Pour que l’Indianocéanie profite pleinement de l’investissement collectif dans l’infrastructure, les services et les ressources humaines des TIC, une série de questions fondamentales doit être traitée au niveau régional en respectant le principe de subsidiarité.

Voici un aperçu de ces questions :

Quels sont les éléments actuels qui permettraient à un cadre stratégique régional« TIC pour le développement » (TIC4D) de favoriser une croissance économique durable ?

Compte tenu des initiatives du continent africain et des autres pays, il est nécessaire que les États insulaires de l’Indianocéanie adoptent une approche régionale coordonnée pour créer les conditions nécessaires à l’émergence d’un environnement commercial et économique attractif, productif et compétitif grâce au développement des TIC. Il faut pour cela un cadre stratégique régional conjointement accepté qui repose sur les « TIC pour le développement » ainsi que son plan d’action. Cette stratégie et ce plan d’action permettront aux décideurs politiques et aux chefs d’entreprise de la région de prendre des décisions relatives :

  • à l’élaboration de politiques appropriées ;
  • aux mécanismes réglementaires et institutionnels ;
  • aux bonnes pratiques selon les modèles internationaux du secteur TIC en fonction de leur participation au soutien de la croissance économique ;
  • à la diminution de la pauvreté par le biais de secteurs basés sur les TIC.

Qu’attendons-nous d’un cadre juridique pour les TIC ?

De bonnes pratiques internationales ont contribué à faire avancer les secteurs TIC tout en tenant compte des intérêts des utilisateurs finaux.

Ceci soulève deux questions subsidiaires :

  • Le cadre juridique est-il approprié pour développer un marché TIC efficace ? Cette question se rapporte aux lois, aux structures et aux pouvoirs de l’autorité de régulation. Se pose également la question plus large de la politique économique générale du pays pouvant faire obstacle, ou non, à la création d’un secteur TIC compétitif (Ce sujet ne sera pas le thème central d’une étude).
  • Dans quelle mesure l’organisme de régulation et /ou le ministère s’acquitte-t-il de ses tâches ? Cette question concerne à la fois les prérogatives de l’institution et la manière dont elles sont conduites dans la réglementation économique du secteur.
  • Comment s’organiser pour développer de manière durable les ressources humaines dans le secteur TIC de la région ? Peut-il y avoir un modèle régional ?

La solution clé pour promouvoir un développement durable par le biais du réseau des TIC est de développer les compétences dans le secteur TIC de la région. Des économies d’échelle peuvent résulter de la mise en place d’une structure régionale qui pourrait :

  • Offrir une formation de grande qualité et des installations de recherche liées à l’utilisation des TIC à des fins de développement ;
  • Créer une plate-forme de partage des connaissances des bonnes pratiques entre les États insulaires de la région ;
  • Favoriser le partage des connaissances entre différentes parties prenantes du secteur TIC régional, notamment les responsables gouvernementaux et les petites et moyennes entreprises ;
  • Renforcer le développement des nouvelles entreprises en sciences et technologie ;
  • Stimuler le développement des TIC dans les pays de la région tout en améliorant la recherche et le développement dans les TIC.

Comment soutenir le développement des affaires dans le secteur des TIC par des tarifs concurrentiels pour le haut débit en rapport avec les bonnes pratiques internationales ?

En matière de facilitation des affaires, la question des coûts et des tarifs des TIC est essentielle au projet de la région visant à optimiser leprofit sur l’investissement collectif dans les infrastructures, les services et les ressources humaines TIC. Les décideurs de la région ont besoin de données factuelles et mondialement reconnues. Celles-ci leur permettront d’évaluer les facteurs qui soutiennent les moteurs de croissance des entreprises s’appuyant sur les TIC dans la région, y compris des propositions actualisées de pratique tarifaire.

Quelle infrastructure peut assurer la capacité d’adaptation à long terme et la compétitivité dans le secteur TIC et, au-delà, dans les secteurs s’appuyant sur les TIC dans la région ?

Il existe une question fondamentale de longue date, celle des moyens permettant d’assurer une performance assurant la rentabilité et la compétitivité de la connectivité internationale numérique à haut débit, entre les îles et le reste du monde. L’accent est mis sur le câble sous-marin. Cela fait quelques années déjà que la COI a lancé l’initiative SEGANET. Mais avons-nous atteint notre objectif ?

Une décision du 28e Conseil de la COI (janvier 2013) a confirmé l’engagement de ses États membres en faveur du développement de l’interconnectivité entre les îles par câble à fibres optiques pour permettre le développement de bandes passantes à grande capacité pour des services Internet performants. Depuis 2009, le Comité stratégique Seganet a décidé que l’objectif du câble était le développement de la région COI et la garantie que les principes de liberté d’accès à des prix équitables et concurrentiels puissent être respectés i pour stimuler le développement des TIC et participer à un développement durable.

Quels sont les arguments en faveur d’un IXP (point d’échange Internet) régional dans l’Indianocéanie ?

Si le niveau de trafic échangé est suffisamment élevé au niveau local, un IXP serait une solution rationnelle. Pour l’Indianocéanie, compte tenu de l’accroissement rapide du trafic Internet, la prochaine étape logique serait de connecter les IXP locaux et nationaux à leurs équivalents d’autres pays, afin de mettre en place ce qu’on appelle des points d’échange Internet régionaux (RIXP, Regional Internet Exchange Points).

Toutefois, le passage du niveau national au niveau régional soulève un certain nombre de défis importants, comme le choix du modèle à utiliser pour interconnecter les IXP, l’ampleur du trafic envisageable et les coûts de connectivité transfrontalière par rapport à la connectivité de transit international existante. : Dans quelle mesure un IXP régional pour l’Indianocéanie est-il nécessaire ? Peut-il même devenir une réalité ?

De quelle façon la région devrait-elle aborder la question de la sécurité et de la confiance des utilisateurs dans les services TIC ?

L’Indianocéanie est très vulnérable aux menaces, notamment aux cyberattaques. Celles-ci ne visent pas uniquement les individus et les organismes, mais également une nation dans son ensemble et en particulier son infrastructure centrale d’informations (réseaux électriques, aéroports, système bancaire, etc.). De nombreux secteurs d’intérêt national qui dépendent largement des TIC (par exemple, le transport aérien et la sécurité nationale) sont encore plus touchés.

  • Les petits États insulaires en développement (PEID) sont les moins protégés contre les cyberattaques ;
  • Les problèmes de cybersécurité ont des répercussions aussi bien transfrontalières que juridiques. (ex. l’hameçonnage) ;
  • L’Indianocéanie a mis en place des réponses « timides » pour tenter d’éviter/de prévenir les cyberattaques et trouver une solution à ce grave problème. A titre d’exemple, les États membres de la COI ne dispose pas tous d’une stratégie nationale de cybersécurité et d’une équipe nationale d’intervention en cas d’urgence informatique.

L’Indianocéanie peut-elle développer une stratégie régionale pour lutter contre les cyberattaques ?

Pour quelles raisons faudrait-il mettre en œuvre un système régional d’Infrastructures à clés publiques (ICP) ?

Les services en ligne tels que les services publics en ligne, le commerce électronique et l’approvisionnement électronique font aujourd’hui partie de l’infrastructure économique de base, et leur importance croît de jour en jour. Toutefois, ces services sont marqués par une forte exposition aux risques de fraude et d’attaque en ligne, ayant pour but de recueillir des informations. Le contrôle de toutes les parties à une transaction (par exemple, un acheteur/vendeur effectuant une transaction de commerce en ligne) est nécessaire pour instaurer la confiance exigée pour que de tels services TIC soient utilisés en toute sécurité. La technologie des infrastructures à clés publiques (notamment la délivrance de certificats numériques) a été établie pour résoudre des problèmes liés à l’intégrité des données, la confidentialité, l’authenticité des utilisateurs et la non-répudiation des utilisateurs finaux entre autres.

En développant des secteurs basés sur les TIC, les pays de l’Indianocéanie ont pour obligation de prêter une attention particulière à la mise en place d’une ICP régionale afin d’offrir le niveau de confiance et de fiabilité nécessaires aux transactions. Une ICP régional éviterait également (à l’intérieur de la région) les problèmes causés par l’utilisation de certificats numériques provenant de domaines ICP différents ; une préparation pour l’interopérabilité entre l’ICP régionale et l’ICP externe serait toutefois préférable.

Quel est le bien-fondé d’une ICP régionale de l’Indianocéanie et quels sont les piliers de la région ?

De quelle manière les petits opérateurs TIC peuvent-ils tirer profit de l’infrastructure régionale ?

Quelle est la valeur ajoutée de la création de synergies dans le développement du secteur TIC privé ? Une Stratégie pour la mise en œuvre d’un regroupement des TIC est-elle nécessaire pour élargir les marchés et/ou développer de nouveaux marchés d’exportation en ciblant des domaines de coopération entre les sociétés du secteur TIC tout en identifiant les sources et les occasions de tirer avantage de la synergie des ressources dans la région ?

Quels sont les contenus de l’infrastructure numérique régionale qui pourraient renforcer davantage l’intégration et la coopération régionale ?

L’intégration de l’Indianocéanie bénéficierait, sans aucun doute, de la mise en place d’une infrastructure régionale à haut débit concurrentielle et souple.

Des économies d’échelles peuvent être rapidement envisagées, compte tenu de la croissance du niveau de production et de circulation de l’information, et celle du taux de pénétration des TIC auprès des utilisateurs finaux (téléphones portables, téléphones intelligents, tablettes, etc.) centres communautaires des TIC, où l’accès est plus simple pour les services tels que la télévision numérique régionale.

Une telle infrastructure améliorera également les possibilités de tout un chacun de contribuer au réseau d’informations numériques régional (actualités, éducation, divertissement, opportunités commerciales, etc..) permettant, notamment aux développeurs de contenu (art, musique, etc.) d’être largement diffusés et visibles au niveau régional et international.

La communication entre les populations insulaires sera également améliorée grâce aux programmes de traduction intégrant les nombreux langages parlés et écrits de l’Indianocéanie.