Hamada Madi, Secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), s’est rendu les 6 et 7 septembre à Bruxelles pour des entretiens de haut niveau avec l’Union européenne. Avec la Commission européenne et le Service européen pour l’action extérieure, il a été question de la sécurité, de la stabilité et du développement durable de l’Indianocéanie pour les intérêts de nos pays insulaires comme pour ceux de l’Europe. La relation bilatérale entre la COI et l’Union européenne, premier partenaire de notre organisation régionale, a également fait l’objet de discussions dans la perspective d’en accroître encore l’intensité et la qualité dans un esprit partenarial de respect mutuel. L’Union européenne a annoncé qu’elle solliciterait bientôt le bénéfice du statut d’observateur auprès de la COI.
Avec Christian Leffler, Secrétaire général adjoint du Service diplomatique européen, et Koen Vervaeke, directeur Afrique, Hamada Madi a constaté l’étroite convergence de vues qui unit Bruxelles et la COI sur les grandes questions de sécurité, d’équilibre régional, de climat et de gouvernance. Evoquant les futures échéances électorales à Madagascar, les responsables de la diplomatie européenne ont rappelé leur attachement à des élections inclusives. Le Secrétaire général de la COI s’est également réjoui de la volonté de ses partenaires d’une meilleure prise en compte des organisations régionales dans le dialogue global Union européenne-Afrique. La COI sera observateur au prochain sommet UE/UA de novembre à Abidjan. La future relation de l’Union européenne avec les pays ACP a également été longuement abordée avec une volonté de réfléchir en priorité aux questions stratégiques induites par la fin des Accords de Cotonou en 2020. Alors que Bruxelles en est aujourd’hui au stade de la réflexion, le Secrétaire général s’est fait l’avocat d’une prise en compte spécifique des Etats insulaires dans la prochaine architecture de co-développement UE/pays du Sud.
Au Cabinet du Commissaire à l’environnement, aux affaires maritimes et à la pêche, le Secrétaire général a annoncé la participation de la COI à la prochaine Conférence internationale sur les océans qui se tiendra à Malte. Cette nouvelle a été chaleureusement accueillie au moment où Bruxelles affirme vouloir mieux prendre en compte les enjeux maritimes de l’océan Indien. Hamada Madi a également mis l’accent sur la nécessité de maintenir un niveau de capacité de réaction suffisant face aux activités criminelles et à la piraterie maritime dont les causes profondes n’ont pas été traitées. Il a souligné l’importance du phénomène de la pêche illégale et non réglementée qui pose un problème majeur pour la soutenabilité des pêches mais aussi de la biodiversité de l’Indianocéanie. A cet égard, la question du futur du financement du Programme régional de surveillance des pêches (PRSP) a été abordée comme l’un des enjeux d’un meilleur équilibre à trouver avec l’Union européenne dans la répartition des bénéfices des pêches et notamment de l’activité thonière.
Le Secrétaire général de la COI s’est également entretenu avec Stefano Manservisi, directeur général de la coopération et du développement de l’Union européenne qui a souligné que la COI constituait « un ensemble régional parfaitement cohérent qui nous oblige à travailler plus encore ensemble ». Les deux responsables ont passé en revue les principaux points à l’agenda de la coopération bilatérale. Une analyse de l’importance des projets menés par la COI sur la totalité des enveloppes de coopération de l’Union européenne a été faite et de nouveaux espaces concrets de dialogue et d’échanges ont été aménagés entre la COI et Bruxelles.