Communiqué de presse, Bruxelles, Belgique, le 18 septembre 2013

Les Secrétaires généraux des organisations régionales de l’Afrique orientale, australe et océan Indien (AfOA-OI) ont participé pour la première fois à un échange avec les parlementaires de la Commission du développement du Parlement européen ce mardi 17 septembre 2013.

Cet exercice inédit auquel ont participé les Secrétaires généraux Mahboub Maalim de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), Richard Sezibera de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), Sindiso Ngwenya du Marché commun d’Afrique australe et orientale (COMESA) et Jean Claude de l’Estrac de la Commission de l’océan Indien (COI), a été suivi d’une opération de visibilité commune, dans le cadre du Comité interrégional de coordination (CIRC) qui regroupe les quatre organisations régionales et l’Union européenne pour une gestion cohérente et une efficacité des projets de coopération conduits.

Au parlement, les représentants du Service d’action extérieure (SAE) de la Commission européenne présents dans l’hémicycle de la Commission parlementaire du développement ont rappelé leur attachement à la paix et à la stabilité dans la région. « La gouvernance et la paix sont un élément clé du dialogue politique qui est intégré dans le 11e FED. Les organisations régionales sont un rouage essentiel dans l’architecture de la coopération en faveur de la paix, premier levier du développement économique et social », a insisté le porte-parole du SAE de la Commission européenne.

Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la COI, a répondu en soulignant le rôle crucial joué par l’organisation dans le déblocage du processus électoral à Madagascar. « L’apport spécifique de la COI, en appui à la médiation menée par la SADC sur mandat de l’Union africaine, est indéniable. Le décret présidentiel entérinant la restructuration de la Cour électorale spéciale s’inscrit dans le droit fil d’une idée émise par la COI et proposée en premier lieu aux Malgaches et ensuite à la Communauté internationale. A présent, nous pouvons être à peu près certains que le processus est irréversible. »

Cette contribution à la stabilité malgache participe d’une démarche volontaire pour le développement de l’Indianocéanie compte tenu du potentiel agricole et commercial de la Grande Ile. Cela étant, Jean Claude de l’Estrac a précisé que Madagascar, une fois pacifiée, est aussi une chance pour les pays du continent.

Au-delà des questions de stabilité, l’eurodéputée écologiste Judith Sargentini (Pays-Bas) a souhaité savoir ce que pensaient les Secrétaires généraux des organisations de l’AfOA-OI des Accords de partenariat économique (APE) sachant que la Commission du développement du Parlement européen a voté contre les APE intérimaires estimant qu’ils relevaient davantage « d’accords de libre-échange » que d’un « partenariat ». Sindiso Ngwenya, Secrétaire général du COMESA, abonde dans ce sens rappelant que pour la majorité des pays de la région « les APE s’apparentent plus à des accords commerciaux ». « Il y manque une dimension de développement, et il y a une faiblesse du côté européen : le secteur privé européen n’est pas suffisamment impliqué », a-t-il poursuivi. Tout en reconnaissant que les APE peuvent être améliorés, Jean Claude de l’Estrac a néanmoins rappelé que les Etats membres de la COI, hormis l’Union des Comores, ont tous signés les APEi «compte tenu de problématiques de développement spécifiques».

Résumant la plus-value des organisations régionales, Richard Sezibera, Secrétaire général de l’EAC et président du CIRC, a mis en avant l’aspect « stratégique » et « mutuellement bénéfique » de la coopération entre la région et l’Union européenne.

Suite à la session parlementaire de la Commission du développement, les Secrétaires généraux ont participé à un exercice commun de visibilité au sein même du Parlement. Plus d’une centaine d’invités, parlementaires, techniciens de la Commission européenne, représentants d’ONG et du secteur privé, ont répondu à l’invitation faite par le parlementaire luxembourgeois Charles Goerens.

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A cette occasion, les organisations de la région ont pu démontrer la plus-value de leurs actions en faveur de du développement et de l’intégration régionale. Les actions de la COI en faveur de la gestion durable des ressources naturelles ont suscité l’intérêt de nombreux participants. Deux projets ont particulièrement retenu l’attention :

  1. le projet de marquage de thons dans l’océan Indien (2005-2009) grâce auquel gouvernements et opérateurs, notamment européens, bénéficient d’une meilleure connaissance et d’un suivi des stocks de thons afin d’éviter des situations de surpêche ;
  2. et le Plan régional de surveillance des pêches sous lequel 35 missions conjointes de surveillance, organisées et coordonnées par la COI dans les zones économiques exclusives de la région depuis 2007, ont permis de procéder à 400 contrôles en mer, 10 arraisonnements, 41 procès-verbaux.

Contacts :

Raj Mohabeer
chargé de mission «Espace et infrastructures économiques»
raj.mohabeer@coi-ioc.org / +230 402 61 00

Gilles Ribouet
consultant économie et commerce
gilles.ribouet@coi-ioc.org / +230 402 6100