La Commission de l’océan Indien (COI) a signé avec l’Union européenne le programme indicatif régional (PIR) qui fixe le cap de ses interventions pour les cinq prochaines années sous le 11e Fonds européen de développement (FED). Au total, la COI et ses pays membres devraient bénéficier directement d’un portefeuille de programmes de quelque 150 millions d’euros. La COI disposera notamment d’une enveloppe spécifique de 50 millions d’euros qui fait la part belle à deux ambitieux programmes : le premier sur la sécurité alimentaire des pays membres -18 millions €- et le second sur la gestion des risques de catastrophes naturelles -16 millions €. 

« Avec les provisions du 11e FED, l’Union européenne restera le premier partenaire de notre organisation et de la région », a  indiqué Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI. Et de souligner l’importance du volet infrastructurel de l’exercice : « il est heureux que la question de la connectivité dans l’Indianocéanie – aérienne, maritime et numérique- figurent parmi les priorités à l’agenda du 11e FED ».

L’Union européenne a, en effet, indiqué son intérêt à soutenir les programmes d’amélioration de la connectivité de la COI :

  • Sur le plan numérique, au travers d’un programme d’infrastructure visant à connecter l’Indianocéanie au très haut débit. Ce programme sera complété par un volet touchant à l’accroissement de la concurrence, à la cyber-sécurité, la gouvernance numérique et à la mise en place de la plateforme numérique Indocéane.tv ;
  • Sur le plan maritime, afin de mettre en place un corridor maritime au sein de la région élargie pour la facilitation du commerce intra-régional et international ;
  • Sur le plan de l’aérien, par un programme régional d’appui à la connectivité aérienne tenant compte des avancées de la COI dans ce domaine.

A cela s’ajoute la liste des projets nationaux d’infrastructures arrêtée pour les deux prochaines années. Il s’agit de l’extension des ports de Comores, Maurice et Seychelles, de l’extension de la zone de fret aérien à Maurice, et de la construction de routes à Madagascar pour le désenclavement de régions agricoles.

La paix et la sécurité figurent également parmi les secteurs prioritaires du PIR 2015-2020. La COI sera ainsi en mesure de poursuivre sa mission au service du renforcement des institutions démocratiques à travers un programme visant la création d’un mécanisme régional de paix et sécurité.
D’autres programmes transrégionaux (pêche, migration, biodiversité, appui à la mise en œuvre des accords de partenariat économique, sécurité maritime) sont aussi à l’agenda des cinq prochaines années.
Pour le Commissaire européen chargé de la Coopération internationale et du Développement, Neven Mimica, « les organisations régionales ont un rôle clé dans la coopération Union européenne – Afrique comme en témoigne le doublement de l’enveloppe allouée à l’Afrique orientale, australe et océan Indien* sous le 11e FED »,  soit 1,33 milliard d’euros.
Lors de son entretien avec le Commissaire européen à la coopération et au développement, Jean Claude de l’Estrac s’est dit « satisfait du PIR qui assure la mise en œuvre des grands chantiers de développement de la COI ».

En clôture de cette semaine de réunions entourant le RIP,  la COI a pris la co-présidence, aux côtés de l’Union européenne, du Groupe de haut niveau (HLG) chargé de coordonner les actions mises en œuvre par les organisations régionales d’Afrique orientale, australe et de l’océan Indien sous le 11e FED.

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*Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) ; Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) ; Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) ; Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).