Les auteurs d’une étude comparative des énergies renouvelables, de l’accès à l’électricité et des cadres réglementaires ont présenté les conclusions de leur enquête le 4 décembre dernier lors de la troisième réunion du Réseau des régulateurs de l’océan Indien.
La prestigieuse Florence School of Regulation (FSR) est devenu un partenaire privilégié du programme ENERGIES. En effet, grâce à leurs nombreuses collaborations, notamment deux cycles de formations combinés (résidentielles et en ligne), pour les régulateurs des Etats membres de la COI – les deux entités ont développé une excellente relation de travail. En vue de renforcer encore plus les capacités dans les secteurs de la réglementation et l’électrification en Indianocéanie, le programme ENERGIES a commandité auprès de la FSR une étude comparative des énergies renouvelables, de l’accès à l’électricité et des cadres réglementaires dans les îles de l’océan Indien. Les auteurs de cette étude, Samson Hadush et Swetha Bhagwant, ont présenté les conclusions de leur enquête par visioconférence le 4 décembre dernier lors de la troisième réunion du Réseau des régulateurs de l’océan Indien.
Cette étude s’inscrit dans une démarche globale de mise en commun des leçons et expériences en matière d’énergies renouvelables et d’accès à l’électricité partagés lors des cycles de formations combinés. Comme l’explique Samson Hadush :
« les îles de l’océan Indien partagent certaines caractéristiques intrinsèques que l’on retrouve dans la plupart des systèmes énergétiques insulaires, dont l’absence d’économies d’échelle due à l’exiguïté des marchés, ainsi que leur isolement et vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Par conséquent, ils sont souvent confrontés à des prix de l’électricité élevés, une forte dépendance sur les énergies importées et une participation réduite du secteur privé ».
Cela dit, chaque Etat insulaire fait face à des défis uniques, ce qui explique pourquoi ils ont des priorités différentes en matière de politique énergétique. « Par exemple, le défi pour les Comores et Madagascar est de fournir l’accès à l’énergie à leurs populations, alors que celui de Maurice et des Seychelles est d’attirer des investissements dans les énergies renouvelables et d’adapter leurs systèmes électriques de manière à intégrer plus d’énergies intermittentes. Pour cela, toute intervention dans la région doit prendre en considération ces différences. »
Pour rappel, chaque Etat membre de la COI s’est fixé un objectif en matière d’intégration des énergies renouvelables dans les années à venir. Samson Hadush estime que la réalisation de ces objectifs « dépendra fortement de la solidité des institutions et des systèmes de gouvernance des pays ».
Il précise que ce combat n’est pas gagné d’avance mais considère que l’expérience mauricienne pourrait servir d’exemple.
« Maurice a créé un environnement propice à la participation du privé qui produit aujourd’hui 60% de l’énergie du pays, alors que la société nationale, verticalement intégrée, concentre ses efforts sur l’extension et la maintenance du réseau, tout en agissant de façon proactive pour préparer le système à accueillir plus d’énergies renouvelables intermittentes. »
Il espère que cette étude servira de document de référence qui soutiendra le dialogue stratégique continu au niveaux national et régional.
« On espère aussi que les lacunes que nous avons identifiées seront reconnues et prises en compte par les décideurs politiques, au moins comme point de départ pour initier une étude en profondeur. La réforme du secteur énergétique est un processus graduel et s’insère dans un contexte spécifique ; de fait, nous espérons que les îles intégreront ces spécificités dans leur politique énergétique et cadre réglementaire au lieu de copier ceux d’autres pays sur le continent. »