Depuis plus de dix ans, la Mauricienne Reshma Sunkur met ses compétences scientifiques au service de l’environnement. Chargée de cours en sciences marines et modélisation environnementale, entre autres, Reshma Sunkur est également consultante environnementale. Elle est ainsi amenée à parcourir la région, voire des régions plus lointaines, pour le compte de projets d’adaptation au changement climatique. Consciente du rôle des mangroves pour l’atténuation des effets du changement climatique, Reshma Sunkur poursuit actuellement ses recherches doctorales sur les impacts du changement climatique sur les mangroves de l’océan Indien occidental. Elle bénéficie du soutien du projet RECOS de la COI à travers le mécanisme de bourses doctorales. Le projet RECOS est financé par l’Agence française de développement et le Fonds français pour l’environnement mondial.
Quel a été le moteur de votre engagement scientifique ?
Mon parcours en tant que scientifique en environnement a été motivé par une passion profonde pour la nature et la durabilité. Enseigner à l’Université et travailler en tant que consultante environnementale m’a permis de combiner mes intérêts académiques avec des applications pratiques, ce qui m’a amenée à m’impliquer dans divers projets.
Quels ont été les succès les plus marquants de votre carrière ?
L’une de mes réussites professionnelles clés comprend la cartographie des mangroves à Maurice en utilisant des données de terrain et des techniques de télédétection. J’ai également évalué les impacts du changement climatique en utilisant des logiciels de modélisation. Ce travail démontre comment la combinaison de données en temps réel avec des outils technologiques permet d’obtenir des données cruciales pour faire progresser la recherche marine dans le contexte des petites îles. Une autre réalisation significative est ma participation active à des collaborations de recherche internationales, aboutissant à des publications dans des revues scientifiques de renom.
Quels sont vos engagements professionnels et personnels au regard de la gestion durable et intégrée des zones côtières ?
J’intègre la gestion des zones côtières dans mes modules d’enseignement et je propose des travaux pratiques sur ce sujet. Cela inclut la promotion de l’utilisation des systèmes d’information géographique (SIG), des outils de cartographie et de la télédétection pour une gestion plus efficace des ressources côtières. Par exemple, mes étudiants apprennent à utiliser des logiciels de SIG pour analyser et visualiser des données géospatiales, ainsi qu’à appliquer des techniques de télédétection pour surveiller les changements dans les écosystèmes côtiers.
Personnellement, je collabore avec des partenaires locaux et internationaux pour faire progresser le développement durable et la gestion intégrée des zones côtières. Ces collaborations incluent des projets de recherche conjoints, des échanges de connaissances et des initiatives de conservation. Mon objectif est de promouvoir des pratiques de gestion durable qui tiennent compte des besoins écologiques, économiques et sociaux des communautés côtières.
De quelle façon vos recherches bénéficient-elles aux communautés côtières de votre pays ?
En tant qu’enseignante, j’intègre des sujets relatifs à la gestion des zones côtières dans les programmes académiques. Les étudiants sont formés aux outils modernes comme les systèmes d’information géographique (SIG) et la télédétection, et ils sont sensibilisés aux défis et aux opportunités liés à la gestion des ressources côtières. Nous menons aussi des recherches sur les écosystèmes côtiers, les impacts du changement climatique, et les méthodes de gestion durable. Ces recherches fournissent des données cruciales et des solutions innovantes pour la conservation et la gestion des zones côtières. L’Université collabore avec les communautés côtières à travers des projets sur le terrain. Ces projets visent à améliorer les pratiques de gestion des ressources, et à soutenir les initiatives locales de conservation.
Quels sont les défis que vous rencontrez en tant que femme engagée ?
En tant que femme engagée dans le domaine de la science environnementale et de la gestion côtière, je n’ai jamais rencontré de défis spécifiques liés à mon genre. J’ai eu la chance de travailler dans des environnements professionnels inclusifs et de collaborer avec des collègues et des partenaires qui valorisent la diversité et l’égalité. Cette expérience positive m’a permis de me concentrer pleinement sur mes recherches et mes projets, tout en contribuant à des initiatives significatives pour la conservation et le développement durable.
En tant que jeune chercheur, dans quelles mesures êtes-vous impliquée dans votre quotidien sur ces sujets ? Quel message aimeriez-vous passer aux jeunes Mauriciens ?
Les jeunes Mauriciens sont particulièrement intéressés par la conservation de l’environnement, surtout à l’ère de l’aventure et des réseaux sociaux. En exploitant les avancées technologiques et les outils modernes, les jeunes deviennent plus impliqués dans la conservation de l’environnement, d’autant plus que les ressources côtières à Maurice sont au cœur de notre culture.
Pour les motiver davantage, il est essentiel d’intégrer des activités interactives et des projets pratiques dans l’enseignement. En tant qu’enseignante, je suis activement engagée dans la promotion du développement durable et de la gestion intégrée des zones côtières. J’utilise des technologies innovantes telles que les systèmes d’information géographique (SIG), la télédétection et les logiciels de modélisation pour engager les jeunes dans les questions environnementales. Ces outils technologiques stimulent leur intérêt et augmentent leur sensibilisation à ces enjeux.
Mon message est que le développement durable n’est pas seulement un objectif, mais une nécessité pour notre avenir. En travaillant ensemble et en autonomisant tous les membres de la société, nous pouvons créer un monde plus équitable et durable pour les générations futures. Il est crucial d’investir dans l’éducation, la recherche et les technologies innovantes pour surmonter les défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative et préserver notre planète pour les générations à venir.