Jihane et Bouchra des Comores, Raissa et Anthony de Madagascar, Darren et Vicky des Seychelles. Six jeunes. Six talents. Six lauréats du concours régional de pitch COPISTE2024 organisé par le programme ENFA-OI, porté par la COI et l’Union européenne. La cérémonie s’est déroulée le 30 octobre 2024 à Maurice à la suite d’un bootcamp intense de trois jours.

Le COPISTE2024 a réuni 20 jeunes entrepreneurs des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles représentant les filières des plantes cosmétiques et médicinales, des produits de la mer et du tourisme. Ils ont été sélectionnés parmi 113 candidatures.

À l’issue du concours, les six lauréats, soit deux par filière, ont remporté un prix allant de 1500 à 2000 euros de subventions ainsi qu’un bon d’incubation de 1000 euros chacun.

Découvrez les portraits des six lauréats du COPISTE2024 :

Une victoire 100% féminine pour la Filière des plantes cosmétiques et médicinales

Jihane GUY, une femme comorienne, remporte la première place de la filière des plantes cosmétiques et médicinales avec son projet Wutamu Comores.

Wutamu Comores est une start-up spécialisée dans la création de savons et produits de bien-être naturels aux Comores. Les produits sont fabriqués avec des matières premières locales, telles que des huiles essentielles d’ylang-ylang, et un procédé de saponification à froid, préservant les propriétés naturelles des ingrédients. La mission de Wutamu Comores est de proposer des alternatives écologiques aux produits synthétiques importés.

« L’histoire de Wutamu Comores a débuté avec ma fille, qui souffrait d’allergies. Après avoir essayé plusieurs produits sans succès, j’ai décidé de n’utiliser que des nettoyants naturels pour sa peau. En deux semaines, ses allergies se sont considérablement atténuées, ce qui m’a poussé à explorer des solutions naturelles adaptées au marché comorien. Depuis la gamme a grandi et est passée à une maison dédiée au bien-être en proposant des bougies, parfums et des produits hôteliers. »

Bouchra IBRAHIM, jeune femme comorienne et porteuse du projet Natur’Hair détient la seconde place de la filière des plantes cosmétiques et médicinales.

Natur’Hair est une marque de soins capillaires naturels destinée aux cheveux type afro et curly en utilisant des ingrédients 100% naturels des Comores, comme le moringa et l’ylang-ylang. L’entreprise utilise des méthodes ancestrales pour créer des produits efficaces et éthiques, tout en valorisant les ressources locales et en proposant des solutions respectueuses de l’environnement. Natur’Hair aide les femmes à accepter et à entretenir leurs cheveux grâce à des produits adaptés et un suivi personnalisé.

« J’ai créé Natur’Hair en réponse à un besoin que j’ai observé autour de moi et à ma propre expérience en tant que femme aux cheveux afro vivant aux Comores. Les produits capillaires disponibles étaient souvent importés, chers et inadaptés, remplis de produits chimiques agressifs. Ainsi, l’idée de créer une marque de produits capillaires 100% naturels est née. NATURHAIR est ainsi l’alliance entre ma passion pour les soins capillaires et mon désir de contribuer au développement de mon pays. »

Des entrepreneurs passionnés par la filière des produits de la mer

Darren HOW LONG, jeune entrepreneur seychellois, obtient la première place de la filière des produits de la mer avec son projet Salen-Fleur de sel.

Grâce à une production artisanale aux Seychelles et un savoir-faire local Salen – Fleur de sel est un sel de mer exempt de tout contaminant, conservant les niveaux les plus élevés de minéraux sains, et des saveurs riches spécifiques des eaux de l’océan Indien. Il est récolté selon des méthodes respectueuses de l’environnement et favorisant la durabilité.

« Je voulais devenir entrepreneur dans le sel de mer à la fleur de sel artisanal en raison de mon lien profond avec la nature et de ma passion pour la durabilité. Cela me permet de combiner mon amour pour l’environnement avec une volonté de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement. Je suis motivé par la possibilité d’offrir aux consommateurs un produit qui est non seulement luxueux, mais aussi issu de sources et produit de manière éthique. »

Marie Raissa RAKOTONJATOVO, jeune femme Malgache, remporte la seconde place à la filière des produits de la mer avec son projet Mena Tsook.

Le projet Mena Tsook valorise les gonades d’oursins pour produire des huiles aux propriétés anti-inflammatoires, anti-cancéreuses, antibactériennes et cosmétiques. Les coquilles sont transformées en objets décoratifs, comme des contenants pour bouquets de roses, des suspensions et guirlandes. En plus de valoriser ces oursins envahissants, le projet contribue à l’équilibre écologique.

« Je me suis lancée dans l’entrepreneuriat à cause de deux expériences personnelles marquantes. La première est la perte de mon oncle, décédé d’un cancer. J’ai découvert les bienfaits des oméga-3 et oméga-6 sur la santé, et cela m’a inspirée à créer quelque chose qui pourrait aider à prévenir ces maladies chroniques. La seconde expérience est liée à ma passion pour la mer. Mon projet consiste à produire un soin capillaire à base d’huile d’oursin pour réparer les cheveux abîmés par la mer. Ces expériences ont nourri mon désir d’entreprendre pour allier santé, bien-être et valorisation des ressources marines. »

Des lauréats engagés pour la Filière du tourisme

La Seychelloise Vicky DURAND, décroche la première place de la filière du tourisme grâce à son projet Save The Ocean.

Le projet Save the Ocean se concentre sur la restauration des récifs coralliens autour de l’île de Praslin par des initiatives éducatives et environnementales. Les jeunes et les communautés locales créent un récif artificiel à partir de matériaux recyclés, principalement des bouteilles en verre. En partenariat avec des organisations locales et internationales, le projet sensibilise à la biodiversité, encourage la conservation marine et promeut un tourisme durable.

« La dégradation alarmante des écosystèmes marins, notamment la disparition des coraux, m’a poussée à agir. Le projet Save the Ocean est né de mon désir d’allier ma passion pour l’océan et mon engagement envers sa préservation. Ce projet vise non seulement à restaurer les écosystèmes marins, mais aussi à sensibiliser les générations futures à l’importance de la conservation marine. Pour moi, l’entrepreneuriat est un moyen d’agir, de mobiliser des ressources et de créer un impact durable. Ce projet reflète ma détermination à protéger les océans pour le bien des générations futures. »

Anthony Ludovic ANDRIANANDRAINA, jeune entrepreneur originaire de Madagascar, obtient la seconde place de la filière tourisme avec son projet CycleMarine.

CycleMarine recycle des déchets métalliques marins et certains composants plastiques pour créer des vélos écologiques. Le projet allie innovation et durabilité en proposant des circuits touristiques locaux qui sensibilisent à la protection des océans. La vente et la location des vélos génère des revenus tout en réduisant la pollution marine et en créant des opportunités d’emploi pour les communautés locales.

« Depuis mon enfance, le vélo a toujours été une passion profonde. Parallèlement, ma passion pour le voyage, m’a donné envie de développer ma région d’une manière durable. C’est ainsi qu’est née CycleMarine. En recyclant des déchets métalliques marins pour créer des vélos écologiques, je souhaite non seulement contribuer à la protection de l’environnement, mais aussi offrir une nouvelle façon de découvrir la beauté de Madagascar »

Le COPISTE2024 a été une nouvelle occasion de prendre la mesure de la créativité et du talent entrepreneurial des jeunes de l’Indianocéanie.

La COI et l’UE souhaitent plein succès aux lauréats et à l’ensemble des candidats du COPISTE2024.