La journée de l’Europe est célébrée le 9 mai. Elle constitue l’un des symboles de l’Union européenne avec son drapeau, son hymne, sa devise et sa monnaie.

Qu’est-ce que la journée de l’Europe ?

C’est la date qui commémore le premier jalon de la construction européenne. En effet, le 9 mai 1950, le Français Robert Schuman fait une déclaration dans laquelle il propose d’organiser les pays européens au sein d’un groupe uni. L’objectif est de pacifier les relations entre les pays dans la période d’après-guerre. Cette déclaration est considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne.

Partenaires

L’Union européenne est un partenaire historique et de premier plan dans notre région. D’ailleurs, elle y est présente : La Réunion, territoire français de l’océan Indien, est une région ultrapériphérique européenne.

L’Europe est présente aux côtés de la COI dès sa création. Elle a financé les premiers projets dans le domaine de l’environnement ou de la météorologie à la fin des années 1980. En outre, en juin 1988, l’Europe met à disposition un administrateur en la personne de Robert Scheiber, surnommé « Monsieur océan Indien ». Ancien délégué de la Communauté économique européenne à Maurice à partir de 1982, Robert Scheiber a participé activement à la structuration de la COI jusqu’à la création du Secrétariat général en 1989. Il remettra les clés de l’organisation au premier Secrétaire général, M. Henri Rasolondraibe, en juin 1989.

De fait, la COI et l’Union européenne entretiennent un partenariat ancien.

Une action diversifiée

Avec le soutien de l’Union européenne, la COI a porté une action diversifiée à travers plus d’une trentaine de projets et initiatives. Pêche, biodiversité, climat, coopération économique ou encore santé et énergies renouvelables… le partenariat COI UE couvre aujourd’hui les 17 Objectifs de développement durable.

Dans le même temps, l’Union européenne a apporté des soutiens renouvelés au renforcement des capacités institutionnelles de la COI. C’est d’ailleurs l’objet du projet INCA. Ce projet a notamment permis de moderniser les procédures et d’aboutir à la signature de l’Accord de Victoria révisé en 2020.

Des valeurs communes

La relation COI-UE est bâtie autour de valeurs communes : diversité, partage et solidarité. Ces valeurs sont celles de la COI comme de l’Union européenne. Elles sont donc au cœur du partenariat de plus de 35 ans entre nos deux institutions.

Questions à…

Vincent Degert est l’Ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne auprès de la République de Maurice et de la République des Seychelles. Cette représentation européenne basée à Port-Louis couvre aussi la COI. A l’occasion de la journée de l’Europe, Vincent Degert campe en trois réponses les tenants et aboutissants actuels de la relation avec la COI.

L’Union européenne a lancé un nouveau partenariat pour le développement qui succède à l’Accord de Cotonou. Qu’est-ce qui change ?

Le nouveau partenariat a introduit beaucoup de changements tant dans la forme que dans le fond. Il s’inscrit d’abord dans la logique d’une relation mature entre égaux, ce qui implique la prise en compte des priorités politiques des deux parties, qui dépasse la simple application de l’accord de développement traditionnel entre donateurs et bénéficiaires. Ainsi, les priorités comme la paix, la sécurité, le changement climatique, la biodiversité ou la migration font désormais parties de ce vaste dialogue Afrique – UE et prend en compte les grandes questions internationales. En termes de méthode, le maître mot est la recherche d’efficacité et de résultat. Ce qui passe par la diversification du partenariat au-delà des institutions étatiques, en direction du secteur privé dans la recherche de levier en termes d’investissement, et des acteurs de la société civile.

Quels sont, selon vous, les principaux défis pour l’Indianocéanie ?

L’Indianocéanie est l’objet de multiples attentions de la part des grandes puissances et des autres acteurs économiques et politiques, ceci du fait de l’étendue de cet espace et de son importance en termes de commerce et de liberté de navigation, mais également de pêche, d’économie bleue et de préservation de la biodiversité; tous ces facteurs en font un espace stratégique de premier plan. La question de la sécurité est donc prioritaire pour maintenir les échanges commerciaux et pour lutter, dans le même temps, contre la piraterie et les multiples trafics, de drogue, de charbon et bien sûr d’êtres humains. Pour relever ce défi de la sécurité, il faut une coopération forte et sans ambiguïté entre l’ensemble des parties prenantes, qu’il s’agisse des Etats côtiers comme des principaux acteurs internationaux. D’où l’impérieux besoin de concertation et de coopération autour d’institutions qualifiées et compétentes. La COI a certainement dans ce contexte un rôle tout particulier à jouer.

Comment le partenariat entre la COI et l’UE permet de répondre à ces défis ?

Le partenariat entre la COI et l’UE se traduit par une solidarité de fait inter-îles et par une forte coopération au niveau des diverses actions entreprises. Il a ainsi pu acquérir une certaine forme d’exemplarité en matière de sécurité maritime et portuaire, mais aussi dans le cadre de la lutte contre les épidémies à travers le réseau de surveillance épidémiologique. La COI est aussi un acteur clé pour la transition verte et la préservation de la biodiversité terrestre et maritime, car ses Etats membres sont vus et perçus comme des ‘hotspot’ de la biodiversité mondiale.

La Fête de l’Europe, que nous célébrons ce 9 mai est certainement une occasion supplémentaire de mettre en lumière la valeur du partenariat UE-COI, bâti autour de ces valeurs de Diversité, de Partage et de Solidarité, et de montrer son impact concret sur la vie des citoyens de la région.