Le comité stratégique des compagnies aériennes, réuni sous l’égide de la Commission de l’océan Indien (COI), les 3 et 4 mars à Plaisance (Maurice), a réfléchi à un dispositif de coopération multilatérale entre les compagnies aériennes basées de l’Indianocéanie.
Cette première rencontre a été qualifiée de « historique » par Marie-Joseph Malé, président directeur général d’Air Austral et président du comité stratégique des compagnies. Des représentants d’Air Madagascar, d’Air Seychelles et d’Air Mauritius ont participé à cette réunion.
Pour le président d’Air Austral, cette première consultation multilatérale « marque un tournant majeur en faveur du transport aérien régional ». Il s’est félicité de l’esprit constructif qui a prévalu et qui a permis de définir ce cadre de coopération multilatérale pour une amélioration de la desserte aérienne régionale à court et moyen termes.
Dans les semaines à venir, le Comité travaillera à la définition précise du dispositif de coopération entre les transporteurs de la région et arrêtera les grandes lignes d’une feuille de route qui devra être soumise aux directions générales des compagnies aériennes pour validation, avant une présentation, début mai, au 30ème Conseil des ministres de la COI. Procédant à l’ouverture de la réunion, Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI a déclaré : « J’aimerais penser que je participe à la fin d’un cycle, celui de la sensibilisation et du plaidoyer, et à l’inauguration d’un nouveau, actif et volontariste. », soulignant aussi que « c’est la première fois que les compagnies de la région se rencontrent dans une réunion multilatérale pour rechercher des voies de plus grande coopération entre elles. »
Au niveau des administrations de l’aviation civile, qui se sont réunies au siège de la COI les 4 et 5 mars, l’objectif était de définir les modalités d’une coopération poussée entre ces administrations dans l’optique de créer un ciel indianocéanien plus ouvert et plus compétitif. Le Chargé d’affaires de l’Union européenne, Aldo Dell’Ariccia, qui intervenait lors de la séance d’ouverture de ce Comité, s’est dit « sensible à la faible connectivité de l’Indianocéanie, qui affecte l’intégration régionale des îles entre elles et ses relations avec l’Afrique et le reste du monde ».
Les membres du Comité ont défini neuf domaines de coopération pour permettre l’opération d’au moins un vol quotidien entre les pays membres de la COI. Parmi ceux-ci on retiendra notamment la facilitation de la coopération entre les compagnies aériennes des pays de la COI, la politique des accords et des droits, la modernisation du système des taxes et redevances, la coopération entre les aéroports de la zone et les opérateurs de la navigation aérienne, la politique de formation et l’amélioration des opérations de search and rescue en cas d’accidents.
En outre, le directeur général de l’aviation civile de Madagascar a été pressenti pour assurer la présidence de ce Comité des aviations civiles.
L’Union des Comores n’a pu participer aux travaux des comités.
Une réunion des ministres des Transports et du Tourisme de la région se tiendra du 25 au 27 mars à Antananarivo (Madagascar) en marge de la réunion de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) sur le transport aérien durable en Afrique. Le comité des aviations civiles de la COI saisira cette opportunité pour faire un point d’avancement sur ses travaux et en informer les responsables régionaux et ceux de l’organisation de régulation internationale.
Pour rappel, les deux Comités – compagnies aériennes et aviations civiles – ont été mis en place suite au 29ème Conseil de la COI et sur recommandation de la conférence ministérielle sur le transport aérien et le tourisme des Seychelles de juillet 2014 afin de fixer les premiers axes de coopération concrète visant à l’amélioration de la desserte aérienne régionale. L’ambition et l’objet de ces travaux, comme le souligne la déclaration finale du IVe Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la COI du 23 août 2014, est de “mettre en place des vols réguliers entre les Etats membres de la COI à des tarifs abordables” et de trouver un nouveau modèle de croissance bénéfique aux transporteurs, au tourisme et à la compétitivité globale de nos économies insulaires.