Porter la voix de l’Indianocéanie et mettre en avant la jeunesse : telles ont été les priorités de la COI lors de la COP28 sur le climat qui s’est tenue à Dubaï du 29 novembre au 12 décembre 2023.

Spécificités insulaires et traitement différencié

La vulnérabilité intrinsèque des îles face au dérèglement climatique et la nécessité d’une attention particulière constituent le cœur du plaidoyer de la COI. En effet, les îles de l’Indianocéanie forment la 3e région du monde la plus exposée aux risques de catastrophes. Les fortes pluies ayant entraîné des inondations et des éboulements aux Seychelles puis une explosion dévastatrice le 7 décembre en témoignent. C’est aussi l’accès privilégié au fonds de pertes et dommages qui est important.

Le Secrétaire général de la COI, Pr. Marimoutou, a ainsi déclaré :

« S’il nous faut continuer à soutenir les mesures d’adaptation et d’atténuation, nous devons surtout renforcer, amplifier et multiplier les actions portant sur les causes du dérèglement climatique ce qui nous oblige à repenser les modèles de développement et à faire autrement.

Pour nos îles, cela requiert un traitement différencié à travers un accès facilité aux financements climatiques, y compris pour les pays insulaires à revenus élevés selon l’idée de « ne laisser personne derrière », et une montée en puissance des capacités propres d’élaboration et de mise en œuvre de politiques publiques et de projets climatiques. »

La voix de la jeunesse

La COI, dans le cadre du projet GCCA+, a organisé le 5 décembre au pavillon des Seychelles une séquence spécifiquement dédiée aux jeunes avec la collaboration de la Mauritius Commercial Bank (MCB).

Le panel de discussion, entrecoupé de témoignages vidéo, a réuni Ella Martelle Randrianavalona, Ravel Melodie et Riantsoa de Madagascar, Seetaram Bhomeshkumar et Anusha Seechurn de Maurice, Anne Claire Provençal-Antoinette de la MCB de Maurice ainsi que Jennyfer Ah-Kane, assistante chargée de mission de la COI et volontaire de solidarité internationale de La Réunion. Les appels de la jeunesse ont porté notamment sur les droits fondamentaux (à la vie, à l’éducation, au logement, à la santé) et surtout pour une véritable écoute des propositions émanant de la jeunesse.  A cet égard, les pénalistes ont noté l’importance de communiquer sur le climat, les défis et les solutions en langues locales pour « ne laisser personne derrière ».  Anusha Seechurn a également souligné l’importance de créer un front commun de la jeunesse des îles qui partagent les mêmes défis et qui sont naturellement appelées à coopérer.

« Au cœur de l’océan Indien, nos îles ne sont pas de simples points sur la carte. Elles sont en première ligne de l’impact climatique, et nous, les jeunes, sommes en première ligne, non pas en tant que victimes mais en tant qu’agents du changement, des âmes résilientes qui refusent d’être qualifiées de vulnérables ou de simples plaignants. Au contraire, nous sommes unis, nous nous dressons contre l’adversité, incarnant la force de nos ancêtres et l’espoir des générations futures ».

Seetaram Bhomeshkumar, activiste pour le climat de Maurice

Occasion de réseau, de partenariat, de mobilisation

La COP28 a été l’occasion de tenir des réunions et des évènements parallèles avec les représentants des Etats membres et les partenaires de la COI.

Ainsi, la délégation COI a, entre autres :

  • Activement participé à une session sur la réduction des risques de catastrophes avec les organismes nationaux spécialisés des Etats membres et les partenaires. Elle a souligné l’importance des partenariats publics-privés pour la réduction et la gestion des risques de catastrophes ;
  • Soutenu l’organisation de la réunion des ministres et représentants des Etats membres de la Commission des îles d’Afrique sur le climat sous le haut-patronage du président de la République des Seychelles, SEM Wavel Ramkalawan ;
  • Participé à une session dans le pavillon de Madagascar sur le financement des risques lors de laquelle la COI a insisté sur l’importance d’investir dans les infrastructures critiques et les plans d’aménagement du territoire qui doivent tenir compte des risques climatiques ;
  • Participé au side-event du programme ClimSA permettant de présenter le programme Hydromet et d’informer sur l’utilité de promouvoir le renforcement des capacités techniques, opérationnelles et technologiques en matière d’hydrométéorologie. L’objectif est de disposer de données et de projections permettant d’améliorer la planification territoriale et sectorielle (agriculture, tourisme, santé, infrastructures…)
  • Animé une session de travail, à l’invitation de la présidence comorienne en exercice de l’Union africaine, avec les délégations des Etats membres pour présenter le Plan de développement stratégique, l’action climatique de la COI ainsi que ses actions pour la jeunesse, notamment à travers une unité dédiée au sein du Secrétariat général.

L’action climatique est au cœur de la mission de la COI qui porte à ce jour quatre projets régionaux de résilience climatique, à savoir :

  • Projet GCCA+ soutenu par l’OEACP et l’Union européenne ;
  • Projet RDRM de « Renforcement de la résilience et de gestion de la réponse aux catastrophes » sur financement européen ;
  • Programme Hydromet avec des financements de l’AFD, du Fonds vert pour le climat et de l’Union européenne à travers le programme ClimSA de l’OEACP ;
  • Le projet RECOS de résilience côtière financé par l’AFD et le FFEM.