Les espèces exotiques envahissantes (EEE), y compris les espèces marines envahissantes (EME), sont désormais reconnues comme étant une menace majeure pour la biodiversité. Les Nations Unies et la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont ainsi recommandé que la prévention et le contrôle des espèces envahissantes devraient être une priorité dans le monde.

Dès 2015, le programme COI-UE Biodiversité, un des acteurs pionniers et fédérateurs de la région océan Indien occidental en matière de gestion des EME, a rassemblé 6 pays à savoir les Comores, le Kenya, Madagascar, Maurice, les Seychelles et la Tanzanie, pour définir une feuille de route commune.

Le programme Biodiversité a accompagné ces pays dans la mise en œuvre de ce plan d’action régional.  Parmi les activités recommandées, on notera notamment une formation des autorités portuaires régionales sur la planification des évaluations de terrain (scoping) concrétisée à Maurice en 2016, en partenariat avec l’Institut océanographique de Maurice (MOI).

Cette année encore, le programme Biodiversité a soutenu des évaluations biologiques rapides à Tamatave (Madagascar) et à Lamu (Kenya), respectivement du 1er au 8 juin et du 8 au 14 juillet derniers.

A l’issue de ces exercices, une vingtaine de techniciens portuaires ont été formés à l’identification et à l’inventaire des EME dans les deux ports pilotes aboutissant au prélèvement de près de 500 échantillons sur 22 sites.

Ces évaluations biologiques constituent une opportunité pour sensibiliser davantage les pays à la prévention et à une gestion plus efficace des EME, les encourageant à revoir les orientations nationales en la matière si nécessaire. A terme, l’enjeu sera l’actualisation du protocole sur la faune et la flore sauvages de la Convention de Nairobi.

Dans la région océan Indien, d’autres initiatives sont mises en œuvre à l’image du nouveau projet Glofouling (GEF/PNUD), qui succède au projet sur la gestion des eaux de ballast. Une collaboration entre l’Organisation maritime internationale (OMI) et le programme Biodiversité a permis de sélectionner les Comores, Madagascar et Maurice comme pays pilotes de ce projet, lequel vise à traiter le problème du transfert d’espèces aquatiques envahissantes par le biais de l’encrassement biologique des navires (biofouling).