Le programme Biodiversité a organisé, en collaboration avec le CIRAD, un atelier sur le contrôle des plantes invasives aux frontières du 8 au 10 août à Antananarivo, Madagascar.

L’objectif était de doter les agents aux frontières (douane, police, phytosanitaire, etc.) des éléments juridiques (régionales et internationales) et environnementaux pour mieux faire face à une importation intentionnelle ou non intentionnelle d’espèces potentiellement envahissantes.

A l’issue de l’atelier, les bénéficiaires ont exprimé une volonté de tisser un réseau d’acteurs intervenant aux frontières des pays de la région océan Indien occidental, incluant Madagascar mais aussi les Comores, Maurice et Seychelles. Cela afin accroître les échanges, d’améliorer la connaissance des espèces invasives et de ce fait, d’agir plus efficacement aussi bien à l’échelle nationale que régionale.

En septembre 2017, un autre atelier régional sur la biosécurité avait été organisé en partenariat avec le projet EpiBio-OI (CIRAD) et le projet Invaz’Iles (IUCN) à La Réunion. L’atelier avait permis aux experts d’échanger sur la problématique des plantes invasives de la région et d’adopter une position commune en matière de lutte au niveau régional.

Il en avait découlé l’adoption d’une charte de bonne conduite qui s’intéresse à l’identification des espèces exotiques et envahissantes ainsi que leurs moyens d’introduction et de propagation.

Plus de 400 espèces exotiques envahissantes enregistrées dans la région

Une espèce est dite exotique et envahissante (EEE) lorsqu’elle est introduite dans un environnement qui n’était pas le sien initialement, souvent par inadvertance, ou une espèce indigène d’un environnement particulier, qui a proliféré suite à un déséquilibre de l’écosystème. Dans la région, des études préliminaires ont recensé plus de 400 espèces de plantes exotiques envahissantes.

Les impacts des EEE sont divers et peuvent être très coûteux :

  • concurrence dans l’occupation de l’espace pouvant entraîner la disparition des espèces autochtones
  • pollution génétique par hybridation avec des espèces parentes
  • diminution des rendements agricoles
  • voire sources d’épidémies

Tous les pays bénéficiaires du programme Biodiversité (exceptée la Tanzanie) sont signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB). Ils devraient par conséquent se conformer à l’objectif n°9 d’Aichiµ. Ce dernier stipule que « D’ici à 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction sont identifiées et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et l’établissement de ces espèces ».