Le Conseil des ministres est l’occasion pour les représentants des Etats membres de partager leur priorité et de donner une impulsion aux actions régionales. La cérémonie d’ouverture est ainsi le moment des prises de positions, des appels à l’action et des propositions.

Jean-Baptiste Lemoyne,

Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, présidence en exercice du Conseil des ministres de la COI

La France est résolument attachée à l’océan Indien et à la COI qu’elle soutient activement et fortement. La COI est un acteur incontournable dans la région. Ce Conseil est également l’occasion d’un bilan à mi-parcours de la présidence française de la COI. Elle affiche déjà des résultats substantiels : organisation d’une journée régionale de l’économie bleue, dialogue renforcé avec le secteur privé à travers Cap Business océan Indien, prémices d’un programme pour la formation et la mobilité professionnelle et étudiante…

L’évolution institutionnelle de notre Organisation, doit rester sur nos agendas comme le nouveau cap d’une nouvelle vision stratégique et de développement de la région. Tous les chantiers mis en perspective ne pourront être réalisés que par la mise en place d’une architecture institutionnelle performante de notre organisation, une modernisation et une mise aux normes du Secrétariat général, avec des capacités humaines, techniques et financières innovantes.

Dhoihir Dhoulkamal

ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationales de l’Union des Comores

Patrick Rajoelina

ministre des Affaires étrangères de Madagascar

Madagascar confirme son vif intérêt vis-à-vis du « PRESAN/URSAN dont il était attendu des projets concrets et structurants axés sur la productivité et la compétitivité des filières agricoles d’intérêt régional, la promotion du commerce intrarégional de produits agricoles. Nous aspirons à une articulation avec le Programme « sécurité alimentaire » financé par le 11ème FED qui puisse réellement améliorer les capacités nationales et régionales de production agro-alimentaire et de valorisation commerciale des filières. Il doit ainsi stimuler le commerce agricole inter-îles avec le potentiel agricole considérable dont dispose, notamment, Madagascar fort de ses 2,2 millions d’hectares de terres cultivables non encore exploitées.

Une plus grande synergie entre nos iles est indispensable pour donner une nouvelle impulsion à la coopération économique régionale. Je fais référence au label « iles Vanilles » et la connectivité aérienne à travers l’Alliance Vanille. Le maintien du statu quo dans le cadre de la reprise post-pandémique ne fera que renforcer nos difficultés économiques. Nous devons diversifier nos économies et adopter des mesures pour la compétitivité, le développement d’activités à fort potentiel d’emploi et de transformation structurelle. La réponse à la crise économique actuelle ne sera pas adéquate sans un renforcement de la coopération économique régionale. Je fais ainsi un vif plaidoyer auprès de nos partenaires et de nos observateurs pour considérer la possibilité d’y consacrer plus de ressources.

Alan Ganoo

ministre du Transport terrestre et du Métro léger, chef de la diplomatie de la République de Maurice

Claude Morel

Ambassadeur, représentant le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme de la République des Seychelles

Les Seychelles affirment sa volonté de continuer à œuvrer de concert avec les autres Etats membres pour l’émergence d’un ensemble moderne et efficace. Dans ce monde meurtri par de multiples crises dont la pandémie de la Covid-19, la tenue de ce Conseil extraordinaire, en présentiel, est en soi un message de paix.  C’est aussi, pour moi, une invitation aux Etats membres à plus d’engagements et de détermination. C’est pourquoi l’Assemblée Nationale des Seychelles a ratifié à l’unanimité lundi dernier l’Accord Révisé de Victoria et nous invitons donc les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait, à en faire une priorité. […] C’est dire, que dans cette étape cruciale de la vie de notre sous-région, la COI doit continuer à s’affirmer et à affirmer sa vision et sa détermination.

Ce conseil extraordinaire se tient dans un contexte particulier où les impacts de la crise sanitaire ont largement modifié de nombreux paradigmes. La COI a justement mis en œuvre un plan de riposte régional contre l’épidémie de Covid et envisage de poursuivre son action en ce domaine. De ces crises multidimensionnelles, les populations les plus vulnérables sont en effet toujours les premières victimes. Quand on parle de coopération, c’est à elles que les gouvernants doivent penser en premier lieu. La collectivité régionale se sent donc aujourd’hui pleinement en phase avec les valeurs et les objectifs de la COI […] La Région Réunion entend agir avec le soutien de la France et de l’Union européenne et en partenariat avec les pays membres de la COI pour bâtir le co-développement régional en se fondant sur des complémentarités économiques.

Huguette Bello

présidente du Conseil régional de La Réunion

Cyrille Melchior

président du Conseil départemental de La Réunion

Nous voulons retisser ce lien entre les sports et les cultures de l’océan Indien afin que nous puissions nous réapproprier les valeurs et les apports de nos territoires dans une logique de partage et de co-construction. Le prix Indianocéanie [soutenu par le Département] illustre à merveille cette volonté, et cette capacité de valoriser notre diversité culturelle autour d’un engagement commun. Nous pourrons [aussi] nous appuyer sur l’Iconothèque historique de l’Océan Indien, créée par le Département […]. Cet outil qui permet de démocratiser l’accès à la culture à La Réunion et dans les îles voisines est devenu incontournable et a permis de sceller durablement et très concrètement notre attachement à cette communauté de destin indianocéanique.[Par ailleurs, la] pandémie a démontré que pour surmonter une telle crise, la souveraineté alimentaire est primordiale, voire même impérative. Vous trouverez, avec le Département, une collectivité toujours disposée à s’engager en faveur d’initiatives visant à créer les conditions d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle de long terme en Indianocéanie.

Vêlayoudom Marimoutou

Secrétaire général de la COI

Les hommes et les femmes de nos îles sont notre première richesse. Et je pense ici particulièrement aux jeunes. C’est pourquoi la présidence en exercice du Conseil fait, avec raison, des questions de formation étudiante et professionnelle et de la mobilité un axe fort de notre action solidaire. Former, former tout le temps, partout, à tous les niveaux pour donner les clés d’un épanouissement individuel et participer au bien-être collectif comme au développement de nos territoires. C’est plus qu’une urgence : c’est une responsabilité, une responsabilité d’autant plus importante que nos îles accueilleront en 2040, c’est-à-dire demain, près de neuf millions de jeunes sur le marché du travail ! Nous devons donc dès maintenant construire des programmes de mobilité, de formation, des programmes qui sont en phase avec les priorités de nos Etats. Pour ce faire, il nous faut non seulement mobiliser les partenaires mais aussi faire preuve d’imagination car 60% des métiers de demain n’existent pas encore !