La conférence d’Antananarivo permet d’ouvrir une nouvelle dynamique pour Madagascar et la région, soit concrètement:
  • Etablir un inventaire complet des projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle menés à Madagascar.
  • Réaffirmer l’engagement des bailleurs sur les projets en cours et à venir.
  • Mesurer les grandes attentes du secteur privé, en particulier des autres Etats de la COI, vis-à-vis de la production malgache.

Le montant des engagements des bailleurs et partenaires en faveur de la sécurité alimentaire régionale a été précisé :

  • Sur la région COI, ce ne sont pas moins de 49 millions d’euros qui sont mobilisés par les partenaires, en particulier l’Union européenne, la Plateforme régionale de recherche agronomique pour le développement (PReRAD) et le Fonds international de développement agricole (FIDA). En outre, la Banque africaine de développement (BAD) a fait part de sa volonté de financer des projets d’intégration sous régionale à l’échelle de l’océan Indien.
  • Sur Madagascar, ce sont  645 millions d’euros qui sont mobilisés.
  • Au total, et « malgré les contraintes budgétaires qui pèsent sur les bailleurs », comme l’a rappelé le représentant de la BAD à Madagascar, ce sont donc 694 millions d’euros qui sont et seront engagés au service de la sécurité alimentaire dans l’Indianocéanie, et en particulier à Madagascar, entre aujourd’hui et 2020.

La COI a proposé 10 projets qui répondent à un triple souci :

  • Intensifier la production. Comme l’avait souligné la veille Hery Rajaonarimampianina, Président de la République Malgache, il y a 36 millions d’hectares de terres arables à Madagascar et 3 millions seulement exploités. La production rizicole à l’hectare en Asie est de 6 tonnes, elle est de moins de 2 tonnes dans la Grande Ile.
  • Mieux lier sécurité alimentaire et sécurité nutritionnelle.
  • S’attaquer activement à la modernisation des circuits de commercialisation, d’import/export intra régional et vers le vaste monde ; mettre l’accent sur les infrastructures. A cet égard, le président de l’Union des Chambres de commerce des îles de l’océan Indien (UCCOI) a souligné la «nécessité de transformer les multiples contraintes pesant sur le marché régional en opportunités».

Ces projets sont le résultat d’une étroite concertation entre la COI, les ministères malgaches de l’agriculture et de l’élevage et les experts du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). C’est ainsi « qu’une chaîne de confiance et d’expertise originale et inédite s’est créée au bénéfice de toute l’Indianocéanie » a déclaré Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI.

Cette conférence s’inscrit également dans une dynamique politique et économique dont elle est le point culminant. Après le 27e Conseil des ministres de la COI d’octobre 2011, poursuivi par la conférence de Mahajanga de mars 2013 qui avait produit un état des lieux de l’agriculture malgache, confirmé par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du IVe Sommet de la COI, le 23 août 2014, la Conférence des bailleurs d’Antananarivo répond à un engagement de la COI et de son Secrétaire général devant le Groupe International de soutien pour Madagascar.

Pour faire vivre cet élan et « répondre au signal fort des bailleurs », selon la formule d’Anthelme Ramparany, ministre Malgache de l’élevage, la COI entend mettre en place un mécanisme de suivi de la Conférence et constituer un Comité de Pilotage regroupant l’ensemble des parties prenantes.

Le prochain Conseil des ministres de la COI, que présidera Béatrice Atallah, ministre des Affaires étrangères de Madagascar, se tiendra début mai à Antananarivo. Il sera appelé à se prononcer sur ce schéma.