Le comité de pilotage du programme COI-ENERGIES, mis en œuvre par la Commission de l’océan Indien et financé par l’Union européenne, s’est tenu les 6 et 7 mars 2018. Comme tous les ans, ce comité a été l’occasion de dresser un état des lieux de l’avancement du projet et d’établir le plan d’actions des activités à venir sur la base des leçons apprises et expériences menées par l’équipe du programme jusqu’à ce jour. Le bailleur du programme, l’Union européenne, ainsi que les représentants des Etats membres de la COI participaient à cet évènement.
Le Secrétaire général de la COI, SEM. Hamada Madi, a ouvert ce comité de pilotage en s’attardant sur les réalisations du projet depuis son lancement en 2014. Il a notamment fait référence aux seize projets de subvention sur l’efficacité énergétique ou la production d’énergies à partir de ressources d’énergies renouvelables qui ont été sélectionnés dans le cadre de l’appel à propositions du programme et qui ont démarré leurs activités en 2017, aux Comores, à Madagascar et à Maurice, y compris Rodrigues, pour un montant de 4,3 millions d’euros de subvention, représentant 13 millions d’euros d’investissements. On peut notamment citer comme exemple, le projet présenté par WWF Madagascar dans lequel les femmes ont un rôle central. Il a pour objectif l’accès durable à l’éclairage moderne et à l’électricité des populations rurales isolées de Madagascar. Ces « femmes ingénieurs solaires » ont participé à une formation de six mois au Barefoot College de Tilonia, en Inde. Ainsi, à Ambakivao dans le sud de Madagascar au premier trimestre 2018, quatre femmes ont équipé leur village avec 156 systèmes solaires domestiques, 64 lanternes solaires portables et elles ont permis de fournir en électricité la maison communautaire.
L’une des actions les plus marquantes menées en 2017 est le lancement du programme régional d’efficacité énergétique ou PREE qui permettra de réaliser des cartographies chez les grands consommateurs à Madagascar et aux Comores, définissant ainsi le potentiel d’économies en énergies, réalisables dans différents secteurs de l’économie, une cartographie du potentiel d’économies d’énergie dans le secteur des PME à Maurice, et cartographie détaillée de l’usage technique « froid » aux Seychelles. Le partenaire de la COI, Business Mauritius, par le biais de son Directeur, M. Raj Makoond, a profité de cette occasion pour présenter les bonnes pratiques apprises dans le cadre du Programme national d’Efficacité énergétique ou PNEE, à Maurice. Le PREE est le prolongement au niveau régional de ce programme phare soutenu par l’Agence française de Développement et l’Union européenne.
L’annonce de l’organisation du premier Forum régional des énergies durables marque également un tournant dans le cadre du programme, en termes de création et d’animation de réseaux sectoriels dans l’océan Indien. Ainsi, plus de 150 professionnels des énergies se retrouveront pour échanger pendant trois jours, du 28 au 30 mai 2018 à Maurice.
Le lancement d’un Club des électriciens en janvier 2018, ainsi que la mise en ligne d’une plateforme de gestion des connaissances sont autant d’éléments et d’outils qui favorisent également le renforcement des capacités de l’Indianocéanie.
La validation de la stratégie régionale de promotion des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique figure aussi parmi les résultats probants du programme. Les journées des énergies ont ainsi été organisées aux Comores du 2 au 4 mars dernier, dans une logique de sensibilisation de la population, et sous le leadership du gouvernement de l’Union des Comores. A cette occasion, les activités mises en œuvre par le programme ENERGIES de la COI ont été valorisées.
La seconde journée de travail du comité de pilotage a été consacrée aux questions administratives et financières.
Bilan
A l’issue de ce comité du pilotage il a été constaté que le programme COI-ENERGIES est maintenant bien lancé mais doit accélérer la cadence générale au vu de l’approche de la fin du projet fixé à juin 2019.
Il a été longuement discuté au cours de ce comité du pilotage du rôle primordial des jeunes dans la transition énergétique ambitionnée pour l’Indianocéanie. Pour cela, le réseau des Eco-Schools a été identifié comme un moyen de toucher les jeunes et les enfants qui sont déjà sensibilisés au développement durable. La formation des formateurs et la création de curricula en énergies renouvelables a aussi été identifiée comme une composante importante à renforcer, sur la base des besoins et potentiels de chaque Etat-membre, pour assurer la réussite du programme.
Il a également été suggéré de renforcer le volet « communication » du programme pour une meilleure mise en valeur des impacts concrets des activités sur les populations, car ils sont réels On peut par exemple citer le projet « Pay As You Go », avec l’agence de microfinance Microcred. Les familles louent une lampe solaire avec les accessoires pour la recharger pendant une période de 18 mois. A la fin de cette période, elles en deviennent les propriétaires. Les produits sont disponibles en trois gammes de capacités différentes, présentés à des prix variables et donc accessibles à plusieurs types de bourses. Le projet « Pay as you go » de Microcred vise sur une période de 3 ans plus de 150 000 foyers (une population de un million de personnes).
La question de l’après projet a été bien entendu abordée au cours de ce comité de pilotage. L’Union européenne a souligné la volonté de l’équipe du programme à faire en sorte que les Etats s’approprient les activités et qu’ils s’investissent pour en assurer la continuité, notamment dans le cadre des appels à projets financés par le programme COI-ENERGIES et actuellement en cours de mise en œuvre.