nécessaire pour la production de reportages avec les organismes gouvernementaux, elle fait face à des contraintes liées aux types de reportages, types de sujets qu’elle peut produire. Fenitra Marie Anne rappelle également que les journalistes jouent un rôle clé dans la stabilité politique et sociale. “Nous devons être courageuses et confiantes, toujours vérifier nos sources et ne jamais céder à la précipitation,” affirme-t-elle.

Un message fort aux jeunes femmes aspirant au journalisme

À celles qui rêvent de se lancer dans ce métier, ces journalistes ont souhaité adressé des messages :

“Il est important de toujours garder son esprit clair, de respecter les faits, de maintenir l’éthique et la déontologie, et de se rappeler que “les faits sont sacrés, les commentaires sont libres.” rappelle Fenitra Marie Anne

“Soyez curieuses, intègres et n’ayez pas peur de prendre des risques,” encourage Vidya Gappy.

“Le monde a besoin de voix diversifiées pour raconter les histoires qui comptent. Ne vous laissez pas décourager par les obstacles et les stéréotypes. Soyez audacieuse, persévérante et ouverte à l’apprentissage.” ajoute Binti Mhadjou.

Enfin, Sarah Onno rappelle que le journalisme est bien plus qu’un simple métier : “C’est une vocation qui vous donnera un regard unique sur le monde. Il faut être brave, passionnée et toujours prête à apprendre”.

Une journée type pour moi commence tôt, avec une revue des informations du jour et des recherches pour des articles en cours. Ensuite, je vais sur le terrain pour couvrir les événements. L’après-midi est souvent consacré à l’écriture. Souvent il y a aussi des demandes de dernière minute pour la couverture des événements.

Vidya Gappy

Mon emploi du temps en tant que journaliste varie selon l’actualité et ma journée type ressemble généralement à ceci :

Matinée : Veille médiatique, préparation des reportages et prise de contact avec les sources.

Milieu de journée : Interviews, reportage sur le terrain et rédaction d’articles.

Après-midi : Continuation de la rédaction, montage des reportages et mise à jour en fonction des nouvelles informations.

Fin de journée : Relecture et soumission des articles, suivi de l’actualité et préparation des sujets pour le lendemain.

Binti Mhadjou

My day usually starts with several hours spent on location, where I collaborate with a cameraman and a driver to capture footage and conduct brief interviews. Afterward, I return to the office to edit the material and prepare it for the 19h30 news bulletin.

Sarah Onno