« Des risques, des territoires et des Hommes. » C’était le thème des 3e Assises régionales des risques naturels tenues à La Réunion les 12 et 13 octobre 2023. La COI y a partagé son expérience et animé deux tables rondes sur la coopération régionale pour la réduction et la gestion des risques et la voix des communautés. Elle a également facilité la participation de représentants des Etats membres issus des administrations chargées de la gestion des risques.

La COI pilote actuellement 8 projets climat et environnement, dont le projet RDRM de « Renforcement de la Résilience et Gestion de la Réponse aux Catastrophes » mis en œuvre conjointement avec la PIROI et l’UNDRR sur financement de l’Union européenne.

Commentant le thème des Assises, le Pr Vêlayoudom Marimoutou, Secrétaire général de la COI, explique :

« L’ère est qui est la nôtre se caractérise par l’impact de l’activité humaine sur les grands équilibres. Notre façon d’occuper l’espace comme nos manières de vivre, de produire et consommer, ont entrainé des bouleversements colossaux qui sont la marque de l’anthropocène. Pour la plupart des risques donc on pourrait considérer que, s’ils ont des manifestations naturelles, la cause profonde et réelle n’est en revanche pas toujours naturelle. Notre époque est celle des multi-crises dont nous sommes à la fois les responsables et les victimes. »

(A)ménager les territoires insulaires

Pour rappel, l’Indianocéanie est la 3e région du monde la plus exposée aux risques de catastrophes. On estime d’ailleurs que les aléas naturels, notamment cyclones, inondations et glissements de terrain, ont eu un impact financier de plus de 17 milliards de dollars pour les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien entre 1985 et 2015.

Ces Assises ont été l’occasion de débattre des manières d’aménager les territoires pour réduire les risques. Le Secrétaire général de la COI a ainsi encouragé à une intégration transversale, systématique et amplifiée des vulnérabilités spécifiques de nos territoires insulaires dans les politiques nationales de développement.

Les activités du projet RDRM vont dans ce sens. En effet, ce projet vise le renforcement des capacités en matière de gouvernance, de politiques publiques et de préparation opérationnelle face aux risques. Il est question de capacités opérationnelles, de prévision, d’alerte précoce, de réponse, de sensibilisation ou encore de formation, entre autres.

Sensibiliser, former, agir collectivement

Durant les tables rondes, les participants ont mis l’accent sur l’importance de sensibiliser les populations, notamment les plus jeunes, sur la préparation aux risques de catastrophes. La PIROI, avec le soutien du projet COI-UE RDRM, conduit de nombreuses activités communautaires dans ce sens. Pour Hamidi Soulé, représentant des Comores, la formation, la communication et le partage de données dans et entre les Etats membres est cruciale pour réduire et mieux gérer les risques.

Son propos rejoint la conclusion du Pr Vêlayoudom Marimoutou à la clôture de l’une des tables rondes facilitées par la COI :

« Ce que nous apprend le monde du vivant – c’est-à-dire ces extraordinaires génies de la Nature que sont les écosystèmes – c’est que les organismes qui résistent le mieux aux perturbations, aux crises et aux milieux hostiles, ce sont les organismes qui coopèrent. Le monde du vivant nous apprend que la compétition – souvent louée dans nos sociétés dites « modernes » – apporte au mieux une victoire immédiate, solitaire et finalement vaine ; alors que la coopération apporte résistance, résilience et capacité de régénération sur le long terme. C’est cette idée-là qui forme l’ADN de la COI. »